SANTE : L’équivalent d’un mini cric pour restaurer une vertèbre fracturée !

 

 

Arrivé à la direction de Vexim fin 2011, Vincent Gardès a donné un coup d’accélérateur à l’entreprise dont les effectifs et le chiffre d’affaires ont plus que doublé. Concepteur fabricant d’un implant destiné à réduire les fractures vertébrales, cette société toulousaine a dû d’abord franchir les étapes réglementaires, obtenir le marquage CE avant d’accéder au marché fin 2010.

Le produit a été bien accueilli par le corps médical qui apprécie le caractère innovant de la technologie, la pose percutanée en 30 mn de ce dispositif qui évite une chirurgie invasive. Comparable à un cric de voiture, le SpineJack se déploie une fois introduit (en perçant un orifice) dans la vertèbre endommagée. Un ciment osseux à haute viscosité est injecté à l’intérieur de la cavité pour consolider la restauration anatomique. L’acte qui redonne sa forme initiale à la vertèbre souvent fissurée à plusieurs endroits est pratiqué de manière graduelle et contrôlé par radio rayons X. « Une fois traité, le patient récupère rapidement, sa qualité de vie se trouve nettement améliorée » souligne Vincent Gardès en évoquant la parfaite symbiose  entre l’implant (cela n’est pas une prothèse) et l’os naturel.

Cette solution répond à un besoin croissant de la population vieillissante, l’ostéoporose étant la première cause des affections de la colonne vertébrale ; les maladies graves, les accidents fragilisent également le corps vertébral. Le potentiel commercial de SpineJack est donc considérable, sa diffusion fait l’objet d’une feuille de route stratégique approuvée par les actionnaires. 5 grands marchés ont été identifiés en Europe avant la commercialisation aux Etats-Unis : Allemagne, France, Italie, Angleterre et Espagne. Chacun a été doté d’une filiale implantée sur place (1). Les pays ont été choisis en fonction du régime de santé publique, le remboursement facilitant le passage à l’acte.  Avec la montée en puissance de la distribution, les effectifs sont passés de 18 à 50 salariés. D’ici 3 ans, la PME emploiera probablement une centaine de personnes. Pour favoriser la prescription, Vexim assure aussi la formation des chirurgiens (200 sensibilisés en 2013, 300 en 2014…).

Afin de financer le déploiement commercial à l’international, l’entreprise a été introduite en bourse (cotée sur Alternext), ce qui lui a permis de lever 11 M€.

Selon les analystes  grâce à cette phase d’investissements,  l’équilibre financier sera atteint fin 2014  ou début 2015.

Le CA devrait passer de 1 M€ en 2011 à plus de 5 M€ en 2013 !

La R&D se poursuit, une version 2 est en préparation pour optimiser le dispositif et réduire des coûts de production. L’enrichissement de la gamme qui restera centrée sur la traumatologie du dos fait partie des pistes de réflexion. Un comité scientifique composé de 6 chirurgiens leaders en Europe participe aux travaux de recherche, valide les orientations choisies. Maintenir le contact avec les utilisateurs du produit est une des clés de la réussite.

Emma Bao
Diffusé le 1-09-2013

 

(1)           : les entités allemande et italienne ont été ouvertes en 2012, l’Espagne et l’Italie ont été couvertes cette année.

 

Encadré 1

Parcours

Vincent Gardès possède une solide expérience dans les technologies médicales (orthopédie et chirurgie du dos) après avoir été employé pendant 17 ans par trois grandes sociétés (Stryker, Medtronic et Bard). A la quarantaine, il a souhaité rejoindre une PME en développement pour piloter sa croissance, la manager sur tous les fronts « un challenge aussi difficile que passionnant ».

 

Encadré 1

Sous-traitance de la fabrication

 

Vexim s’appuie sur un réseau de sous-traitants chargés de la fabrication de l’implant en alliage de titane. Le dispositif est fourni avec l’instrument de pose. Quant au ciment osseux, sa production a été confiée à l’entreprise bigourdane Technimed qui met en œuvre la formulation à base de PMMA (polyméthyl méthacrylate) définie par Vexim.

 

Encadré 3

Un concept inventé en région

Un chirurgien orthopédiste de la région, Christian Renaud a imaginé et développé ce produit destiné à la traumatologie de la vertèbre. Un fonds d’investissement français Truffle Capital a racheté le brevet et a créé la société Vexim en 2007. Plus de 3 ans ont été requis pour la mise au point du produit et l’obtention du marquage.

 

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