À Carré Sénart – Lieusaint, en Seine-et-Marne, un projet de 100 000 m² porté par l’entrepreneur Laurent Sablayrolles fait émerger un modèle inédit d’écosystème sportif inclusif, innovant et connecté. Livraison prévue en 2027.

Laurent Sablayrolles, président et fondateur du projet Just Play, Laura Flessel, double championne olympique d’escrime, sextuple championne du monde, championne d’Europe, 18 fois championne de France, ancienne Ministre des Sports, Yvan Wouandji, joueur international de cécifoot, membre de l’équipe de France, ambassadeur des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 et porteur de la flamme et Patrick Trotignon, expert reconnu du sport de haut niveau et dirigeant dans le football professionnel européen. Photo DA
C’est un projet hors normes voire irreel, porté par une vision ambitieuse et profondément humaine. À Carré Sénart, en région parisienne, le complexe Just Play s’apprête à voir le jour. Né dans l’esprit de Laurent Sablayrolles, entrepreneur toulousain à la trajectoire marquée par la résilience, ce lieu n’a rien d’un centre sportif classique. Il se veut un monde à part, une « fusion entre Clairefontaine, l’INSEP et le village olympique », ouvert à toutes et tous, sportifs de haut niveau, amateurs, personnes valides ou en situation de handicap.
De la reconstruction personnelle à la vision collective
Le projet puise sa source dans le parcours personnel de Laurent Sablayrolles. Après avoir connu la réussite dans le football professionnel, l’entrepreneur a traversé une période de chute brutale avant de se reconstruire. « En 2009, j’ai tout perdu. Il m’a fallu douze ans pour revenir. Et c’est cette reconstruction qui m’a permis d’imaginer un projet d’utilité collective. »
C’est dans cet élan qu’il fonde Just Play, un lieu où l’inclusion n’est pas une case à cocher, mais une colonne vertébrale. « Je voulais créer un lieu de vie, de rêve et de partage. Un lieu accessible à tous, où l’on performe mais où l’on soigne, où l’on forme, où l’on vit ensemble. »
Pensé comme un hub pluridisciplinaire, le site de Just Play s’étendra sur près de 100 000 m² à Lieusaint, en Seine-et-Marne, sur la zone dynamique de Carré Sénart qui accueille déjà 14 millions de visiteurs par an. Il mobilise un investissement privé colossal de 150 millions d’euros hors taxes, pour un loyer annuel garanti de 9 millions d’euros, sans subventions publiques.
Le lieu regroupera une arène de 2 500 places assises (et jusqu’à 10 000 en configuration concert), une tour de six niveaux dédiés aux pratiques sportives, une résidence étudiante Symon(e) de 120 logements, un co-living intergénérationnel de 180 unités, un hôtel de 160 chambres, un pôle santé-bien-être, un centre de formation, une cité virtuelle dédiée à l’e-sport, et des dizaines d’équipements sportifs accessibles à tous les niveaux de pratique.
« Ce sera un village olympique permanent, mais aussi une cité de la performance et de l’innovation sociale », résume Patrick Trotignon, expert du sport de haut niveau et membre du projet.
Un héritage durable des Jeux de Paris 2024
L’inspiration vient des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, dont l’héritage est au cœur du projet. « On ne veut pas laisser retomber l’énergie des Jeux. On veut prolonger cet élan et inscrire ces valeurs dans le quotidien », affirme Laurent Sablayrolles. Just Play accueillera la préparation de l’équipe de France e-sport pour les JO de 2027, mais aussi des stages de performance pour les JO de Los Angeles 2028. Il s’agit de professionnaliser des disciplines émergentes comme le cécifoot ou l’e-sport, en les dotant d’infrastructures de très haut niveau.
