Business Angels

Des réseaux de business angels financent le premier tour de table de start-up d’Occitanie sélectionnées pour leur « haut potentiel ». Si leur capacité d’investissement est forcément limitée, ils ont aussi l’intérêt d’être connectés à tout l’écosystème du financement de l’innovation. 

Jean-Paul Alic, président d'Occitanie Angels.

Jean-Paul Alic, président d'Occitanie Angels.

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Photo : Jean-Paul Alic, président d’Occitanie Angels.

« Nous intervenons après la love money et les subventions publiques, notamment régionales, lorsque la preuve de concept a été faite et que le produit est prêt à être commercialisé. Nous pouvons répondre à des besoins entre 150 000 et 600 000 euros », lance Jean-Paul Alic, président d’Occitanie Angels. Membre de France Angels, l’association fédère depuis fin 2016 les réseaux Capitole Angels (présidé par Pierre Carli) et Melies Business Angels (Jean-Paul Alic) et revendique autour de 400 membres. Ces acteurs-clés de l’amorçage ont depuis leurs créations en 2006 et 2007 financé globalement une centaine de sociétés innovantes pour plus de 13 M€. Des opérations communes ont souvent menées : dix business angels de Melies ont récemment complété de 50 000 € l’engagement de Capitole Angels (165 000 euros) dans l’éditeur toulousain Ityss. « Cela dépend de la valorisation, mais on participe aussi souvent au second tour de table, ajoute Jean-Paul Alic. Nous accompagnons les sociétés sur cinq à sept ans, parfois dix. » La sélection est forte : sur 60 à 80 dossiers annuels reçus par, une demi-douzaine va jusqu’à l’approbation par le comité d’investissement et le pacte d’actionnaires.

Zoom sur les projets locaux
À la différence des réseaux sectoriels (Angels Santé, Défense Angels…) avec lesquels ils peuvent d’ailleurs intervenir, les réseaux occitans privilégient les innovations du territoire. « On investit toujours dans des projets locaux, assure Jérôme André, président de Mines Alès Angels. Cette association d’une trentaine de membres est liée au réseau de diplômés de l’école d’ingénieurs IMT-Mines Alès. La première opération a porté sur la cleantech SudFluor, « que nous avons fait s’installer à Salindres, dans le Gard ». Mines Alès Angels a aussi co-investi avec Melies 400 000 € dans le Biterrois FairFair en 2021.
Poussés par la Région, les réseaux de BA cherchent à susciter des vocations d’investisseurs hors métropoles, pour améliorer les capacités d’investissement. La démarche a débouché sur l’ouverture par Melies d’une première « antenne » à Nîmes à la rentrée 2021, animée par Jacques-Thierry Monti, et des contacts sont en cours à Béziers et Perpignan. Capitole Angels vise des relais dans le Tarn et le Gers.

Connexions avec l’écosystème
Où rencontrer les business angels régionaux ? Ils participent aux manifestations dédiées au financement, comme Occitanie Invest à Toulouse et Montpellier Capital Risque. Plus largement, leur connexion est forte avec tout l’écosystème de la création d’entreprises. Melies est partenaire du fonds régional de prêts d’honneur Créalia et de l’investisseur Sofilaro et sa permanence montpelliéraine est logée à la pépinière Cap Omega du BIC de Montpellier. L’intérêt des business angels, souvent passionnés par l’entrepreneuriat, réside aussi dans l’accompagnement. « L’expertise de nos membres est assez grande, souligne Jean-Paul Alic. Cela permet d’accéder à un réservoir d’expériences et de bonnes volontés. »

 

Des business angels occitans au capital d’Intence
Start-up tarbaise née en 2018, Intence a été le 5e investissement commun aux business angels d’Occitanie : Capitole Angels et Melies ont participé au premier tour de table fin 2020-début 2021. La jeune pousse a réuni 210 000 euros. « ça s’est bouclé le jour de Noël, se souvient le fondateur Alexandre Magnat. L’opération en deux tranches a réuni une quinzaine de business angels. Parce que la période était particulière, tout s’est d’ailleurs passé en visio. » Intence (8 salariés) veut digitaliser les sites touristiques, comme les stations de ski et parcs de loisirs. Elle vient d’équiper la station alpine de Pelvoux Vallouise. Un second tour de table est à l’ordre du jour en 2022, « pour pouvoir accélérer ».

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