ESPACE : Intespace réduit les cycles et les coûts de ses moyens d’essais

 

Le programme de rénovation agrandissement du principal site d’Intespace en bordure du Canal du Midi, s’achèvera bien en 2015. Le centre d’essais, filiale d’Airbus Defence & Space, a profité d’un repli d’activité sur 2014-2015 pour programmer des travaux, investir afin de regagner de la compétitivité.

L’activité de l’entreprise dépend étroitement  des cycles des marchés spatiaux avec un décalage d’environ deux ans. Les essais satellites interviennent en bout de course avant le départ vers le pas de tir. En 2013, Intespace avait généré une cinquantaine de millions d’euros de chiffre d’affaires contre une trentaine en 2014.  A l’effet de cycle s’est ajouté la fin de la campagne d’essais statiques de l’A350 XWB sur le site Airbus dans le bâtiment L34 qui avait mobilisé près d’une centaine de personnes avec tous les partenaires. «Nous sommes aujourd’hui dans une phase de restructuration et de modernisation de nos moyens pour acquérir de nouveaux gains de productivité demandés par nos clients » explique Frank Airoldi, le pdg d’Intespace. Le redéploiement concerne près de 20% des effectifs. Le plan de modernisation vise à la fois la réduction du temps de cycles des différents essais réalisés (mécanique, thermique, CEM) et des coûts. Il inclut notamment la modernisation du système de contrôle commande. Intespace a fait aussi évoluer l’été dernier ses moyens d’essais thermiques pour pouvoir tester les grands réflecteurs d’antennes dans l’enceinte auxiliaire de la chambre de simulation spatiale SIMLES. Les ingénieurs d’Intespace ont  eu l’idée de réaliser un mur inerte construit en MLI  réduisant les cycles. L’annexe est devenue un caisson de gros volume qui a pu se substituer au caisson SIMDIA. La capacité d’essais en compatibilité électromagnétique et  vide thermique, représentatif de l’environnement spatial, s’est renforcée pour notamment acceuillir les missions proches du soleil comme Solar Orbiter de l’ESA.

Les travaux de rénovation et d’agrandissement pourraient attirer de nouveaux clients. Le spatial demeure le principal pourvoyeur d’activité même si le centre a diversifié ses sources comme dans le ferroviaire récemment avec Faiveley Transport, fabricant de systèmes de portes. L’équipe commerciale, une quinzaine de personnes,  est à pied d’œuvre pour vendre les capacités du centre dans le monde entier. Sur un marché concurrentiel, Intespace adresse notamment  les industriels et pays qui souhaitent effectuer des campagnes d’essais complètes de satellite sans avoir les moyens de se payer un centre d’essais dédié. Dans la foulée de la modernisation, Intespace va développer le telestesting permettant à ses clients de piloter à distance des  process de tests de leurs produits.  

Fin 2014, Intespace a déployé la nouvelle version V7 de Dynaworks,  dont dépend près de 10% de l’activité. Avec une nouvelle IHM, l’architecture a été simplifiée, pour faciliter  la customisation aux outils et process des clients. C’est sur la base de ce logiciel qu’a été développée l’application  MyTest ; une plateforme collaborative utilisée par Airbus et ses fournisseurs de rang 1 pour exploiter les millions de données provenant des essais de l’A350 XWB permettant de vérifier la corrélation entre les prédictions des bureaux d’études et les résultats des tests. « Tout a fonctionné nominalement ». Dynaworks est distribué dans le monde entier.

Dans sa troisième activité l’ingénierie,  Intespace participe à la création d’un centre d’essais dédié aux nanos satellites piloté par l’Université de Montpellier. A l’export, un laboratoire d’essais et des équipements seront  livrés au Kazakhstan. Intespace a développé des services autour de l’ingénierie. Une offre de formation est commercialisée touchant tant à l’organisation d’un centre d’essais,  au déploiement des procédures qu’à l’exploitation des moyens techniques. « Cela nous permet de garder le contact avec le client ». Intespace propose aussi son expertise dans la maintenance des moyens d’essais. 

 

 

 

Travaux dans les temps

Les travaux sur la salle blanche Fourier se sont déroulés l’été dernier pendant trois mois avec une mise en service le 15 septembre dernier. Elle est directement connectée  aux moyens d’intégration satellite Astrolab d’Airbus Defence & Space. Deux grands SAS de communication vont permettre de gagner en efficacité.  Les nouveaux espaces de bureaux sont en bonne voie d’achèvement pour  l’été prochain prochain.

Article diffusé par JL Bénédini le 1er mars 2015





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