Benjamin Talon. Le patron de Soben assemble un robot dans son atelier lotois

Benjamin Talon, cofondateur du robot Twinswheel.

Benjamin Talon, cofondateur du robot Twinswheel.

Deux ans après son lancement, le robot tout-terrain Twinswheel poursuit son développement et circule actuellement dans la région, à Toulouse et bientôt à Montpellier. Assemblé dans le Lot, le robot conçu par les frères Talon s’adresse particulièrement le marché de la livraison du dernier kilomètre.

Benjamin Talon est un entrepreneur dans l’âme. Après quatre ans dans la construction automobile, le jeune ingénieur de l’Institut  supérieur de l’audiovisuel et des transports (Isat) a décidé de créer sa propre activité. Il dirige aujourd’hui Soben, société de conception et de production d’amortisseurs pour l’automobile (pour Renault et PSA), les véhicules militaires, l’aéronautique (études de trains d’atterrissage pour Airbus) et d’autres applications industrielles. L’entrepreneur lotois embauche aujourd’hui 3 personnes (CA 2018 : 2 M€) installées dans son atelier de 1 300 m² et ses 200 m² de bureaux, à Cahors.  Passionné de mécanique et inventif, il a conçu avec son frère jumeau un robot tout-terrain. Capable de se déplacer sur tous types de terrain de manière collaborative ou autonome, Twinswheel avance sur ses quatre roues et son mode de déplacement est basé sur la technologie de la vision.

Mise en lumière au CES de Las Vegas
Les deux inventeurs présentent leur robot au CES de Las Vegas en janvier 2017 et reçoivent d’emblée un accueil très favorable avec des premières commandes. Voilà qui déclenchera le lancement officiel de l’activité Twinswheel. A Lyon, Vincent Talon crée Andarta Robotics et planche sur la partie véhicule autonome et intelligence artificielle. A Cahors, son frère conçoit la carcasse du robot et finalise l’assemblage. Une vingtaine de machines sont déjà sorties de son atelier pour être testées chez des industriels ou par des professionnels de la livraison. Aux Etats-Unis, trois robots ont été vendus l’an dernier, auprès d’usines et centres hospitaliers. Depuis février dernier, des agents d’Enedis circulent dans les rues de Toulouse accompagnés du robot : « ils n’ont plus à se garer ni à porter les compteurs Linky qu’ils doivent installer dans chaque domicile », explique Benjamin Talon qui vise surtout le marché de la livraison du dernier kilomètre. Le robot a une capacité de charge de 40 à 200 kg et coûte de 8 000 à 250 000 euros.

Tests de livraison à Montpellier
Des essais sont aussi en cours avec La Poste ainsi que sur la base d’expérimentation de Montpellier, suite à un appel à projets Développement du véhicule autonome en France : Montpellier va tester des droïdes Twinswheel pour livrer soit des produits locaux vers les commerces et restaurants du centre-ville soit des colis hubs logistiques et commerçants. L’objectif des frères Talon est d’atteindre les 1 000 robots annuels d’ici deux ans. Pari ambitieux ? Le marché visé, la livraison ou le service en centre-ville, est en pleine ébullition aujourd’hui. Sur le plan technique, Twinswheel fait ses preuves au fur et à mesure des tests. « Nous sommes prêts techniquement et nous le serons commercialement lorsque les réglementations auront un plus avancé », prévoit Benjamin Talon qui se penche parallèlement sur le financement d’une belle perspective de développement.

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