AERONAUTIQUE : Liebherr Aerospace investit fortement sur son site toulousain

 
Atelier de montage des packs de conditionnement d'air
Sur le site de Liebherr-Aerospace Toulouse SAS, un nouveau bâtiment logistique de 6300 m2 est en cours de construction. L’équipementier aéronautique prévoit d’investir en 2013 sur son site toulousain, spécialisé dans les systèmes de pressurisation et systèmes d’air, près de 19 M€. « Sur une année normale on investit environ 10  M€ » indique Francis Niss, président de Liebherr-Aerospace & Transportation SAS. La croissance justifie directement ces dépenses avec un chiffre d’affaires passant de 413 M€ en 2012 à près de 450 M€ en 2013. La R & D mobilisera cette année 74M€.
Les effectifs suivent la tendance. Sur Toulouse et Campsas dans le Tarn-et-Garonne, l’entreprise emploiera à la fin 2013, près de 1220 salariés contre 1120 fin 2012.
Ces chiffres toujours impressionnants au regard d’autres filières moins bien loties actuellement, traduisent la montée en cadence des programmes aéronautiques signés les années précédentes et les perspectives très positives car Liebherr-Aerospace continue à gagner des marchés.
Dernier en date, le programme E-Jet G2 d’Embraer, destiné à remplacer la famille des Embraer 170 et 190. L’avionneur brésilien confie à Liebherr-Aerospace le système d’air complet avec le prélèvement d’air, le conditionnement d’air, la pressurisation et l’antigivrage, réalisé par le site de Toulouse, et les commandes de vol secondaires (bec et volets) produites sur le site de Lindenberg en Allemagne. Le lancement industriel est annoncé en 2017-2018. Après une première affaire gagnée avec le KC 390, Embraer a de nouveau choisi les compétences européennes pour son programme phare. Ce nouveau contrat prend la suite d’autres belles affaires récentes comme le l’A320neo, le CSeries, le Comac C919, les hélicoptères Agusta Westland T129, A189, A169, le Boeing 747-8…La série aurait été complète avec le Boeing 737 Max mais l’avionneur de Seattle a préféré Honeywell, le fournisseur historique. Point positif : « Nous avons développé des relations de confiance avec les équipes de Boeing. Nous visons maintenant le B 777-X » note. F. Niss. D’autres projets à plus ou moins long terme sont aussi dans le collimateur comme les projets d’ATR ou le successeur de la famille A320.
Un des sujets très sensibles c’est la gestion de la supply chain. Les 2/3 du chiffre d’affaires sont réalisés avec des productions achetées à l’extérieur et venant du monde entier. . Liebherr-Aerospace Toulouse SAS s’est depuis longtemps concentré sur la R & D, la fabrication des pièces clés en interne (vannes hautes pression, turbomachines, échangeurs de chaleur) le montage final et les essais. Globalement la sous-traitance a réagi très positivement en menant des projets d’amélioration notamment autour des opérations Aerolean’k pilotées par Space.  La montée en cadence est bien absorbée par la supply chain sans réduire les standards de qualité et délais « mais au prix d’un suivi très intense par nos équipes industrielles et logistiques ».  Vis-à-vis des clients comme Airbus, les performances OTD, On Time Delivery sont respectées mais celles des fournisseurs n’atteignent pas toujours le même niveau, « Nous compensons en stockant ». Signataire de la charte du GIFAS, Liebherr s’engage avec la sous-traitance sur des commandes fermes à six mois. Avec les PME françaises, les facturations s’opèrent en euros plutôt qu’en dollar en leur évitant le risque de change. « Notre exposition au dollar porte sur environ 50% de notre chiffre d’affaires réalisé dans l’aéronautique ».
Les signes sont au vert du côté de la route de Paris et au Bourget, Liebherr-Aerospace, sera pour la première fois présente dans la rotonde, avec tous les Grands avionneurs et équipementiers de la planète aéronautique.
Liebherr-Aerospace & Transportation SAS en croissance
 
La division aéronautique et ferroviaire dont le siège est à Toulouse, est en croissance passant d’1,032 Md€ en 2012 à 1,130 Md€ en 2013. Elle emploie au total 4500 personnes dont 1120 à Toulouse, 2200 à Lindenberg plus des usines en Bulgarie, au Brésil, en Russie, aux Etats-Unis, en Chine….Outre l’aéronautique, la division fournit la filière ferroviaire (conditionnement d’air et systèmes hydrauliques), et envisage de participer au développement des piles à combustible pour les véhicules. L’organisation internationale en dehors des sites historiques français et allemands, reposent sur les opportunités de développement sur les marchés aéronautiques et dans les autres métiers du groupe Liebherr.


Mis en ligne le 21/06/2013 par Jean Luc Bénédini

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