Créer de la beauté là où il n’y a d’ordinaire que silence et ombre, voici l’ambition audacieuse d’Aurore Jeunot, créatrice et fondatrice de Maison Dantès. Installée à Pibrac, à quelques kilomètres de Toulouse, cette jeune entrepreneuse a choisi de révéler au grand jour une vision artistique exceptionnelle du funéraire, à travers des créations uniques, façonnées à la main avec une délicatesse infinie.
Aurore Jeunot, CEO Founder de Maison Valois Varden et de Maison Dantès. (Photo Maison Dantès)
Maison Dantès, c’est avant tout une philosophie, un nom chargé de sens. « Je cherchais un mot évoquant l’éternité, quelque chose qui traverse le temps. Dantès vient du latin ‘durante’, celui qui dure », explique Aurore Jeunot. Mais ce choix ne se limite pas à sa signification première : c’est aussi un clin d’œil avoué à Edmond Dantès, héros emblématique d’Alexandre Dumas.
« J’aime cette idée d’un personnage qui renaît dans la lumière après l’obscurité. C’est un peu une revanche poétique sur l’oubli », précise-t-elle avec une émotion palpable.
La beauté comme acte de résistance
Formée à l’art contemporain, nourrie par la muséologie et passionnée par les savoir-faire rares, Aurore Jeunot s’est toujours interrogée sur notre rapport culturel à la mort : « En France, on cache la mort par pudeur. J’ai souhaité changer cette approche en créant des objets qui transforment l’absence en une présence sensible et élégante. » Ses créations sont loin des standards classiques du secteur funéraire. Urnes en porcelaine, marqueterie de plume, dorure à l’or, Maison Dantès réunit des techniques artisanales exceptionnelles pour créer des pièces uniques ou en série très limitée.
Son urne emblématique, Caelus, nom latin signifiant l’espace où se meuvent les étoiles, est une véritable pièce manifeste, totémique et sculpturale, incarnant une philosophie où chaque objet célèbre la mémoire avec force et sobriété. « Caelus ne décore pas l’absence, elle lui donne forme », affirme-t-elle avec conviction.
L’émotion, matière première précieuse
L’origine de Maison Dantès se niche dans une expérience très personnelle : la disparition de sa grand-mère et la découverte d’un pendentif chargé d’émotions. De cette histoire intime est née Maison Valois Varden, dédiée aux bijoux émotionnels qui préservent les souvenirs précieux de la vie, qu’ils soient joyeux ou mélancoliques. Mais rapidement, l’envie d’étendre cette démarche au funéraire s’est imposée comme une évidence.
« Le funéraire, particulièrement les urnes, restait très classique, sans vraie dimension artistique », explique-t-elle.
Maison Dantès répond à ce manque en offrant aux familles endeuillées des créations à la hauteur de leur attachement émotionnel : chaque pièce raconte une histoire unique, conçue en étroite collaboration avec les meilleurs artisans d’art français, souvent issus de la région Occitanie.
Rencontres humaines et savoir-faire d’exception
Les pièces Maison Dantès sont le fruit d’échanges profonds et authentiques avec des artisans passionnés. Elle choisit ses partenaires comme elle choisirait ses amis : « C’est comme un rendez-vous amoureux. Je cherche des personnes ayant une expertise formidable et une sincérité qui se ressent dans chaque création. » Plumassier, porcelainier, doreur, chaque artisan apporte son savoir-faire et son histoire personnelle à une collaboration d’exception.
Par exemple, sa plumassière travaille avec les grandes maisons de couture parisiennes ; son fileur d’or est une référence mondiale dans la porcelaine. Chaque création, telle une œuvre d’art, est soigneusement façonnée à la main, nécessitant parfois jusqu’à dix semaines de travail minutieux. « Je veux rendre hommage à ces métiers rares, souvent méconnus, mais tellement précieux », souligne Aurore Jeunot.
Un rayonnement local et international
Implantée fièrement en Occitanie, elle met un point d’honneur à valoriser les artisans locaux, tout en répondant à une demande nationale, voire internationale. Ses créations attirent déjà l’attention au-delà des frontières françaises, comme à Hollywood où une urne Maison Dantès est exposée dans une prestigieuse maison funéraire fréquentée par les célébrités. « Voir mes pièces exposées là-bas, c’est la preuve qu’une révolution silencieuse est en marche », confie-t-elle.
Son rêve ultime ? Exposer au Musée Soulages à Rodez, un lieu à l’image de ses créations, où l’ombre et la lumière dialoguent pour sublimer le souvenir. « Ce musée incarne parfaitement ce que j’essaie de transmettre à travers mes créations : une contemplation profonde et lumineuse de l’existence », déclare-t-elle avec émotion.
Une révolution silencieuse mais nécessaire
Pour Aurore Jeunot, l’art funéraire est à l’aube d’une révolution douce et nécessaire. « Les familles cherchent du sens, de la beauté, de l’unicité », souligne-t-elle avec enthousiasme. Avec Maison Dantès, elle ne propose pas seulement des objets funéraires, mais une manière nouvelle et lumineuse d’aborder l’éternité.
À travers ses créations, elle désire lever le tabou qui entoure la mort, permettant à chacun de choisir librement et avec fierté un écrin qui traverse le temps, à la hauteur des sentiments éprouvés pour l’être cher disparu.
En conclusion, elle murmure avec délicatesse : « mes créations diraient : je suis devenue lumière, trouvez cette lumière dans tout ce qui vous entoure ». Un message aussi poétique que ses urnes d’exception, faisant de chaque disparition une renaissance lumineuse, véritable ode à la vie et à l’éternité.
Certaines urnes de Maison Dantès sont réalisées à partir de matériaux chargés d’histoire personnelle. Il est possible, par exemple, de transformer le cuir d’un objet ayant appartenu au défunt – comme un perfecto ou une ceinture – en matière compressée, puis taillée à la manière d’une pierre précieuse pour créer une urne entièrement unique. Maison Dantès propose un service de création sur mesure à la demande. Il est possible de choisir la forme, les matériaux, voire d’intégrer des éléments significatifs comme de la terre d’un lieu symbolique ou une forme inspirée d’un animal de compagnie.
