Didier Katzenmayer succède à Bruno Bergoend à la tête de l’UIMM MP-Occitanie : voici sa feuille de route

Mercredi 12 juin 2024, Didier Katzenmayer a succédé à Bruno Bergoend à la tête de l’UIMM MP-Occitanie, à l’occasion de l’assemblée générale de la branche, qui s’est déroulée à Plaisance-du-Touch.

Didier Katzenmayer succède à Bruno Bergoend à la tête de l'UIMM MP-Occitanie, pour un mandat de trois ans. (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)

Didier Katzenmayer succède à Bruno Bergoend à la tête de l'UIMM MP-Occitanie, pour un mandat de trois ans. (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)

Nouvelle ère à l’UIMM-MP Occitanie. Mercredi 12 juin 2024, à l’occasion de son assemblée générale qui s’est déroulée au Mas Tolosa à Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne), la branche a élu à l’unanimité son nouveau président pour le prochain mandat de trois ans : il s’agit de Didier Katzenmayer, directeur des affaires industrielles chez Airbus Opérations SAS et vice-président de l'instance régionale depuis 2021. Il succède à Bruno Bergoend, l’homme de Safran ayant dirigé l’Union des industries de la métallurgie régionale ces neuf dernières années.

"Neuf ans de présidence, ça marque !"

Devant un parterre bien fourni (avec la présence, entre autres, de Gilles Trappier, le président national de l’UIMM, Jean-François Rezeau, président de la CCI Occitanie, Samuel Hervé, président du Medef Occitanie, Pierre-Olivier Nau et Valérie Jimenez, président et présidente déléguée du Medef de Haute-Garonne), Bruno Bergoend est revenu sur son parcours à la tête de l’instance régionale. 

« Neuf ans de présidence, ça marque un peu ! Les entrepreneurs de l’UIMM sont dynamiques et l’UIMM est une branche proche de ses syndicats. A l’extérieur, l’UIMM est très écoutée et elle restera un pilier fort de la réindustrialisation et de la pérennité industrielle. J’ai confiance dans l’attractivité de notre réseau ».

Pour mener sa mission, le bureau a été renouvelé, de nouvelles têtes apparaissent et Sabine Tertre, dirigeante d’Air Support, devient vice-présidente et cheffe de file de France Industrie Occitanie, qui rassemble de nombreuses filières comme le bois, le gaz, le textile, la plasturgie, l'agro-alimentaire... Benoît Courtin (Bosch) est le nouveau secrétaire tandis que Benoît Sauvage (Actia) est le nouveau trésorier. Bruno Bergoend ne décroche pas totalement du monde de l'industrie et sera président d'honneur. L'UIMM MP-Occitanie fédère plus de 500 entreprises et représente près de 75 000 salariés.

La feuille de route 2024-2027

Quelle sera la feuille de route de Didier Katzenmayer, alors que les chambres syndicales de Toulouse et Montpellier ne devraient faire plus qu’une à l’horizon 2027 ? L’Airbusien a détaillé son projet, dans un contexte où il a été rappelé, à juste titre, que « les organisations sociales et sociétales » allaient « de plus en plus vite ». Son credo : la transmission de l’héritage laissé par Bruno Bergoend et les mots clés lucidité et complémentarité :

« Nous devrons garder cette vision industrielle pour aider toutes les entreprises. Les présidents d'antennes devront être au plus près des territoires. Les priorités des adhérents sont la formation, l'accompagnement juridique et social et la mise en oeuvre du changement de la convention collective. 80% de nos adhérents sont des PME : nous devrons renforcer notre maillage territorial et asseoir nos fondamentaux. Nous sommes des ambassadeurs au service de nos adhérents".

L’industrie en Occitanie représente plus de 210 000 personnes répartis sur environ 10 000 établissements. La métallurgie est la première branche professionnelle avec plus de 60% des effectifs industriels. Parmi les nombreux challenges qui attendent Didier Katzenmayer et sa nouvelle équipe, figurent ceux des postes à pourvoir et de la séduction auprès des jeunes, dans un monde du travail en plein bouleversement face aux attentes de ces derniers. "Nous sommes en transformation. Il faut aller chercher la technologie, mais aussi attirer les talents. Nous n'en attirons pas suffisamment dans l'industrie et il faut les attirer dès le plus jeune âge, au collège. Le métier de soudeur continue d'être en grande tension", poursuit le nouveau président de l'UIMM MP-Occitanie.

Cybersécurité, libération des contraintes...

Dans sa feuille de route, Didier Katzenmayer veut également "accompagner à grande échelle les entreprises sur la CSRD", le nouveau reporting extra-financier exigé par l'Europe, travailler sur la libération des contraintes, "se mobiliser rapidement sur la cybersécurité" et agir pour la compétitivité des entreprises. "L'UIMM, c'est la force du collectif et des compétences", conclut Didier Katzenmayer. Il a 3 ans pour appuyer ce slogan et transformer l'essai.

Eric Trappier, président nationale de l'UIMM (à droite). (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)
Eric Trappier, président national de l'UIMM. (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)
Eric Trappier : "L'UIMM est plus écoutée que vous ne le croyez !"
La nomination de Didier Katzenmayer s'est déroulée en présence d'Eric Trappier et de Hubert Mongon, respectivement président et directeur général de l'UIMM national. Eric Trappier a remercié "l'engagement et le militantisme" de Bruno Bergoend et évoqué les sujets d'actualité auxquels font face les entreprises, en plus du contexte politique français suite aux Européennes et à la dissolution de l'Assemblée nationale, une "instabilité" qui l'inquiète. "L'industrie a encore beaucoup à faire en France. On fait face à une concurrence internationale. Nous devons créer les conditions économiques pour répondre aux questions sociales".
Il en a profité pour passer des messages sur certaines filières... "Je suis pessimiste sur l'industrie automobile en France. La rapidité du développement de la voiture électrique favorise l'industrie chinoise. Ce calendrier amène la Chine à gagner. Tout le tissu industriel est en train de changer, on travaille sur des programmes de reconversion. On a besoin de compétences dans nos métiers ; or, on manque de cerveaux", a poursuivi Eric Trappier.
Lui aussi a insisté sur "le chantier de l'allègement des normes" mais aussi sur l'IA, l'énergie nucléaire, la décarbonation et la CSRD. "Il va falloir repartir à l'assaut dès juillet pour montrer que l'industriel est une priorité nationale. L'UIMM est plus écoutée que vous ne le croyez !".

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