Toulouse. C'est quoi ces bureaux des entreprises, pour (enfin) rapprocher les lycées du monde économique ?

Créer un lien solide école-entreprise, faire entrer la réalité économique dans l'Education nationale et parler des besoins de recrutement aux jeunes : tel est le credo du bureau des entreprises (BDE), l'un des volets de la réforme des lycées professionnels annoncée par le président de la République. Mercredi 5 juillet 2023, le recteur de l'Académie de Toulouse, Mostafa Fourar, a détaillé, au cours d'un déplacement au lycée Eugène Montel de Colomiers (Haute-Garonne), le dispositif qui sera en vigueur dans les 76 établissements académiques (situés dans les 8 départements de l'ex-région Midi-Pyrénées) exerçant dans le champ de la formation professionnelle.

Le recteur de l'Académie de #Toulouse @MostafaFourar a réuni, au lycée Eugène Montel de #colomiers, les plus de 60 responsables des bureaux des entreprises, qui travailleront dans les lycées professionnels dès la rentrée scolaire 2023 sur le lien école-entreprise @actoulouse pic.twitter.com/D5SFGHwEfE

— Entreprises Occitanie (@EntreprisesOcc) July 5, 2023

64 postes dès la rentrée

Dès la rentrée 2023, 64 personnes à temps plein (53 responsables, 9 superviseurs départementaux et un référent académique) intégreront les lycées professionnels avec un fil rouge : "Répondre aux besoins nouveaux en lien avec l'évolution de la carte des formations. Le recrutement a été un succès avec 300 candidatures reçues pour ces 64 postes. Nous avons besoin d'innover et l'académie de Toulouse est la plus en avance sur la mise en place des bureaux des entreprises", explique Mostafa Fourar.

La répartition par département

Il y aura en moyenne 0,7 personne par établissement, ce qui signifie que la plupart des responsables de ces nouveaux bureaux seront à cheval entre deux établissements ou plus, selon les territoires. Voici le détail de la répartition des postes par département :

• 20 en Haute-Garonne
• 8 dans le Tarn
• 5 dans le Tarn-et-Garonne
• 5 dans l'Aveyron
• 4 dans l'Ariège
• 4 dans le Gers
• 4 dans les Hautes-Pyrénées

Salons, accueil de chefs d'entreprise...

Mise en réseau avec les entreprises demandeuses de profils particuliers, présence dans les salons, sur les réseaux sociaux pour valoriser les établissements, accueil des chefs d'entreprise dans les lycées pro... "Le profil du poste est très large, et vous devrez être forces de proposition", a expliqué le recteur devant ces nouveaux responsables de BDE réunis le temps d'une matinée à Colomiers. "Ces bureaux des entreprises joueront un rôle essentiel en établissant un réseau professionnel pour les jeunes qui en sont dépourvus et en facilitant les interactions avec les entreprises. Ils répondent aux défis majeurs de notre économie en favorisant l'employabilité et l'insertion professionnelle des élèves de la voie professionnelle", précise le rectorat.

Des profils du public... et du privé

Les profils de ces nouveaux recrutés est très variable : mise en disponibilité de personnels de l'Education nationale (professeurs, CPE...), salariés venant du monde économique et à la recherche d'un nouveau défi... "Nous sommes en concurrence avec le marché du travail : c'est une réalité", concède le recteur de l'académie toulousaine.

Ces personnels seront sous le statut de contractuels et ne seront pas assimilés fonctionnaires. Côté rémunération, chaque cas a été individualisé selon le parcours et l'expérience (ou l'échelon pour les professeurs). S'agissant des personnels issus de l'Education nationale, leur rémunération n'aura aucun rapport avec le pacte enseignant, précise le rectorat. Ce pacte propose dès la rentrée scolaire 2023, à côté d'une hausse socle du traitement des professeurs, une deuxième hausse en contrepartie de missions supplémentaires à assurer.