Malgré un premier semestre 2025 en baisse de 4,7 %, ACTIA Group tire profit de la dynamique de ses divisions Aerospace, Energy et Engineering Services pour maintenir ses ambitions de stabilisation annuelle.
Le siège social d’Actia à Toulouse, cœur stratégique d’un groupe qui investit dans l’électronique embarquée et la transition énergétique mondiale. (Photo Anthony Assemat)
Le groupe toulousain Actia a publié, ce 5 août 2025, ses résultats d’activité pour le second trimestre et le premier semestre. Alors que l’environnement économique mondial reste tendu, l’entreprise spécialisée dans les systèmes électroniques embarqués parvient à limiter le recul de son chiffre d’affaires. Au deuxième trimestre, celui-ci atteint 140,6 millions d’euros, en légère hausse de 0,7 % par rapport à l’an passé. En revanche, sur l’ensemble du premier semestre, le chiffre d’affaires consolidé s’élève à 266,4 millions d’euros, soit une baisse de 4,7 %.
Ce recul est principalement imputable au ralentissement de la division Mobility, qui concentre encore plus de 74 % de l’activité du groupe. À l’inverse, les autres divisions connaissent une croissance à deux chiffres, preuve de l’efficacité de la stratégie de diversification initiée ces dernières années.
La division Mobility sous pression mais engagée dans l’innovation
Représentant l’essentiel du chiffre d’affaires, la division Mobility accuse une baisse de 9,6 % sur le semestre, à 215,5 millions d’euros. Plusieurs facteurs expliquent cette tendance, notamment la poursuite des difficultés dans le secteur automobile européen et l’achèvement de programmes ferroviaires liés aux Jeux Olympiques, finalisés au deuxième trimestre 2024.
Néanmoins, certains signaux positifs permettent d’espérer une reprise. L’entrée en vigueur de nouvelles réglementations (RED II) a temporairement soutenu les commandes de produits de générations antérieures, notamment dans le secteur des poids lourds. En parallèle, Actia a franchi des étapes techniques majeures dans le développement de nouvelles architectures électroniques, avec des calculateurs zonaux et des systèmes HPC (High Performance Computing) destinés à des véhicules de plus en plus digitalisés.
Dans le ferroviaire, bien que les ventes reculent, des contrats significatifs ont été signés, notamment à l’international avec Alstom. Ces projets, encore en phase d’ingénierie, ne devraient générer des livraisons qu’à partir de la mi-2026. Pour s’y préparer, la reconfiguration des sites de production, notamment à Millau, est en cours.
L’Aerospace progresse de 16,4 % et confirme son rôle stratégique
Portée par une demande soutenue dans le secteur de la défense et par une dynamique solide à l’export, la division Aerospace réalise un chiffre d’affaires semestriel de 36,5 millions d’euros, en croissance de 16,4 %. Une progression soutenue par l’intégration de STEEL Electronique depuis juin 2024 et par une forte présence en France et en Suède.
Cette division, qui conçoit des systèmes embarqués pour l’aéronautique, le spatial et les télécommunications satellitaires, bénéficie d’un positionnement de systémier, avec une offre globale incluant des solutions clés en main, de plus en plus plébiscitées à l’international.
L’Energy affiche une dynamique de +30,3 % grâce aux réseaux intelligents
La division Energy, dédiée aux solutions de gestion, de transport et de distribution de l’énergie, poursuit sa trajectoire de croissance impressionnante. Elle enregistre une hausse de 30,3 % sur le semestre, atteignant 15,7 millions d’euros, avec une progression de 23,7 % au deuxième trimestre.
Cette performance résulte du déploiement efficace de solutions pour les réseaux d’énergie en France et de la poursuite de contrats majeurs en Afrique, notamment dans le domaine de l’optimisation des infrastructures et des réseaux intelligents. Actia confirme ainsi son rôle croissant dans l’accompagnement de la transition énergétique mondiale.
Engineering Services : une croissance modérée mais continue
Enfin, la division Engineering Services réalise un chiffre d’affaires de 18,9 millions d’euros au premier semestre, en hausse de 2,8 %. Si la progression est modeste, elle traduit néanmoins une stabilité précieuse dans un contexte globalement incertain. L’expertise du groupe est toujours très recherchée, notamment pour les systèmes embarqués, les logiciels liés aux véhicules et les projets de Software Defined Vehicle (SDV).
Une stratégie de long terme guidée par la performance durable
Face aux défis macroéconomiques et aux mutations technologiques, Actia poursuit l’adaptation de son outil industriel, en France comme à l’étranger. Le groupe engage une transformation organisationnelle visant à renforcer sa compétitivité tout en préservant ses savoir-faire historiques. Un programme de rationalisation est en cours afin de mieux ajuster les capacités de production aux besoins réels du marché.
Dans cette optique, Actia renforce également ses efforts de maîtrise des coûts, de réduction des stocks et de préservation du cash, dans la continuité des actions engagées avec succès en 2024. Cette stratégie vise à garantir une réactivité optimale en cas de reprise rapide de l’activité.
Une trajectoire confirmée pour 2025… et au-delà
Malgré la prudence affichée quant à l’évolution de la division Mobility, Actia maintient son objectif de stabiliser son chiffre d’affaires 2025 autour des 535 millions d’euros, à l’image du niveau atteint en 2024. Les perspectives pour les autres divisions laissent entrevoir un équilibre qui pourrait être bénéfique à moyen terme.
Le groupe poursuit sa mue vers des technologies de rupture, en particulier autour de l’intelligence artificielle, de l’éco-conception et des véhicules définis par logiciel. Des leviers qui s’inscrivent dans son engagement en faveur de la décarbonation. À horizon 2026, la mise en production de nouvelles familles de produits doit accélérer la croissance vers un chiffre d’affaires visé de 700 millions d’euros en 2028.
Fondé en 1986, ACTIA est une entreprise familiale de taille intermédiaire, indépendante et internationale, implantée dans 16 pays, avec près de 4 000 collaborateurs, dont environ 1 450 ingénieurs et techniciens dédiés à la R&D. Chaque année, le groupe consacre entre 14 % et 18 % de son chiffre d’affaires à l’innovation, témoignant d’un engagement fort pour une industrie durable, connectée et résiliente.
