Pierre-Marie Hanquiez, Medef Haute-Garonne : "La voix des entreprises doit être mieux prise en compte"

Pierre-Marie Hanquiez, président du Medef Haute-Garonne.

Pierre-Marie Hanquiez, président du Medef Haute-Garonne.

Elections municipales. Après avoir reçu les six principaux candidats à la mairie de Toulouse, le Medef Haute-Garonne a présenté ce matin l’ensemble de ses attentes et propositions sur le plan de la mobilité, de la fiscalité locale et de l’attractivité. Sur tous ces thèmes, le président Pierre-Marie Hanquiez considère que la concertation avec les entreprises doit être plus efficace.

 

Le comité directeur du Medef Haute-Garonne et son groupe de travail « Pour un Medef d’influence »  ont travaillé sur un certain nombre de propositions à soumettre aux candidats aux élections municipales de Toulouse. Le président Pierre-Marie-Hanquiez a présenté ces préconisations lors d’une conférence de presse ce jeudi 20 février. Sur tous les plans, Pierre-Marie Hanquiez a insisté sur l’importance de la concertation des entreprises : « Face aux nombreux défis auxquels sont confrontés notre société, les entreprises ont un rôle essentiel à jouer et ont des solutions. Il est absurde d’opposer citoyens et entreprises ». Il considère que les entreprises, notamment sur le plan de la mobilité, pourrait être plus écoutées.

Mobilité : les entreprises, principal financeur
Sur ce thème, le président a rappelé que les entreprises contribuent à plus de 60 % au budget de Tisséo : « Ce serait donc logique que les entreprises soient plus entendues sur le pilotage de leurs décisions ». Les embouteillages, les manques de places de parking, les trous dans le maillage des transports collectifs, l’absence de raccordement direct entre l'aéroport de Toulouse-Blagnac et le Meett (le futur Parc des expositions à Beauzelle) font partie des préoccupations majeures. L'organisation patronale ne s'oppose pas à la création d’une ZFE (Zone à faibles émissions) qui se profile à Toulouse, « à condition d’y associer les entreprises car le fonctionnement des entreprises et les trajets domicile-travail des salariés seront forcément  impactés. » Même s’il ne répond pas à ses souhaits de raccordement avec l’Aéroport Toulouse-Blagnac, le projet de 3ème ligne de métro est attendu par le Medef 31. Le projet ne sera donc plus remis en cause, car voté, la priorité étant, selon Pierre-Marie Hanquiez, « que les délais soient suivis et que les choses avancent.» Le projet de RER toulousain défendu notamment par l’association Rallumons l’Etoile est aussi soutenu par le Medef31, de même que la LGV Toulouse-Bordeaux.

Fiscalité locale : pourquoi Toulouse pèserait plus lourd que Lyon ?
« Nous ne sommes pas anti-impôts, mais ce serait tout de même logique que les contributions des entreprises soient davantage liées au niveau de valeur ajoutée qu’elles créent !» a remarqué Pierre-Marie Hanquiez en rappelant que la fiscalité locale nette des entreprises représente presque le double de l’impôt sur les sociétés (42,6 Mds€ versus 27,4Mds€ d’impôt sur les sociétés). Ce dernier a aussi cité une récente étude menée par le cabinet Modal pour le compte du Medef qui met en avant que la fiscalité locale toulousaine pèse plus lourd que dans d’autres métropoles comme Lyon, Montpellier ou Bordeaux.

Pas plus de 33 %
Tout en prenant acte de la nécessaire participation des entreprises à l’animation économique des territoires et donc au financement de ses collectivités, le Medef Haute-Garonne demande donc aux candidats à la mairie de Toulouse de s’engager à ne pas dépasser le cap d’une contribution des entreprises à hauteur 33% et à engager une trajectoire de baisse de ce taux. Les autres propositions : suppression de l’assujettissement à la taxe d’enlèvement des ordures s’il n’y a pas de prestations (en cas d’organisation en interne de tri sélectif ave une société privée par exemple),une baisse du taux de la CFE (Toulouse est à 36,58 % contre 28,62 % à Lyon), une révision des zones assujetties à la taxe d’aménagement majorée : ce taux majoré peut atteindre les 20 %.

Un événement culturel majeur
Pierre-Marie Hanquiez a rappelé que le poids de la fiscalité locale a un lien direct avec l’attractivité de la ville. Sur ce dernier thème, l’absence d’un quartier d’affaires en centre-ville est pointée du doigt et le projet du Grand Matabiau est attendu pour répondre à ce besoin. Enfin une politique urbaine en faveur de la densification et de la verticalité, la proposition d’un événement culturel majeur (équivalent à la fête des lumières de Lyon par exemple), la pérennisation de la charte de la commande publique Small Business Act font aussi partie des mesures appuyées par l’organisation patronale.

 

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