Ils s’étaient croisés sur les bancs de TBS, promotion 2012, Rémy Brachet et Nicolas Prunières se sont retrouvés plus de dix ans après. Rémy est associé fondateur d’Altermès, cabinet de conseil en finance, durabilité et innovation technologique. Nicolas a repris une entreprise familiale spécialisée dans la location de matériels aux acteurs du BTP.
Rémy Brachet (associé fondateur d'Altermès) et Nicolas Prunières (associé de Prunières).
Après quelques souvenirs partagés, l’intérêt est mutuel et Altermès prend sa place de conseil privilégié pour accompagner la croissance forte de Prunières qui suit une stratégie de déploiement national.
La durabilité, au cœur de la proposition de valeur d’Altermès, devient un sujet prioritaire de Prunières qui s’engage avec détermination dans la mise en place d’une politique ESG (Environnemental, social et gouvernance) tout en se préparant à satisfaire les exigences de la directive européenne CSRD, qui implique de publier un reporting extra-financier.
Entreprises Occitanie. Rémy, présentez-nous Altermès.
Rémy Brachet. Altermès est un cabinet de conseil spécialisé initialement dans les services financiers, au travers notamment de l’expertise-comptable et du commissariat aux comptes. Afin de répondre à l’évolution des enjeux des entreprises, notre offre s’est élargie aux services d’innovation technologique et de durabilité.
"Fondé en 2020, Altermès est le fruit de la vision commune de Matthieu Fournier Le Ray, Rémy Brachet et Matthieu Henry d’Ollières, qui souhaitaient créer un cabinet à mission : être un partenaire de confiance pour une croissance durable. Notre volonté est d’accompagner les directions financières pour répondre à leurs enjeux financiers, IT et RSE en mobilisant des équipes pluridisciplinaires".
EO. Nicolas, parlez-nous de PRUNIERES en quelques mots ?
Nicolas Prunières. Prunières est spécialisé dans la location de matériels TP, camions et engins. Nous sommes originaires de l’Aubrac, où nous trouvons nos valeurs et nos racines. Depuis sa création à Aumont-Aubrac en 1961, Prunières s’est développé en région montpelliéraine avec la seconde génération.
"Nous avons racheté la société en 2016 et avons poursuivi le développement à Paris avec la création de la marque Paname et le rachat au groupe Razel Bec Fayat de Vitrans et Mathieu. Fin 2022, la reprise au tribunal des sociétés Cazaux et Caccarello nous ont permis d’ouvrir l’agence de Bordeaux suivi rapidement par l’ouverture de celle de Toulouse".
Notre objectif est d’accompagner nos clients, majors et ETI du BTP, dans les grandes villes de France. Nous poursuivons donc notre croissance.
EO. Nicolas, quel est le véritable enjeu de la RSE chez Prunières ?
NP. Aujourd’hui dans notre métier, le critère principal de choix reste encore malheureusement le prix. Il est urgent que des critères qualitatifs prennent leur place dans le choix d’un sous-traitant. Les PME doivent être des locomotives sur ces sujets et nous devons prouver que nous maîtrisons ces critères.
"La directive européenne CSRD va accélérer la prise en compte des critères qualitatifs dans le choix des parties prenantes et permettre d’assoir une politique structurée en matière de RSE. Une politique ESG ne peut plus se limiter à un bilan carbone. Il faut réussir à dépasser le sujet environnemental pour inclure les enjeux sociaux et de gouvernance".
EO. Rémy, comment accompagnez-vous vos clients soumis à la directive européenne CSRD ?
RB. Notre vision est d’utiliser la CSRD comme un outil de transformation et de communication pour les entreprises. Derrière les aspects réglementaires de cette norme, cela implique de prendre du recul sur les enjeux de durabilité et d’identifier comment l’entreprise peut s’améliorer sur sa performance extra-financière.
Notre accompagnement se veut pragmatique : répondre aux exigences réglementaires certes, mais également identifier des axes de valeur ajoutée afin de combiner performance extra financière et performance financière. Nous considérons que pour qu’une stratégie RSE soit viable, elle doit être porteuse de sens économique.
Nous prenons aussi en compte le fait qu’une PME ou ETI n’est pas en capacité de dédier autant de ressource qu’un groupe coté sur ces thèmes, nous insistons donc vraiment sur le « bon sens » pour dérouler notre accompagnement.
EO. Nicolas, concrètement, pouvez-vous nous citer quelques axes d’application ?
NP. Nous nous préparons donc à mettre en place avec Altermès un reporting extra-financier sur les données ESG. Ce reporting aura pour objectif de communiquer sur les informations suivantes :
• Des données environnementales avec des données primaires de consommation d’énergie et de mesure d’impact sur notre environnement direct.
• Des données sociales, en reconsidérant les sujets autour des conditions de travail, de l’accidentologie dans un métier soumis aux risques de la route.
• Des données de gouvernance également, avec des réflexions fortes autour du partage de la valeur avec nos cadres dirigeants. Le sujet de la gouvernance est majeur, car l’objectif est d’embarquer l’ensemble de la chaîne de valeur, de nos fournisseurs à nos clients dans une démarche commune.
EO. Rémy, comment s’articule précisément votre accompagnement ?
RB. La CSRD implique de réaliser un exercice de double matérialité. Cela revient à s’interroger sur les impacts de l’entreprise sur son environnement, et les risques et opportunités pour l’entreprise des enjeux de durabilité. C’est la première étape de notre accompagnement, cela permet généralement d’identifier les points forts de l’entreprise, et les points sur lesquels elle doit travailler. Cette analyse est stratégique, car elle permet d’identifier des problématiques sectorielles parfois non identifiées.
La deuxième étape consiste à établir les normes auxquelles l’entreprise est soumise, et indicateurs qui devront être publiés. Cela permet ensuite d’établir l’écart entre ce qui est existant au sein de l’entreprise, et ce qui est attendu par la norme. Nous accompagnons alors sur la construction de la donnée.
Enfin, vient la phase de rédaction du rapport de durabilité - grâce à un outil mis en place -, nous facilitons là aussi l’établissement de ce rapport de durabilité.