Toulouse. Les acteurs économiques demandent un report de la ZFE pour les véhicules Crit'Air 3

Fin avril 2023, les acteurs économiques de Toulouse et de la Haute-Garonne ont demandé au président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc, un report de la prochaine étape de la mise en place de la Zone à faibles émissions (ZFE), prévue au 1er janvier 2024. Les précisions.

Les acteurs économiques demandent à Toulouse Métropole de reporter la prochaine échéance de l'application de la ZFE. (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)

Les acteurs économiques demandent à Toulouse Métropole de reporter la prochaine échéance de l'application de la ZFE. (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)

"Nous sommes conscients de l'importance de la qualité de l'air, mais nous estimons que la mise en place de la ZFE telle qu'elle est prévue aujourd'hui n'intègre pas suffisamment les réalités économiques locales. Nous sommes tous mobilisés pour trouver des solutions alternatives et respectueuses de l'environnement et de l'économie locale". Fin avril 2023, les acteurs économiques de Toulouse ont pris leur plume pour demander à Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole, le report de la mise en place de la ZFE.

Une mission nationale pour Jean-Luc Moudenc

Il y a quelques mois, le locataire du Capitole s'est vu confier, avec l'élue écologiste de Strasbourg Anne-Marie Jean, une mission nationale sur l'application des ZFE. "Les automobilistes concernés par les ZFE se sont réveillés tardivement. Mais nous sentons dans les métropoles, telle celle de Toulouse, la tension monter. Les ZFE coïncident avec nos difficultés d’approvisionnement énergétique, la hausse des prix de l’essence et la crise du pouvoir d’achat. Dans ces conditions, n’ajoutons pas de l’inquiétude à l’inquiétude. Je mets en garde contre une crise des « gilets jaunes » bis. Ce qui ne veut pas dire que je conteste le bien-fondé de ce dispositif pour la santé publique et la transition écologique", a t-il notamment déclaré à nos confrères de La Gazette des Communes lorsque cette mission lui a été confiée. 

La ZFE de Toulouse a commencé à s'appliquer à partir du 1er mars 2022 pour les fourgonnettes, les fourgons et les poids lourds qui sont siglés d’une vignette Crit’air 5. A terme, quelque 42 000 véhicules sont concernés par la ZFE, soit plus de 16% du parc roulant de la métropole. La zone de la ZFE toulousaine s'étale sur 72 km2 et s'applique à trois communes : Toulouse, mais aussi une partie de Colomiers et de Tournefeuille. Depuis début 2023, ce sont tous les véhicules motorisés classés Crit'Air 4 et 5 et non-classés qui sont interdits de circulation dans la Zone à faibles émissions. Mais les acteurs économiques montent au créneau au fur et à mesure que l'étau se resserre. En effet, à compter du 1er janvier 2024, ce sont les véhicules motorisés jusqu'au Crit'Air 3 qui seront normalement interdits de circuler.

"Une vraie casse sociale"

C'est pourquoi le Medef de Haute-Garonne, l'UIMM Occitanie, la CCI Toulouse Haute-Garonne, la Chambre des métiers et de l'artisanat Occitanie, la CPME 31, la FFB Haute-Garonne et d'autres acteurs de la mobilité, de la propreté, de la restauration et du transport réclament à Jean-Luc Moudenc "un report de la prochaine échéance du 1er janvier 2024 concernant les Crit'Air 3".

"Tous les acteurs économiques sont directement impactés par cette mesure. Un nombre important de salariés sont - et seront - privés de leur travail à cause de l'interdiction de circuler dans la métropole. Cette situation risque de causer une vraie casse sociale et de fracturer encore un peu plus notre société".

Ce collectif souhaite également avoir "un point d'étape sur le niveau des aides aux entreprises et aux particuliers, ainsi que sur les dérogations pour les entreprises, notamment celles qui ont mis en place les horaires décalés".

Des aides à l'achat d'un véhicule plus propre existent. Jeudi 6 avril 2023, à l'occasion du dernier Conseil de Toulouse Métropole, les élus ont adopté une évolution du dispositif Véhicule+Propre. À partir du jeudi 1er juin 2023, les automobilistes qui veulent changer leur véhicule Crit’Air 3 pour un véhicule moins polluant pourront percevoir une aide pouvant aller de 500 à 5 000 euros.

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