Avec plus de 32 000 élèves inscrits dans les écoles publiques, Toulouse place l’éducation en tête de ses priorités pour cette rentrée. Un budget en hausse, des équipements adaptés au climat, un soutien renforcé aux familles et un plan de sécurisation inédit figurent parmi les principales mesures présentées par Jean-Luc Moudenc et Marion Lalane de Laubadère.
341 millions d'euros investis sur le mandat 2021-2026, avec déjà 6 nouvelles écoles ouvertes cette année et des dizaines de réhabilitations. (Photo Pixabay)
Cette année, 32 071 enfants ont pris le chemin des 213 écoles publiques toulousaines, dont 19 627 en élémentaire et 12 374 en maternelle. Un chiffre en progression qui confirme la vitalité démographique de la Ville rose.
L’éducation reste le premier poste budgétaire municipal : 67,5 millions d’euros sont consacrés aux investissements et 130 millions d’euros au fonctionnement et aux personnels. Sur l’ensemble du mandat 2021-2026, la programmation pluriannuelle des investissements (PPI) s’élève à 341 millions d’euros, contre 225 millions sur la période précédente.
« Dans un contexte où les finances sont contraintes, nous devons être imaginatifs, mais l’éducation reste une priorité absolue », a insisté Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse.
Nouvelles écoles et réhabilitations à grande échelle
La carte scolaire évolue pour suivre l’urbanisation et répondre à la pression démographique. Six écoles neuves ont ouvert leurs portes à la rentrée, dans des quartiers en développement comme Empalot, Malepère ou la Cartoucherie. Elles portent souvent le nom de figures féminines marquantes, de Marie Marvingt à Ada Lovelace.
Parallèlement, des établissements anciens font l’objet de reconstructions et de rénovations énergétiques ambitieuses. L’école élémentaire Bénézet a par exemple été entièrement reconstruite dans une démarche environnementale innovante, intégrant la valorisation des matériaux issus de l’ancienne structure. Le groupe scolaire Jolimont, situé au cœur de la ZAC Guillaumet, bénéficie quant à lui d’un chantier à 12 millions d’euros, visant une réduction de 40 % de la consommation énergétique.
Deux nouvelles écoles – Adrienne Bolland aux Izards et Lise Meitner à Fondeyre – sortiront de terre d’ici 2027 pour accompagner l’arrivée de la 3ᵉ ligne de métro.
Des écoles adaptées au climat
Face aux canicules récurrentes, la mairie déploie une stratégie climatique de grande ampleur. Depuis 2020, plus de 30 000 m² de bitume ont été supprimés dans les cours d’école, remplacés par des sols perméables, et plus de 400 arbres ont été plantés. D’ici fin 2026, 120 cours Oasis auront été aménagées, véritables îlots de fraîcheur où l’on retrouve végétation, zones d’ombre et espaces de jeux repensés.
« C’est une véritable mise à l’abri pour les enfants et les agents en cas de fortes chaleurs », a souligné Marion Lalane de Laubadère, première adjointe au maire déléguée à l’éducation.
Toutes les classes de maternelle sont désormais équipées de brasseurs d’air, et le dispositif sera généralisé aux élémentaires d’ici fin 2026. Certaines écoles disposent en outre de salles climatisées, utilisables comme refuges lors des épisodes caniculaires.
Un soutien social renforcé aux familles
La municipalité revendique un choix clair : ne pas augmenter les tarifs du CLAE, quand deux tiers des communes françaises ont procédé à des hausses. La dotation par élève reste fixée à 65,5 €, l’une des plus élevées en France.
La Caisse des écoles fournit également des cartables complets et du matériel aux enfants les plus précaires, environ 2 000 chaque année. En matière de restauration, 1 500 élèves bénéficient d’une exonération totale de cantine au quotidien.
La mairie encourage aussi les découvertes éducatives : en 2024-2025, plus de 2 000 enfants ont participé aux classes de découvertes organisées dans les Pyrénées et en Ariège. Depuis le printemps 2025, une formule plus souple a été lancée : les enseignants peuvent choisir un site et bénéficier d’une aide municipale de 1 000 € par classe, ce qui a déjà permis à plus de 500 élèves de partir avec un reste à charge réduit pour les familles.
Sécurité : une priorité assumée
La sécurité scolaire constitue l’un des piliers de cette rentrée. Depuis 2014, plus de 7 millions d’euros ont été investis pour protéger les établissements. Tous disposent aujourd’hui d’un système anti-intrusion, renforcé en 2024 par le déploiement du dispositif My Keeper dans 134 écoles. Reliées à la police nationale, ces balises permettent une alerte géolocalisée et une écoute d’ambiance en cas d’incident.
La télésurveillance monte en puissance : 150 écoles sont déjà raccordées, les 63 restantes le seront d’ici 2026 pour un budget de 518 000 €. Autour des établissements, la mairie déploie aussi des « rues scolaires », espaces apaisés où la circulation automobile est limitée voire interdite aux heures d’entrée et de sortie. Trois nouvelles rues de ce type ont été mises en place au premier semestre 2025.
Grandir curieux et citoyen
Au-delà des infrastructures, Toulouse développe des programmes éducatifs variés. Chaque élève bénéficie en moyenne de deux actions culturelles gratuites par an, grâce au Passeport pour l’Art, aux PEPS (Parcours éducatifs scolaires et périscolaires) ou encore à des résidences d’artistes dans les écoles.
Les parcours PEPS touchent aussi bien à la culture scientifique, aux arts vivants qu’aux projets sportifs. Un partenariat avec le Stade Toulousain permet par exemple d’initier les enfants aux sports collectifs, avec un temps fort annuel au stade Ernest-Wallon.
Côté citoyenneté, le Conseil municipal des enfants et des collégiens offre une initiation concrète à la démocratie locale. Ses jeunes élus ont déjà participé à des opérations symboliques, comme la Journée mondiale du nettoyage ou des actions intergénérationnelles en EHPAD.
Inclusion et égalité des chances
L’inclusion est un axe central de la politique éducative municipale. Toutes les écoles seront accessibles d’ici 2026, et 100 % sont déjà équipées de kits auditifs pour accueillir les enfants malentendants. Plus de 970 enfants en situation de handicap bénéficient d’un accompagnement spécifique, et 21 000 journées de loisirs inclusifs ont été proposées en 2024-2025.
La mairie met également l’accent sur la lutte contre le harcèlement, avec des parcours éducatifs adaptés aux plus jeunes, et sur l’accompagnement des élèves allophones.
Une stratégie inscrite dans le temps long
En multipliant les investissements, Toulouse entend concilier modernité des équipements, confort climatique, justice sociale et sécurité. Une dynamique qui se poursuivra jusqu’aux élections municipales de 2026, avec plusieurs chantiers emblématiques encore en cours.
« Nous investissons aujourd’hui pour préparer l’avenir des enfants toulousains et pour garantir une école à la fois protectrice, inclusive et tournée vers l’avenir », a conclu Jean-Luc Moudenc.
