Le groupe Airbus publie un chiffre d’affaires de 29,6 milliards d’euros au premier semestre 2025, porté par ses divisions Hélicoptères et Défense & Espace. Si les livraisons d’avions commerciaux reculent légèrement, le carnet de commandes s’étoffe, confirmant une dynamique commerciale robuste.

Airbus maintient le cap en 2025 avec 402 commandes nettes et un carnet à 8 754 avions. (Photo Airbus)
Au 30 juin 2025, Airbus a livré 306 avions commerciaux, contre 323 à la même période l’année précédente. Ce recul, en dépit d’un bon niveau de production, s’explique principalement par des tensions persistantes sur la chaîne d’approvisionnement en moteurs, affectant notamment le programme A320.
« Nous produisons selon nos plans, mais les livraisons sont concentrées sur la seconde moitié de l’année en raison des difficultés d’approvisionnement en moteurs », a précisé Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus SE.
Malgré ces contraintes, les prises de commandes affichent une nette progression. Airbus enregistre 494 commandes brutes et 402 nettes (après annulations), contre 327 et 310 respectivement un an plus tôt. Le carnet de commandes atteint un niveau record de 8 754 avions.
Une progression soutenue des activités Hélicoptères et Défense
La division Airbus Helicopters continue sur sa lancée avec 171 commandes nettes et 138 appareils livrés, soit une hausse notable par rapport au premier semestre 2024 (124 unités). Le chiffre d’affaires progresse de 16 %, atteignant 3,7 milliards d’euros, porté par la croissance des services.
Du côté de la Défense et de l’Espace, les signaux sont également positifs. Le chiffre d’affaires bondit de 17 % à 5,8 milliards d’euros, alors que l’EBIT ajusté passe de -807 millions d’euros à +265 millions d’euros. Cette amélioration reflète une montée en puissance des volumes et une rentabilité renforcée.
Un résultat opérationnel ajusté en nette amélioration
L’EBIT ajusté global atteint 2,2 milliards d’euros, contre 1,39 milliard un an plus tôt, soit une hausse de 58 %. Cette performance s’explique notamment par l’absence de charges exceptionnelles, contrairement au premier semestre 2024 marqué par des provisions de près d’un milliard d’euros dans les programmes spatiaux.
Sur la seule activité avions commerciaux, l’EBIT ajusté s’établit à 1,714 milliard d’euros, en retrait par rapport à 2024 (1,954 milliard), en lien avec la baisse des livraisons. Ce recul est toutefois atténué par un taux de couverture favorable sur les changes et par une baisse des dépenses de R&D, qui passent de 1,59 milliard à 1,4 milliard d’euros.
La trésorerie sous pression, impactée par les stocks et les dividendes
Le flux de trésorerie libre avant financement client ressort à -1,61 milliard d’euros, contre -529 millions au premier semestre 2024. Cette évolution traduit une accumulation de stocks en prévision de la montée en cadence des programmes, mais aussi un nombre important d’appareils produits en attente de moteurs.
Le groupe maintient néanmoins une solide position financière avec une trésorerie brute de 21,1 milliards d’euros et une position nette de 7 milliards, bien qu’en baisse par rapport à fin 2024 (11,8 milliards d’euros).
Des perspectives 2025 confirmées malgré un contexte complexe
Airbus maintient ses objectifs annuels : environ 820 livraisons d’avions commerciaux, un EBIT ajusté de 7 milliards d’euros et un flux de trésorerie libre avant financement client de 4,5 milliards d’euros. Ces prévisions intègrent l’acquisition en cours de certains actifs de Spirit AeroSystems, dont la finalisation est désormais attendue pour le quatrième trimestre.
Le groupe se dit par ailleurs rassuré par l’accord politique entre l’Union européenne et les États-Unis en faveur du retour au zéro droit de douane sur les avions civils. Un climat apaisé sur le front commercial pourrait renforcer les perspectives du groupe à moyen terme.
Une trajectoire industrielle confirmée, malgré les défis logistiques
Le programme A320 poursuit son accélération vers une production mensuelle de 75 appareils en 2027. L’A220 devrait atteindre un rythme de 14 appareils par mois dès 2026. Pour l’A350, l’objectif reste fixé à 12 unités mensuelles d’ici 2028, bien que le partenariat avec Spirit AeroSystems, en cours de redéploiement, demeure sous tension.
L’A330, de son côté, se stabilise à quatre unités mensuelles, avec un objectif porté à cinq en 2029. Sur le programme A400M, Airbus a conclu un accord avec l’OCCAR pour avancer la livraison de sept appareils à la France et à l’Espagne, ce qui renforce la visibilité du programme.
Une gouvernance qui se projette dans le temps long
En parallèle des résultats financiers, Airbus a annoncé la nomination proposée d’Oliver Zipse, président du directoire de BMW AG, au poste d’administrateur non exécutif. Cette proposition s’inscrit dans la stratégie de succession échelonnée mise en œuvre par le conseil d’administration.
« Sa vaste expérience industrielle à l’échelle mondiale sera précieuse pour l’avenir du groupe », a souligné René Obermann, président du conseil d’administration d’Airbus SE.