Semo. Le machiniste toulousain étoffe son offre

Sébastien Nobiron, dirigeant de Semo.

Sébastien Nobiron, dirigeant de Semo.

La PME Semo maintient le rythme de la croissance en équipant des grands comptes de l’industrie des transports et du médical avec ses machines innovantes conçues et fabriquées sur-mesure. Semo développe aussi sa propre gamme de postes automatisés.

Industrialiser la fabrication d’un nouveau produit, c’est tout le savoir-faire de Semo. Cette PME installée à Cornebarrieu en bordure de Toulouse conçoit et fabrique des machines sur-mesure. Ses clients sont de secteurs divers, allant de l’automobile au médical en passant par l’aéronautique (défense, essentiellement). L’électronique et la mécanique de précision sont ses spécialités. Le plus souvent, le bureau d’étude de Semo (50 % des effectifs) part d’une feuille blanche pour imaginer des process automatisés capables de garantir une productivité optimale et un suivi de qualité irréprochable. Un travail complexe qui peut prendre plus d'un an pour se concrétiser. Mais depuis 2018, la PME développe aussi des offres pré-développées, sous la marque Crescendo. Il s’agit de postes automatisés reconfigurables, paramétrables, connectés. Des solutions qui peuvent se décliner pour la soudure, le pressfit (assemblage sans soudure des composants), le bouterollage (association d’un pièce plastique avec tout autre type de pièce), etc. Déjà quatre de ces postes ont été livrés.

Des compétences au BE et à l’atelier
En deux ans, entre 2017 et 2019, Semo est passée de 2,8 à 4 M€ de chiffre d’affaires. Une belle progression marquée par un fort développement commercial et une réorganisation de l’activité en trois métiers : la conception-fabrication de machines spéciales, la conception-fabrication de feeders, et les services (maintenance, pièces de rechange, SAV. En reprenant l’entreprise en 2017, l’ingénieur Sébastien Nobiron a voulu valoriser les compétences de l’équipe qui est d’ailleurs passée de 26 à une petite quarantaine de personnes aujourd’hui. « Notre savoir-faire en électronique et mécanique de précision est notre principale valeur ajoutée », explique l’entrepreneur qui mise sur les ingénieurs de son bureau d’étude (études mécaniques, automatisme et robotique) comme sur ses techniciens pour servir ses clients. Côté fabrication, un atelier de 1000 m² est installé à côté des bureaux. Près de 50 % de la fabrication se fait en interne, le reste des composants intégrés sont achetés à des sous-traitants (par exemple les bras robotiques). Anciennement fondée par des Compagnons du devoir, l’entreprise a gardé le sens de la transmission : l’apprentissage est un mode de recrutement courant dans la PME.

High-tech et recyclage dans les cahiers de charges
Sébastien Nobiron a le projet d’acquérir le site où l’entreprise est installée puis d’agrandir les locaux. Il faut dire que les commandes vont bon train : près de sept machines sont prêtes à être livrées avant la fin de l’année. Des machines uniques, certaines d’entre elles dotées de technologies brevetées, et qui peuvent excéder le million d’euros à l’achat. Les clients ? Des grands comptes internationaux comme Valéo, Continental, TE Connectivity ou des ETI régionales telles qu’Actia ou le tarnais Sofic pour qui des projets de conception ont été menés.  Au fur et à mesure du temps, Semo intègre les dernières avancées technologiques dans ses machines : maintenance prédictive, robotique, IoT… autre axe de développement : la recyclabilité des machines mais aussi des déchets produits par les machines de ses clients. Un sujet qui va devenir primordial et différenciant sur le plan commercial selon l’entrepreneur. Les équipes commencent dès cet été à plancher sur cette thématique.

« Notre mission est de moderniser l’industrie »
L’usine du futur est aussi une brèche commerciale qui s’ouvre à l’entreprise. Certes, les biens d’investissement font partie des sujets reportés en ces temps de crise post-covid 19, mais Sébastien Nobiron reste confiant et vise les 5 à 7 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici trois ans. Le confinement a provoqué une fermeture pendant cinq semaines avec  recours au chômage partiel (mise en place d'un service minimum). Mais malgré cette baisse d'activité l'entreprise maintiendra un CA stable entre 2019 et 2020, puisque de nombresues machines sont partent de l'atelier cette année.  « Notre mission est de moderniser l’industrie pour qu’elle se pérennise, et il y a encore beaucoup à faire » projette l’entrepreneur qui voit aussi de nouvelles opportunités dans la vague annoncée de relocalisation de la production en France.

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