Avec Moulins du Sud, la région Occitanie se dote d’une filière meunière intégrée, traçable et durable. Cette nouvelle structure, née du rapprochement entre Arterris et Val de Gascogne, ambitionne de répondre aux enjeux de qualité, de proximité et de souveraineté alimentaire en relocalisant la transformation du blé tendre.

Le groupe Arterris fédère plus de 15 000 associés coopérateurs aux savoir-faire multiples, issus de régions et de cultures différentes. (Photo Arterris)
Face à la baisse continue de la consommation de pain et à l’exigence croissante de transparence des consommateurs, les coopératives Arterris et Val de Gascogne ont décidé d’agir ensemble. En créant Moulins du Sud, elles construisent une filière complète de blé tendre en Occitanie, du champ à la farine, fondée sur la proximité, la traçabilité et la qualité. Cette structuration stratégique permet de sécuriser à la fois les débouchés des producteurs adhérents et l’approvisionnement des clients professionnels.
« Moulins du Sud va permettre de produire, vendre et transformer le blé de nos agriculteurs en farines de qualité, reconnues pour leur traçabilité et leur origine », précise Antoine Bernabé, directeur de Moulins du Sud.
Trois sites complémentaires assurent cette transformation : Sallèles-d’Aude (Aude), Saverdun (Ariège) – site appartenant à la filiale Minoterie Mercier Capla – et Sainte-Christie (Gers). Tous partagent une même spécificité : transformer exclusivement du blé tendre cultivé dans le sud de la France, garantissant une origine régionale vérifiable à chaque étape.
Une coordination industrielle au service des artisans boulangers
Avec une capacité d’écrasement annuelle de 120 000 tonnes de blé et une production d’environ 90 000 tonnes de farine, Moulins du Sud s’impose comme un acteur régional de référence. L’objectif : fédérer les outils industriels, renforcer leur efficacité logistique et bâtir des synergies commerciales solides, au service d’environ 700 artisans boulangers et de plusieurs dizaines d’industriels.
Cette organisation nouvelle assure aussi des débouchés pérennes aux 19 000 adhérents cumulés des deux coopératives. Elle s’inscrit dans une logique de filière qui privilégie des farines certifiées, qu’elles soient Label Rouge, Bio, CRC ou issues de référentiels NFV 30 SIS, répondant ainsi à une demande croissante en produits de qualité.
Pour Jean-Louis Valadié, directeur général de Val de Gascogne, l’approche est claire : « travailler en filière est devenu incontournable. C’est la manière idéale pour garantir une réponse adaptée aux besoins de l’ensemble de nos clients. Ce modèle assure une cohérence, une sécurité d’approvisionnement et une visibilité à long terme pour l’ensemble de nos adhérents agriculteurs. »
Une ambition partagée pour un ancrage régional fort
En intégrant l’ensemble des maillons de la chaîne, Moulins du Sud ambitionne de devenir un levier structurant pour la souveraineté alimentaire en Occitanie. Le projet contribue également à revitaliser les liens entre producteurs et transformateurs locaux, à l’heure où les circuits courts et la revalorisation des productions régionales deviennent des priorités sociétales.
Arterris, avec ses 15 000 associés coopérateurs et un chiffre d’affaires consolidé de 1,14 milliard d’euros pour l’exercice 2023-2024, s’appuie sur plus de 2 990 salariés, notamment depuis l’intégration du réseau Occipain en mars 2024. Val de Gascogne, de son côté, fédère 4 000 adhérents sur quatre départements et réalise un chiffre d’affaires de près de 300 millions d’euros, grâce à l’engagement de 460 collaborateurs.
Une filière meunière cohérente et durable pour l’avenir
Au-delà de l’enjeu économique, Moulins du Sud porte une vision : celle d’un modèle agricole intégré, équilibré et responsable. En favorisant une production locale, durable et traçable, cette nouvelle structure illustre une volonté forte de préserver les savoir-faire régionaux tout en anticipant les attentes sociétales en matière d’alimentation.
Le lancement de cette filière entièrement maîtrisée redonne aussi du sens à la consommation de pain, en reconnectant les consommateurs à l’origine des produits et à ceux qui les cultivent. En Occitanie, le blé redevient ainsi un levier d’innovation, de fierté et de résilience pour l’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire.