Une liste actualisée des métiers en pénurie a été publiée par le ministère du Travail. En Occitanie, 35 professions sont désormais reconnues comme difficiles à pourvoir. Cette actualisation vise à répondre aux besoins pressants de recrutement et ouvre la voie à de nouvelles procédures de régularisation pour certains travailleurs étrangers.
En Occitanie, 35 métiers sont désormais officiellement reconnus comme « en tension ». Une mesure qui vise à faciliter les recrutements dans des secteurs essentiels comme la santé, la construction, l’agriculture et l’hôtellerie-restauration. (Photo Pixabay)
Quatre ans après la précédente révision, l’arrêté du 21 mai 2025 apporte un souffle nouveau au marché de l’emploi en actualisant la liste des métiers en tension. Ce document officiel recense désormais 80 professions à l’échelle nationale, réparties selon les régions. L’Occitanie figure parmi les territoires particulièrement concernés, avec 35 métiers identifiés comme difficiles à pourvoir. Une révision que de nombreux acteurs économiques attendaient, face à des difficultés persistantes pour recruter dans des secteurs clés.
La liste nationale publiée par le ministère du Travail établit un socle de 80 métiers considérés comme difficiles à recruter. Toutefois, chaque région présente ses propres spécificités : en Occitanie, ce sont 35 métiers qui ont été identifiés, reflétant à la fois la force du tissu agricole, l’importance de la filière viticole et les besoins massifs en santé et en bâtiment. Pour les entreprises, cette reconnaissance ouvre des perspectives plus souples en matière de recrutement de travailleurs étrangers. Pour les salariés concernés, notamment ceux en situation irrégulière, elle offre la possibilité de régulariser leur statut à travers la procédure d’admission exceptionnelle au séjour, valable jusqu’en 2026.
Une réponse à la pénurie de main-d’œuvre
L’objectif affiché est clair : faciliter le recrutement de travailleurs étrangers hors Union européenne et permettre la régularisation de certains salariés en situation irrégulière. Cette mesure s’inscrit dans le prolongement de la loi du 26 janvier 2024 sur l’immigration et l’intégration, qui a introduit un dispositif expérimental de régularisation jusqu’en décembre 2026.
L’admission exceptionnelle au séjour (AES) permet à un étranger justifiant de trois ans de présence en France, et d’au moins douze mois d’activité dans l’un des métiers listés, d’obtenir un titre de séjour temporaire. Cette démarche peut être effectuée sans l’accord de l’employeur, mais reste soumise à l’appréciation du préfet.
Une autorisation de travail simplifiée
En dehors de ce dispositif, l’inscription d’un métier sur la liste offre un autre avantage : elle dispense les employeurs de l’obligation de publier une offre d’emploi pendant trois semaines auprès de France Travail avant de recruter un travailleur étranger. Une simplification qui pourrait accélérer les processus de recrutement dans des secteurs sous forte pression.
Selon la dernière enquête sur les besoins de main-d’œuvre, près de 50 % des projets d’embauche rencontrent des difficultés, un taux qui grimpe jusqu’à 80 % pour les aides à domicile et 65 % pour les aides-soignants. Dans l’automobile, 75 % des recrutements d’ouvriers mécaniciens sont jugés difficiles.
35 métiers en tension en Occitanie
Avec 35 métiers classés en tension, l’Occitanie se situe dans la moyenne haute des régions françaises, loin derrière l’Île-de-France (41 métiers), mais devant la Bretagne (23). Les professions concernées couvrent un spectre très large, allant des emplois peu qualifiés aux postes d’ingénieurs.
Parmi les métiers les plus recherchés, on retrouve aussi bien des ouvriers de la construction que des professionnels de la santé et de l’aide à la personne, mais aussi des techniciens et ingénieurs spécialisés.
Agents d’entretien de locaux, agriculteurs salariés, aides à domicile et aides ménagères, aides de cuisine, apprentis de cuisine et employés polyvalents de la restauration, aides-soignants, apprentis et ouvriers non qualifiés de l’alimentation (hors industries agroalimentaires), autres ouvriers non qualifiés de type industriel, autres ouvriers qualifiés de type industriel, autres ouvriers qualifiés des industries agroalimentaires (hors transformation des viandes), bouchers, bûcherons, sylviculteurs salariés et agents forestiers, chefs cuisiniers, couvreurs, cuisiniers, éleveurs salariés, employés de l’hôtellerie, employés de maison et personnels de ménage, infirmiers, ingénieurs et cadres d’étude, recherche et développement en informatique, chefs de projets informatiques, maçons, maraîchers, horticulteurs salariés, ouvriers non qualifiés de l’électricité et de l’électronique, ouvriers non qualifiés des industries agroalimentaires, ouvriers non qualifiés des travaux publics, du béton et de l’extraction, ouvriers non qualifiés du gros œuvre du bâtiment, ouvriers non qualifiés du second œuvre du bâtiment, ouvriers non qualifiés en métallurgie, verre, céramique et matériaux de construction, ouvriers non qualifiés métallerie, serrurerie, montage, ouvriers qualifiés de la peinture et de la finition du bâtiment, ouvriers qualifiés des travaux publics, du béton et de l’extraction, ouvriers qualifiés du travail artisanal du textile et du cuir, serveurs de cafés restaurants, soudeurs, techniciens en mécanique et travail des métaux, viticulteurs et arboriculteurs salariés.
Si la publication de cette liste est saluée comme un outil indispensable pour faciliter l’embauche et offrir de nouvelles perspectives de régularisation, certains professionnels estiment qu’elle ne résout pas tout. Pour d’autres, l’actualisation traduit surtout la gravité de la situation.
