Près de Toulouse. Avec l’acquisition des Transports Bergès, le groupe Jimenez part sur les chapeaux de roues

Après neuf mois d'attente et d’un terrain d’entente, le groupe Jimenez a annoncé, en juin 2023, l’acquisition des transports Bergès, basés à Rouffiac-Tolosan (Haute-Garonne).

De gauche à droite : Kévin, Manon, François et Valérie Jimenez. (Photo : Jimenez)

De gauche à droite : Kévin, Manon, François et Valérie Jimenez. (Photo : Jimenez)

Jimenez a 27 ans d’histoire dans le transport. Valérie, François, son mari et Antoine Jimenez ont débuté le 1er avril 1996. Ce n’est pas un poisson d’avril mais l’empire Jimenez a démarré avec un seul camion ! Ils se spécialisent dans la traction de messagerie de jour et de nuit.

En 2005, première croissance externe et diversification via l'acquisition de Trans Euro Pulvé, entreprise de 10 salariés spécialisée dans le transport de vrac solide et début de l'activité stockage et logistique. L’équipe se compose désormais de 130 salariés. En 2015, la famille Jimenez met la gomme ! Elle acquiert l'entreprise de transport Callejo opérant sur le même secteur d'activité avec l’envie de préserver 170 emplois.

« Nous menons une politique de bien-être au sein de notre entreprise notamment portée par des valeurs de RSE. Nous misons sur l’égalité des chances, l’inclusion et la parité homme/femme. Par exemple, au niveau national seulement 3% des femmes sont des conductrices. Ici, nous sommes à 6 % », souligne Valérie Jimenez, co-fondatrice du groupe.

Jimenez, un poids lourd sur le marché du transport

Acteur incontournable du secteur de la traction avec des camions nouvelles générations respectueux de l’environnement, le groupe Jimenez continue son ascension. En 2019, Jimenez Déménagements voit le jour. Elle accompagne les particuliers et professionnels en proposant les déménagements, les transferts et le garde-meuble pour reprendre la valeur d’accompagnement et de mobilité du Groupe Jimenez en répondant à tous changements de situation de sa clientèle. Cette diversification d’activité est dirigée par le fils, Kévin Jimenez, épaulé par Christine Frances.

« Notre fille Manon et notre gendre Baptiste sont venus renforcer l’équipe de Jimenez Déménagements pour partager et véhiculer les valeurs de notre entreprise qui nous sont chères », poursuit Valérie Jimenez.

Arrivée en 2020 en tant que stagiaire, Manon Jimenez occupe le poste d’administration des ventes, un domaine clé où elle doit gérer la clientèle. Elle coordonne entre autres les transferts pour les missions Airbus, les planifications des journées, les factures et le service client. Quant à Baptiste, il supervise la coordination de tout le service, son poste consiste à manager les équipes, gérer les besoins matériels et la relation client. Aujourd’hui la société Jimenez Déménagements compte 15 personnes.

"Nous élargissons notre palette"

Autre diversification, cette fois-ci en s'associant à la société Exhum spécialisée dans l’aménagement d’espace cinéraire. Le groupe Jimenez trace sa route et c’est en juin 2023 qu’il s'accroît en rachetant les Transports Bergès actifs dans la messagerie, l’affrètement dans toute France et les activités logistiques grâce à une plateforme de 5 000 m2. Valérie Jimenez explique :

« Nous sommes amis et c’est lors d’une discussion que le gérant a évoqué l’idée de manière humoristique. De fil en aiguille, cela se construisait et neuf mois plus tard nous avons acquis Transports Bergès. Avec ce métier que nous ne faisions pas, nous élargissons notre palette d'offres tout en proposant des activités complémentaires à nos clients ».

Avec plus de 700 employés, une flotte de 1 200 cartes grises (moteurs et non-moteurs), un chiffre d’affaires de 90 millions d’euros, le groupe Jimenez se déploie de plus en plus sur les routes. « Mon fils Kévin est à la tête de cette nouvelle structure. Nous sommes très fiers de notre travail accompli depuis toutes ces années. Chaque année nous progressons de 6 à 10 % en termes de chiffre d’affaires. Nous opérons sur tout l’Hexagone mais aussi en Allemagne et de plus en plus en Espagne », conclut-elle.

La position de Valérie Jimenez sur la ZFE
Outre la casquette de conductrice routière, Valérie Jimenez est également présidente déléguée du Medef Haute-Garonne. Inquiète par les réunions concernant les ZFE (Zones à faibles émissions), elle revient sur certaines décisions prises illogiquement selon elle. « Un élu expliquait bien évidemment le constat de la pollution mais malheureusement il découvrait aussi le monde de l’entreprise et du transport. Nous sommes pour un environnement préservé, d’ailleurs notre flotte répond à toutes les règlementations mais certaines explications étaient véritablement lunaires », exprime-t-elle.
Effectivement, c’est grâce aux transports que les commerces sont alimentés, les hôpitaux équipés, les magasins réapprovisionnés. « Nous avons constaté l’importance du transport notamment suite à la crise sanitaire liée au Covid-19. Il fallait bien transporter des masques par exemple. Nous sommes une activité essentielle », poursuit-elle.
Autre point soulevé, l’avancée technologique de la France. En effet, les transports européens sont plus propres et respectueux de l’environnement. « Si nous voulons essayer de réduire et d’arriver à la neutralité carbone, il faut équiper les pays en voie de développement qui utilisent nos anciens camions. Nous ne pouvons pas d’ailleurs exiger de ces pays d'être au même niveau financier que la France. Outre ce point, il est important aussi de restructurer les centres-villes avec des pistes cyclables adéquates », explique Valérie Jimenez.
Dernier point où la ZFE a été floue, selon la dirigeante : la compensation et les primes. En effet, le groupe Jimenez renouvelle sa flotte tous les trois ans et entretient quotidiennement ses véhicules. « La prime à la casse était une notion incompréhensible. En effet, la prime pour trois camions à la casse n’était même pas équivalente à la prime pour la vente d’un seul camion… On est perdant car elle ne peut pas se faire pour les entreprises car la plupart des sociétés de transport achètent des camions en crédit-bail. Cela signifie que les véhicules ne leur appartiennent pas, ils appartiennent à la banque… Donc techniquement, on n'est pas propriétaire des véhicules et on ne pourra pas toucher les primes… C’est invraisemblable », conclut-elle.
Pour rappel, Jean -Luc Moudenc, le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, avait annoncé que les véhicules de Crit-air 3 pouvaient encore circuler dans le périmètre de la ZFE toulousaine.

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