Victor Michel et ses associés démocratisent l’aquaponie avec Nénufarm

L'aquarium potager de Nénufarm

L'aquarium potager de Nénufarm

Avec ses deux associés, Victor Michel a une ambition : faire de son aquarium potager un produit reconnu et populaire. Sous la marque Nénufarm, immatriculée en décembre dernier, les trois amis désirent rendre l’aquaponie accessible à tous.

Trois jeunes diplômés de l’Enseeiht Toulouse dont deux aquariophiles et un horticulteur : ainsi est construite l’équipe de Nénufarm, une start-up toulousaine qui développe un Aquarium Potager. Depuis deux ans, Victor Michel et ses associés mettent au point un écosystème complet offrant un petit potager ainsi qu’un aquarium, le tout en quasi-complète autonomie.

L’aquariophilie accessible et simple d’utilisation

Ce système alliant culture de plante et élevage de poisson est déjà utilisé par de nombreux agriculteurs. Nommé aquaponie, il permet d’avoir un circuit fermé et vertueux notamment grâce aux déjections des poissons servant d’engrais pour les plantes. Celles-ci filtrent l’eau grâce à l’absorption des nitrates. Nénufarm, avec son projet, ambitionne de proposer un aquarium facile à prendre en main et reposant sur ce principe : «en aquariophilie le plus gros problème c’est le renouvellement de l’eau. Soit il faut changer 15 % de volume toutes les semaines, soit il faut avoir une pompe et tout ce qui va avec : le prix, l’entretien, les filtres non recyclables, etc. Nous proposons un système qui, grâce au cycle de l’azote des plantes, enlève 90 % des contraintes et évite de mettre l’aquarium dans la cave au bout de deux semaines …» affirme Victor Michel.

Pas besoin de main verte

Pour le côté potager, Nénufarm propose des «recharges» sur-mesure en fibre de coco à plugger directement dans le bac à plante, qui germent en quelques jours grâce au petit tube en acrylique faisant remonter les déjections de poissons. Ciboulette, coriandre, menthe, de nombreuses plantes et aromatiques sont disponibles à la culture.

«Notre valeur ajoutée : la technologie»

Le prix de vente prévu est d’ environ 350 € clé en mains (sans les poissons). Victor Michel est conscient que son produit n’est pas situé sur le bas-de-gamme de l’aquariophilie, et que Nénufarm n’est pas la première start-up a avoir eu cette idée : «ceux qui ont échoué avaient peu de technologie, ils se basaient juste sur le concept pour vendre et c’était plutôt axé pour les enfants, avec des aquariums tout petits. Nous, on a vraiment cherché à miniaturiser ce qui se fait en aquaponie, et on a trouvé un équilibre à 40 litres.

Viser tous les marchés possibles

S’ils font construire en France les différentes pièces de l’aquarium potager, à l’exception des cartes électroniques développées dans leurs locaux de l’incubateur de l’Enseeiht, les trois collègues négocient actuellement des partenariats avec les «grandes centrales de jardinerie», en plus des petits indépendants de la Région où leur produit sera disponible, ainsi que sur leur site web.

Un crowdfunding déterminant

Pour l’heure, l’Aquarium Potager de la jeune pousse toulousaine est seulement disponible via leur campagne de crowdfunding sur Ulule, qui a atteint 100 % de son objectif en seulement 72h, soit 10 000 euros : «on a vraiment été soulagé de voir l’engouement autour du produit» confie Victor Michel. Nénufarm va se servir de ce financement participatif pour confirmer le marché et imaginer de nouvelles fonctionnalités à son produit comme un distributeur automatique de nourriture pour poisson, qui rendrait l’aquarium 100 % autonome. En espérant aller jusqu’à 30 000€, les associés de l’entreprise toulousaine doubleraient le financement en fonds propres qu’ils ont réalisé jusqu’alors (entre 15 000 et 20 000 €) et recruteraient au plus vite une personne chargée du marketing, «car nous sommes trois ingénieurs et que ce n’est pas quelque chose que nous maîtrisons» s’amuse Victor Michel. Pour atteindre un équilibre financier, Nénufarm espère vendre 30 à 40 aquarium potager par mois à partir de septembre prochain, et organiser une première levée de fonds d’ici 2022.

Thomas Alidières

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