Parmi les visages qui incarnent cette ambition, Yvan Wouandji, international de cécifoot, qui a perdu la vue à l’âge de 9 ans, représente une figure centrale. « Ce lieu est pensé pour que l’on ne parle plus de différence, mais de cohabitation. C’est un monde où chacun peut briller. »
Au sein du complexe, le cécifoot aura sa place au même titre que le padel, le MMA, la natation, le golf ou le basket. « On ne veut pas juste adapter des infrastructures. On veut penser l’infrastructure dès le départ pour qu’elle soit accueillante à tous », insiste Wouandji.
Laura Flessel : « on va toucher la société tout entière »
Ancienne ministre des Sports, Laura Flessel ne cache pas son enthousiasme : « Just Play, c’est une fabrique d’émotions, un outil sociétal. On ne parle pas seulement de sport, mais d’éducation, de santé, d’intégration. »
Elle évoque un « Davos du sport », capable de fédérer entreprises, institutions, collectivités, clubs, familles et professionnels autour de défis contemporains : sport santé, prévention, bien-être, mixité, reconversion, engagement féminin, culture partagée.
« Il y aura une maison sport-santé, un centre paramédical, une académie de padel, une halle de golf immersive, une salle de MMA, un pôle e-sport, mais aussi une scène culturelle, du street art, un musée du sport, et même un roman qui raconte le rêve de Just Play », souligne-t-elle.
Un projet architectural et technique de grande ampleur
L’architecture du projet a été confiée à Duccio Cardelli, fondateur d’AND Studio, passé par l’Agence 2Portzamparc. La construction sera assurée par Vinci Construction, via sa filiale ADIM. L’objectif est de lancer les travaux début 2026, après un dépôt de permis prévu en juin 2025, pour une livraison en mai 2027.
Le complexe prévoit 600 couchages, répartis entre le co-living, l’hôtel et une résidence étudiante, permettant d’accueillir simultanément des équipes nationales, des fédérations, des entreprises ou encore des jeunes en formation.
Just Play accueillera un centre de formation en partenariat avec le Collège de Paris. Il s’agira de former les athlètes mais aussi les futurs professionnels du sport, de la santé, de la nutrition, de la performance cognitive, du management et des technologies immersives. Des partenariats sont en discussion avec des groupes de nutrition, des équipementiers sportifs, et des spécialistes de l’innovation textile, du e-gaming et du bien-être.
« Nous ne voulons pas concurrencer les fédérations, mais travailler avec elles, les renforcer, leur proposer de nouveaux terrains d’expérimentation », explique Laurent Sablayrolles.
Une dimension inclusive, artistique et culturelle affirmée
Just Play ne sera pas qu’un lieu de sport. Il accueillera aussi des spectacles, des performances, des concerts, et proposera un parcours de street art en extérieur, des façades animées par du mapping vidéo, et un musée dédié aux cultures sportives. « Pourquoi opposer sport et culture ? L’un inspire l’autre. Nous voulons que des humoristes, une compagnie de théâtre ou un battle de danse puissent coexister ici avec une compétition de handball ou une démonstration de judo. » insiste Laura Flessel.
Le projet entend également accueillir les personnes en affection longue durée, les jeunes en reconversion, les personnes en situation de précarité ou de handicap, avec une politique d’accueil adaptée, une offre de formation qualifiante, et un engagement fort pour la mixité des publics. « Ce ne sera pas une vitrine inclusive. Ce sera un lieu où l’inclusion est la norme », souligne Laurent Sablayrolles.
« Just Play, c’est une famille qui casse les codes »
Pour Patrick Trotignon, le projet incarne une rupture. « Just Play n’a pas été pensé en silo. C’est une alchimie de passionnés, de sportifs, de dirigeants, d’experts et d’utopistes lucides. Une famille. »
Un sentiment partagé par l’ensemble des intervenants de la conférence de presse : tous insistent sur la force collective, la vision partagée, et l’envie de faire différemment.
« J’ai pleuré pendant les JO de 2024. En entendant les voyants vibrer devant un match de cécifoot, j’ai su qu’on était en train de changer les choses », confie Yvan Wouandji. Le pari de Just Play, c’est cela : faire tomber les murs invisibles, rendre le sport universel, créer un lieu de performance, de rêve et de vivre ensemble.
