Depuis le 15 jusqu'au 18 mai, le Meett accueille la deuxième édition du Toulouse Space Festival. Imaginé comme une célébration populaire et scientifique, l'événement mobilise les acteurs majeurs de la filière spatiale pour susciter des vocations, renforcer les coopérations et démocratiser l’accès aux métiers de demain.

Olivier Chanelle, directeur général de Toulouse évenements et Stephane Castet, président abe (Advanced business events) ont présenté la deuxième édition du Toulouse Space Festival. (Photo Dorian Alinaghi)
C’est au cœur du Meett que le Toulouse Space Festival déploie ses ambitions pour la deuxième année consécutive. À travers cette manifestation, Toulouse affirme une nouvelle fois «sa position de capitale européenne voire galactique du spatial» d'après Jean-Claude Dardelet, adjoint au Maire, vice-président de Toulouse Métropole, en réunissant industriels, chercheurs, étudiants, familles, enseignants et institutions autour d’un objectif commun : faire du spatial une aventure collective.
Le festival dépasse les formats classiques. Ni salon professionnel, ni simple foire scientifique, il se veut un espace hybride, entre vulgarisation, expérimentation et transmission. « Ce que nous créons ici, c’est un lien vivant entre les sciences, la culture et la société », affirme Stephane Castet, président abe (Advanced business events). Une ambition partagée par la région Occitanie, la métropole, les entreprises implantées localement et les institutions éducatives.
Une mobilisation exceptionnelle de l’écosystème spatial
L’inauguration officielle du jeudi 15 mai a donné le ton. Jean-Claude Dardelet, Nicolas Madiot, délégué de région académique à la formation professionnelle initiale et continue et à l'apprentissage, Marie-Claude Salomé, directrice communication du Cnes, Alain Frizon, directeur du site de Toulouse d'Airbus, Nathalie Font, directrice du site de Toulouse de Thales Alenia Space, Arnaud Mounier, directeur général de la Cité de l'Espace et Olivier D'Agay, président de la fondation Antoine de Saint Exupéry pour la Jeunesse ont pris la parole pour souligner l’importance stratégique, éducative et sociétale de cet événement. Chacun a insisté sur la nécessité de construire des ponts entre les générations, de démocratiser l’accès aux filières scientifiques, et de nourrir la curiosité dès l’enfance.
« Ce festival est bien plus qu’un rendez-vous annuel. C’est un signal fort pour notre jeunesse, pour la souveraineté scientifique, et pour la cohésion des territoires », a déclaré Olivier Chanelle, directeur général de Toulouse évenements, en saluant la capacité du festival à fédérer tous les maillons de la chaîne spatiale.
Un parcours pédagogique au cœur de la programmation
Durant quatre jours, le festival propose une programmation dense et immersive : simulateurs de vol spatial, ateliers robotiques, rencontres avec des astronautes et chercheurs, expositions interactives, projections immersives, expériences de réalité virtuelle... L’objectif est clair : donner à voir, à comprendre et à toucher le spatial du doigt.
Arnaud Mounier, directeur général de la Cité de l’Espace, a rappelé : « ce festival est un outil d’initiation puissant. Nous avons développé des contenus adaptés à chaque âge, pour que tous puissent s’émerveiller, expérimenter et, pourquoi pas, se projeter dans une carrière scientifique. »
Les visites scolaires se sont succédé dès l’ouverture. Des dizaines d’établissements de toute la région ont répondu présents, souvent accompagnés de parents, enseignants et personnels encadrants. Des livrets pédagogiques ont été distribués et les stands d’ateliers n’ont pas désempli, révélant un appétit certain du jeune public pour les sciences et les technologies.
L’espace au féminin : briser les plafonds orbitaux
Parmi les thématiques majeures portées par le festival, la féminisation des filières scientifiques et spatiales occupe une place centrale. Plusieurs intervenants ont alerté sur la faible représentation des femmes dans les carrières techniques, tout en appelant à déconstruire les stéréotypes de genre dès le plus jeune âge.
« Il faut cesser d’imaginer que le spatial est un univers réservé aux hommes. Il y a des jeunes filles brillantes, curieuses, inventives, et il est temps de leur ouvrir grand les portes de ces métiers d’avenir », a affirmé Nathalie Font.
Des exemples concrets ont été donnés pour illustrer les actions en cours : présence d’ambassadrices scientifiques dans les ateliers, développement de partenariats avec les collèges et lycées pour sensibiliser les jeunes filles aux opportunités dans l’aéronautique, l’astrophysique ou l’ingénierie.
Nicolas Madiot a salué « la démarche inclusive du festival, qui met en lumière les parcours féminins et valorise les initiatives favorisant la parité ». Un engagement incarné notamment par la présence d’ambassadrices spatiales, de conférencières et de rôles modèles féminins dans les animations proposées.
« La féminisation des carrières scientifiques ne relève pas de la mode, mais d’une urgence éducative, économique et sociale », a insisté Marie-Claude Salomé. « Les talents sont partout, mais il faut créer les conditions pour qu’ils puissent éclore. »
Une fenêtre sur le monde… et sur l’avenir
Le Toulouse Space Festival marque un tournant. Non seulement dans l’agenda des grands événements scientifiques en France, mais i s’ouvre aussi aux enjeux contemporains : souveraineté technologique, coopérations spatiales, enjeux climatiques, féminisation des filières, accessibilité des métiers scientifiques. Des échanges nourris ont abordé les ambitions spatiales européennes et les nouvelles dynamiques d’innovation dans un secteur en pleine transformation.
« Il ne s’agit pas seulement de faire rêver, mais de montrer concrètement les débouchés, les défis, les opportunités. Le spatial n’est pas réservé à une élite, il est un levier d’inclusion, de diversité, de progrès collectif », a insisté Marie-Claude Salomé.
L’objectif est aussi de rappeler que le spatial ne se limite pas à l’imaginaire ou à la conquête, mais qu’il irrigue le quotidien : géolocalisation, météo, communication, observation du climat…
« L’espace est un miroir de notre époque : il reflète nos ambitions, nos peurs, nos espoirs. C’est aussi un formidable levier pour penser l’avenir avec responsabilité », a résumé Olivier D'Agay.
En s’appuyant sur la richesse de l’écosystème local, le festival entend bien s’ancrer durablement dans le calendrier des grands événements populaires et scientifiques. « Il faut créer des passerelles entre les jeunes et les entreprises, entre les territoires et les innovations, entre les rêves et les réalités. Ce festival est l’un de ces ponts, et Toulouse est sa rampe de lancement », a conclu Jean-Claude Dardelet, le vice-Président de Toulouse Métropole.