Hautes-Pyrénées. L’agglomération de Tarbes se dote d’ultraviolets pour le traitement de ses eaux usées

Jeudi 27 juillet 2023, la commune de Tarbes (Hautes-Pyrénées) a inauguré un système de réutilisation des eaux usées dans sa station d'épuration exploitée par Veolia, avec des appareils UV Germi traitant les eaux grâce à une technologie de rayonnements ultraviolets.

UV Germi équipe actuellement plusieurs centaines de stations d'épuration en France, pour rejet en milieu naturel, ou, comme ici pour que l'eau soit réutilisée dans d'autres usages. (Photo : UV Germi)

UV Germi équipe actuellement plusieurs centaines de stations d'épuration en France, pour rejet en milieu naturel, ou, comme ici pour que l'eau soit réutilisée dans d'autres usages. (Photo : UV Germi)

D’après le « Baromètre de l’économie positive et durable » réalisé par YouGov pour Business Insider France, 37% des 18-24 ans et 21% des 45-54 ans considéraient l’environnement comme leur première préoccupation. Alors que la France est le leader dans la technologie de réutilisation des eaux usées traitées (REUT), elle ne s'en sert que très peu (moins de 1%) comparé à des pays voisins comme l'Italie ou l'Espagne qui l'utilisent à hauteur de 8% et 15% respectivement, bien souvent avec les innovations et savoir-faire français. Face à des enjeux sanitaires (Coronavirus) et environnementaux (qualité de l’air et de l’eau…), l’entreprise corrézienne UV Germi  propose un système de désinfection naturel, un procédé environnemental sans recours à la chimie avec… les ultraviolets.

Willy Fortunato, directeur général d'UV Germi, explique :

« Nous nous devons de préparer l'avenir en engageant nos solutions maitrisées de REUT pour faire face aux changements climatiques. »

40 000 m3 d'eau seront économisés

Une aubaine pour l’agglomération de Tarbes (Hautes-Pyrénées). Avec une capacité de traitement des eaux usées de 20 000 habitants, cette installation permettra de réutiliser ces eaux usées pour les besoins industriels, et à terme au nettoyage de voiries ou à l'arrosage d'espaces verts. Ainsi, 40 000 m3 d'eau seront économisés et éviteront l'assèchement des nappes phréatiques

« Tarbes est une ville du piémont pyrénéen et de l’eau, on en a (rires). Chez nous, la sortie des stations d’épuration sert d’étiage aux rivières. A la base, pour simplement nettoyer la station d’épuration, on pompait l’équivalent de 40 à 50 000 m3 d’eau quasi potable dans la vallée de l'Adour. L’idée est de réutiliser les eaux usées et de les retraiter afin de s’en servir pour nettoyer la station. De plus, l’utilisation de cette eau servira aux services publics, aux professionnels que ce soit aux agriculteurs ou même aux pompiers pour lutter contre les incendies. Le système mis en place peut traiter 80 000 m3 par an (l’équivalent de la consommation de 600 familles), dès lors 40 000 m3 pourront être utilisés par les communes aux alentours. Par exemple, elles éviteront d’arroser les espaces verts avec de l’eau potable », détaille Jean-Claude Piron, adjoint au maire de Tarbes.

"Le procédé est totalement écologique"

Entre règlementations très strictes limitant l’usage de l’eau et sécheresse permanente, le traitement de l'eau par ultraviolets détruit naturellement, les bactéries, virus et parasites présents dans l'eau. La réaction physique de cette lumière brise l'ADN des micro-organismes qui deviennent inoffensifs au contact des UV et ne peuvent plus se reproduire. Le procédé ne nécessite aucun produit chimique et est donc totalement écologique. Il ne laisse aucun résidu.

« Le procédé est physique et non chimique, donc totalement écologique. Les UV ne nécessitent aucun transport de produits chimiques toxiques pour la santé. De plus, ils éliminent des micro-organismes, notamment ceux nuisibles pour la santé et qui sont parfois résistants au chlore. La technologie UV permet aussi de réduire les coûts – qui se bornent au remplacement de la lampe et à la consommation d’électricité – grâce notamment aux risques très restreints en matière de sécurité », explique dans un communiqué André Bordas, fondateur UV Germi.

L'eau traverse un appareil qui se compose d'une chambre hermétiquement close et cylindrique (le réacteur) et d'une ou plusieurs lampes UV placées dans des gaines de quartz. À la sortie, l'eau est dépolluée en micro-organisme sans aucune modification chimique. Cette technologie mise en place par UV Germi a été brevetée en 2000.

Les UV au service de la qualité de l’eau

Les applications de traitement par la technologie UV concernent l’eau potable, le traitement des eaux usées et leur réutilisation en conformité avec les normes sanitaires. Ces applications s’étendent également aux secteurs de l’agriculture (serres et élevage), de l’industrie (en particulier, pharmaceutique et agro- alimentaire) et permettent le traitement des eaux de mer pour l’élevage, les parcs aquatiques, les centres de thalasso et de balnéothérapie ainsi que des eaux de piscines, collectives et privées.

Pour le cas de l’agglomération de Tarbes, les eaux usées des usages domestiques et les effluents industriels et agricoles doivent être traités avant rejet selon des normes drastiques. La gamme de traitement UV des eaux usées UV Germi permet leur désinfection avant rejet en milieu sensible ou en vue de leur réutilisation.

"On doit montrer notre exemplarité"

Les matériels UV Germi sont utilisés pour ces usages en station d’épuration, milieu industriel, assainissement, irrigation et arrosage. Pour les eaux en milieu semi-industriel et agricole nécessitent des traitements particuliers pour recycler les eaux de process, de rinçage et de lavage ; éliminer les polluants biologiques et chimiques et supprimer les contaminations et réduire ma quantité de chlore à des fins d’utilisation, de réutilisation ou de rejet sécurisé dans l’environnement. UV Germi conçoit, fabrique et commercialise des réacteurs adaptés à chacune de ces problématiques.

«On doit montrer notre exemplarité face à la sobriété de l'eau. L’eau abondante est terminée et il faut en avoir conscience. Il faut impérativement prendre les bonnes habitudes. Avec ce projet, on est dans le bon sens avec ce projet. De plus, Véolia a installé ce système sans contrepartie financière car il s’agit d’un test. Si cela est intéressant, le but est d’étaler ce traitement sur toutes nos installations d’épuration », conclut le vice-président de la mairie de Tarbes.

A lire aussi