À Bagnères-de-Bigorre, CAF France poursuit une ambitieuse stratégie de réindustrialisation et d’innovation ferroviaire. Entre relance industrielle, transition écologique et développement de compétences, le site bigourdan devient un acteur clé de la mobilité urbaine en France et en Europe.

Deux ans et demi après la reprise du site industriel de Reichshoffen (ex-Alstom), la modernisation de son site de Bagnères-de-Bigorre, et un carnet de commande record, CAF est un acteur industriel important pour la France et pour l’Europe. (Photo CAF France)
Ancré dans une tradition industrielle vieille de plus d’un siècle et demi, le site de Bagnères-de-Bigorre illustre la capacité de résilience et de transformation d’un territoire. Fondé en 1862 sous le nom de Soulé, ce site a connu de multiples mutations avant d’être repris en 2008 par le groupe espagnol CAF. Depuis, il est devenu le centre d’expertise français du groupe pour la fabrication de tramways et de trains régionaux de petite capacité.
Une modernisation à grande échelle pour répondre à la demande
Face à une dynamique commerciale intense, le site de Bagnères a engagé depuis 2022 un vaste plan de transformation industrielle, représentant plus de 10 millions d’euros d’investissement sur la période 2022-2025. Trois lignes d’assemblage de tramways y sont désormais opérationnelles. La capacité de production, quant à elle, devrait être multipliée par six entre 2017 et 2027.
L’effectif a augmenté de 28 % en quatre ans, atteignant 225 collaborateurs toutes catégories confondues en 2024. Une progression révélatrice de la croissance des carnets de commande, notamment pour les tramways de Marseille, Montpellier, Tours et Rome.
Une expertise tramway au service du développement urbain
CAF entend répondre à trois défis majeurs de la société contemporaine : désengorger les villes, garantir l’accès à la mobilité pour tous et accélérer la transition énergétique. L’Urbos, tramway signature du groupe, incarne cette vision.
En 2030, les rames de CAF devraient parcourir près de 10 millions de kilomètres par an sur le sol français. Un exploit technique et environnemental rendu possible par une conception alliant sobriété énergétique, confort et sécurité. Le modèle Urbos 100, par exemple, a obtenu la première déclaration environnementale de produit (EPD®) pour un tramway.
À Montpellier, Tours et ailleurs : des projets emblématiques
Les projets menés à Montpellier et Tours illustrent l’engagement de CAF dans des mobilités durables et accessibles. À Montpellier, 77 rames Urbos contribueront à transporter plus de 200 000 passagers par jour, notamment sur la ligne 5 dont la mise en service devrait permettre une baisse de 10 % du trafic automobile. À Tours, CAF innove avec un système de batteries embarquées (OESS) pour faire circuler les tramways sans caténaire, limitant ainsi les coûts d’infrastructure et l’impact visuel.
CAF mise également sur le développement des compétences et l’attractivité des métiers industriels. En partenariat avec Adecco et Sud Conseil Formation, le site de Bagnères a mis en place une formation qualifiante d’habilleur ferroviaire, déjà suivie par une trentaine de personnes.
Un partenariat a aussi été noué avec le lycée Victor Duruy de Bagnères-de-Bigorre afin de sensibiliser les jeunes aux carrières industrielles et au ferroviaire. Visites du site, stages, rencontres : tout est mis en œuvre pour créer des vocations locales et fidéliser les talents.
Un pilier de la réindustrialisation française
Présent en France depuis 15 ans, CAF joue un rôle majeur dans le plan national de réindustrialisation. Avec l’acquisition du site de Reichshoffen en 2022 pour 75 millions d’euros, et 8 millions d’euros investis par an depuis, le groupe entend tripler la capacité de production en France entre 2024 et 2029. À Reichshoffen, plus de 130 ingénieurs conçoivent actuellement des trains complets, tandis que les effectifs devraient passer à 1 000 personnes d’ici 2027.
« La France représente près d’un quart de notre carnet de commandes pour le matériel roulant », indique le communiqué de CAF, qui ambitionne 1 million d’heures de production annuelle à l’horizon 2030 contre 30 000 en 2019.
Une alternative industrielle française à Alstom
Depuis la reprise de Bombardier par Alstom, CAF se positionne comme la seule alternative « made in France » à ce dernier. Le groupe est partenaire de projets structurants : Intercités Oxygène, RER B, Regiolis, tramways de grandes métropoles, mais aussi bus à hydrogène via sa filiale Solaris.
CAF prend également part au projet TELLi, train léger de nouvelle génération soutenu par l’État dans le cadre de France 2030, en partenariat avec la SNCF, Thales, Alstom ou encore Capgemini. L’objectif : remplacer les trains diesel sur les petites lignes et favoriser des solutions modulables, légères et décarbonées.
Avec plus de 16 000 collaborateurs dans le monde, CAF a réalisé un chiffre d’affaires de 4,2 milliards d’euros en 2024, soit une hausse de 65 % en cinq ans. Son carnet de commandes atteint 14,6 milliards d’euros. Le groupe est présent dans plus de 45 pays, avec des rames en circulation dans 850 villes.
Engagé sur le plan climatique, CAF vise le Net Zero d’ici 2045 via son plan stratégique “Sustainability Master Plan”. Ses priorités : zéro émission, mobilité autonome, digitalisation, cybersécurité, et intelligence artificielle. Une mobilisation totale pour une mobilité plus propre, plus connectée et plus sûre.