Toulouse propulse ses startups Deeptech : « Lanceur d’étoiles » s’élargit à la santé, aux greentech et aux mobilités

Le dispositif « Lanceur d’étoiles », né en 2022 pour accompagner les startups issues des laboratoires académiques dans les secteurs aéronautique, spatial et défense, franchit une nouvelle étape. Dans le cadre du Pôle Universitaire d’Innovation UT Innovation, il s’ouvre désormais à trois filières stratégiques : santé, technologies vertes et mobilités-énergie. Objectif : tripler d’ici 2027 le nombre de jeunes pousses Deeptech issues de la recherche publique.

Signature officielle des consortia « Lanceur d’étoiles » à Toulouse : institutions, universités et partenaires régionaux unis pour propulser la Deeptech dans les secteurs Santé, Greentech et Mobilités-Énergie. (Crédit photo : Alexandre Ollier)

Signature officielle des consortia « Lanceur d’étoiles » à Toulouse : institutions, universités et partenaires régionaux unis pour propulser la Deeptech dans les secteurs Santé, Greentech et Mobilités-Énergie. (Crédit photo : Alexandre Ollier)

Conçu pour propulser les innovations de rupture vers le marché, « Lanceur d’étoiles » est devenu en trois ans une référence au sein de l’écosystème toulousain de l’innovation. Porté par UT Innovation et coordonné par Toulouse Tech Transfer (TTT), ce programme d’accompagnement sur-mesure, gratuit et d’une durée de 6 à 18 mois, a déjà permis à 18 startups issues du champ aéronautique, spatial et défense (ASD) de passer à l’échelle supérieure. Trois autres candidatures sont en cours de validation.

L’initiative bénéficie d’un soutien financier de 7,5 millions d’euros dans le cadre de France 2030. Elle s’appuie sur un écosystème académique exceptionnel en Occitanie Ouest : 15 établissements d’enseignement supérieur, 7 organismes nationaux de recherche, 140 laboratoires et plus de 4 000 doctorants.

« L’ambition est claire : multiplier par trois le nombre de startups issues des laboratoires d’ici 2027, explique Patrick Cazeneuve, président de Toulouse Tech Transfer. En doublant déjà le nombre de jeunes pousses depuis 2022, nous avons démontré la pertinence de notre approche. »

Des consortia thématiques au service de la recherche et de l’économie

Le 25 septembre à Toulouse, la signature protocolaire des nouveaux consortia a officialisé l’élargissement du dispositif. Après l’ASD, trois nouveaux « lanceurs » sont désormais actifs :

  • Lanceur d’étoiles Santé, couvrant les biotechnologies, la medtech, le numérique en santé, la pharma ou encore le bien-être.

  • Lanceur d’étoiles Greentech, dédié à l’agriculture durable, la foodtech, la chimie verte, les matériaux biosourcés ou encore l’éco-construction.

  • Lanceur d’étoiles Mobilités Énergie et Mutations industrielles, tourné vers les mobilités durables et autonomes, les énergies renouvelables, la robotisation, l’IA ou l’industrie décarbonée.

Ces filières répondent aux grands défis contemporains, tout en s’inscrivant dans les filières d’excellence du territoire. « Notre rôle est d’orienter les porteurs de projets vers les bons interlocuteurs et de sécuriser le développement de leurs technologies », précise Gaston Nicolessi, responsable du pôle Création d’entreprise à TTT.

Un accompagnement sur mesure et une logique de consortium

Le dispositif associe conférences, bootcamps, programmes d’excellence, appui en propriété intellectuelle, rencontres avec des investisseurs et préparation aux levées de fonds. Chaque mois, les porteurs de projets bénéficient d’un suivi personnalisé, adapté à leur stade de développement.

« On accompagne souvent des ingénieurs brillants qui ne mesurent pas toujours ce que représente la création d’une entreprise, souligne un expert du programme. Nous leur transmettons des compétences en stratégie, en marketing et en communication, afin qu’ils gagnent en maturité technologique et business. »

Parmi les signataires des consortia figurent la Communauté d’universités et établissements de Toulouse (ComUE), l’Université de Toulouse, l’Université Toulouse II Jean Jaurès, l’Université Toulouse Capitole, l’INP, l’INSA, l’Institut Mines Albi, l’Institut Champollion, le CHU de Toulouse, le CEA, Nubbo, TTT, ainsi que des pôles de compétitivité tels qu’Agri Sud-Ouest Innovation, Eurobiomed, Pôle Derbi ou encore le Cluster Totem. Toulouse Métropole et la Région Occitanie soutiennent également le dispositif.

Des startups déjà en orbite

Les résultats concrets ne se font pas attendre. Deux startups illustrent la dynamique du dispositif :

  • Alpha Impulsion, qui a développé une propulsion autophage hybride supprimant les réservoirs traditionnels des fusées. Sa technologie réduit les coûts et accroît la fiabilité des engins spatiaux. Avec une équipe d’une douzaine de salariés, l’entreprise prépare une levée de fonds de plusieurs dizaines de millions d’euros.

  • Elda Technology, qui transpose des technologies spatiales (LiDAR, imagerie par drone) à la gestion environnementale. Sa solution ELDA SNOW aide les stations de ski à optimiser la neige de culture et réduire leur impact. Forte de 5 salariés, elle lève actuellement 400 000 euros auprès d’investisseurs pour accélérer son déploiement.

« Ces startups démontrent la capacité du dispositif à transformer des idées de laboratoire en entreprises solides, capables de séduire investisseurs et partenaires industriels », insiste Nadia Pellefigue, vice-présidente de la Région Occitanie en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Une ambition territoriale et nationale

Au-delà de l’accompagnement des porteurs de projets, « Lanceur d’étoiles » s’inscrit dans une stratégie d’ancrage territorial visant à faire de l’Occitanie un territoire leader de la Deeptech. L’objectif est également d’accroître les retombées économiques et sociales de la recherche publique.

« Avec UT Innovation, nous voulons renforcer les liens entre recherche académique et monde socio-économique, conclut Stéphanie Limouzin, présidente du Conseil d’orientation stratégique d’UT Innovation. Les startups Deeptech que nous accompagnons sont appelées à devenir les futures locomotives industrielles de la région. »

A lire aussi