Avec sa Cité internationale, Toulouse veut attirer les chercheurs et rayonner dans le monde entier

Né en 2008, il a fallu 15 ans pour que la Cité internationale de Toulouse prenne véritablement forme dans le quartier Saint-Michel. Présentation d'un lieu censé être un moteur de la recherche et des sciences pour la Ville rose.

La Cité internationale, qui a coûté 46 millions d'euros, doit amener un rayonnement international à Toulouse en terme de recherche scientifique. (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)

La Cité internationale, qui a coûté 46 millions d'euros, doit amener un rayonnement international à Toulouse en terme de recherche scientifique. (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)

Initié en 2008, il a fallu 15 ans pour que le projet de Cité internationale voie enfin le jour à Toulouse. Véritable écosystème en plein centre-ville, entre la rue des 36 Ponts et la grande rue Saint-Michel, pour les enseignants-chercheurs et les étudiants, il se définit comme un lieu d'accueil, de travail et d'hébergement pour toute une communauté internationale autour des sciences et dans un quartier dédié. "La volonté était de valoriser ce patrimoine emblématique, où le professeur Paul Sabatier avait notamment son laboratoire. C'est une forme de renaissance, ce projet s'imposait de lui-même pour accueillir des chercheurs de haut niveau et en faire un élément d'attractivité", a réagi Michael Toplis, président de l'Université de Toulouse depuis le printemps 2023, et premier président de la communauté d’universités et d’établissements expérimentale créée le 1er janvier 2023. "Par son format, c'est un projet unique au monde", réagit le cabinet d'architectes Taillandier Architectes Associés.

La Cité internationale fédère de nombreux acteurs (logement, construction, restauration...). (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)
La Cité internationale fédère de nombreux acteurs (logement, construction, restauration...). (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)

"Une aventure collective"

De nombreux acteurs locaux ont oeuvré à la concrétisation du projet. A commencer par le bailleur social, Cité Jardins (filiale d'Action Logement, qui possède un parc de 51 000 logements en Occitanie et investit dans la région plus de 800 millions d'euros par an), qui a piloté le projet et va assurer sa maintenance jusqu'en 2069. "383 logements destinés au logement court et longue durée sont prévus, plus 180 places de parking et un tiers-lieu étudiant. Nous sommes ravis de poursuivre cette aventure collective", détaille Emile Noyer, président de Cité Jardins.

Trois bâtiments

La Cité internationale se compose de trois bâtiments. Dans le bâtiment H, où se situait l'ancien laboratoire du professeur Paul Sabatier, l'accueil de courte durée (six mois maximum) est géré par la résidence hôtelière Montempô, déjà présent notamment sur la zone de Balma-Gramont, au nord-est de Toulouse. Les bâtiments A et B, eux, proposent 263 appartements de longue durée (de 1 à 10 mois) à destination des étudiants. Une résidence universitaire gérée par le Crous et dans laquelle cohabitent pas moins de 62 nationalités différentes. 

Espace de corpoworking

Ce lieu à rayonnement international sera le théâtre d'innovation avec l'installation d'un lieu de corpoworking. Kézaco ? Il s'agit d'une alternative au télétravail à domicile pour les entreprises désireuses d'offrir à leurs salariés un lieu de travail dédié qui soit ni au bureau ni chez soi. Le premier espace de ce type a vu le jour au premier étage des Halles de la Cartoucherie, toujours à Toulouse, cet automne 2023, et d'autres corpoworkings doivent également être développées dans plusieurs communes de Haute-Garonne et à Gimont (Gers). Ce corpoworking situé au coeur de la Cité internationale des chercheurs se déploie sur 1500 m2, dont 900 m2 de bureaux et 600 m2 d'espaces communs. Ce projet est impulsé par Action Logement dans le cadre de son dispositif "Mon bureau près de chez moi" et sera géré en direct par At Home, filiale du groupe Insitu.

Anne-Sophie Icard, directrice des opérations chez At Home, précise :

"Nous allons animer les communautés que nous hébergeons avec des animations, des ateliers, des conférences... Nous avons à coeur de déployer tout notre savoir-faire sur ce nouveau projet avec toujours une obsession : créer les meilleurs environnements de travail possibles".

La Turbine est le tiers-lieu pour les étudiants, avec un mobilier design fabriqué à partir de matériaux du chantier réutilisés. (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)
La Turbine est le tiers-lieu pour les étudiants, avec un mobilier design fabriqué à partir de matériaux du chantier réutilisés. (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)

Un tiers-lieu pour les étudiants

Les étudiants ont leur lieu de vie avec le tiers-lieu La Turbine, ouvert depuis le mois de mars 2023. D'une surface de 230 m2, il comprend plusieurs espaces de travail et un système de sonorisation par zone tandis que le mobilier, conçu à partir de matériaux réutilisés et issus pour partie du chantier de la Cité internationale, a été laissé à la main de la créativité des étudiants en design de l'Isdat (Institut supérieur des arts et du design) de la Ville rose. Une salle de conférences de 150 places assises, disponible pour des événements extérieurs à l'écosystème du lieu, vient compléter l'offre.

Enfin, la partie restauration a été confiée au groupe toulousain All For You (6 établissements, 250 salariés) avec l'ouverture des Jardins de la Compagnie française, qui sera ouvert 7 jours sur 7 et proposera une carte identique au resto du centre-ville.

Les 9 dates du projet
- 2008 :
les premières réflexions sur le projet apparaissent
- 2017 : lancement de l'appel à concours par l'Université de Toulouse
- 2019 : désignation de la Cité Jardins comme maître d'ouvrage concessionnaire et signature du contrat de concession
- 2020 : Début des travaux et obtention du permis de construire 
- 2021 : Pose de la première pierre
- 2023 : Ouverture de la Cité internationale en février
- 22 juillet 2069 : Terme du traité de concession 

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