Projet de loi de finances 2026 : Pierre-Olivier Nau dénonce la “taxe-mania” qui freine l’économie

Le président du Medef Haute-Garonne alerte sur une dérive fiscale qu’il juge étouffante pour l’investissement, l’emploi et la confiance des entrepreneurs. Il appelle à un changement profond de cap budgétaire : moins de dépenses publiques, plus de stabilité économique.

Pierre-Olivier Nau, président du Medef Haute-Garonne. (Photo Brigitte Hincelin)

Pierre-Olivier Nau, président du Medef Haute-Garonne. (Photo Brigitte Hincelin)

Face au projet de loi de finances 2026, le ton est ferme. Pour Pierre-Olivier Nau, président du Medef Haute-Garonne, le débat parlementaire a viré à une spirale fiscale qui mine la compétitivité nationale.

« La France ne sait plus parler d’économie autrement qu’en inventant de nouvelles taxes. On ne réforme plus, on ponctionne », déplore-t-il.

Selon lui, cette inflation de mesures fiscales sur le capital, les transmissions, les actifs ou encore l’énergie finit par assécher tout élan d’investissement. « Pendant que le Parlement cherche de nouvelles recettes, personne ne parle des dépenses. L’État refuse de faire ce que toutes les entreprises font chaque jour : se remettre en cause, traquer l’inutile, rationaliser ses coûts », souligne-t-il.

Un climat d’incertitude pour les entreprises

Dans le département, les conséquences de ce qu’il appelle une « schizophrénie budgétaire » se font déjà sentir. Investissements repoussés, projets suspendus, recrutements différés : les dirigeants naviguent dans un brouillard fiscal permanent.

« Comment demander à une TPE, une PME, une ETI ou un grand groupe d’embaucher quand, chaque automne, ils doivent deviner quelle nouvelle taxe viendra rogner leur marge ? », interroge-t-il. Pour le président du Medef 31, cette instabilité fiscale menace directement la souveraineté économique du pays : « Comment parler de souveraineté si, à chaque budget, on fragilise ceux qui la construisent ? »

Plaidoyer pour la stabilité et la cohérence

Pierre-Olivier Nau insiste sur la nécessité d’un cadre plus lisible et plus durable : « les entreprises ne demandent ni privilège ni faveur. Elles demandent de la stabilité, de la cohérence et du courage politique. » Il appelle à rompre avec la gestion à court terme et à redonner confiance à ceux qui produisent la richesse. « La compétitivité n’est pas un slogan, c’est une condition de survie », rappelle-t-il, soulignant que les chefs d’entreprise contribuent déjà à la société : formation des jeunes, inclusion, transition écologique, accompagnement des collaborateurs. Pour lui, c’est en leur faisant confiance que « le quotidien des Français sera meilleur ».

Un appel au sursaut politique

Le président du Medef Haute-Garonne appelle le gouvernement et les parlementaires à un « choc de lucidité ». « À force de tout taxer, on finit par tarir la source », prévient-il, estimant qu’une fuite en avant fiscale conduirait à un décrochage industriel durable. Son message est sans détour : « tant que l’État ne fera pas d’économies sur lui-même, il n’aura plus de légitimité à en exiger des autres. » Il plaide pour un véritable examen des dépenses publiques avant tout nouveau prélèvement. « Donnez aux entreprises l’oxygène nécessaire pour investir, innover et créer des emplois », insiste-t-il. Selon lui, la France ne se redressera pas « en punissant ceux qui la font vivre », mais en soutenant ceux qui génèrent croissance et emploi.

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