REF 2019. Le grand rassemblement du Medef sous le signe du changement

La délégation Occitanie qui a participé aux deux journées REF organisées par le Medef National à Paris, les 28 et 29 août.

La délégation Occitanie qui a participé aux deux journées REF organisées par le Medef National à Paris, les 28 et 29 août.

Dans un nouveau lieu et selon un format différent, la Rencontre des Entrepreneurs de France a pris le relais des traditionnelles Universités du Medef. 7500 personnes ont participé à ces deux journées organisées les 28 et 29 août dernier. L’égalité et la liberté, l’international, l’environnement, la santé, l’éducation, la fiscalité étaient autant de sujets abordés, par des personnalités de haut niveau et d’horizons variés. La délégation Occitanie était largement représentée avec 85 participants accompagnés par les différents présidents des Medef  territoriaux. 

 

Organisée pour la première fois à l’Hippodrome de Longchamp à Paris, la REF 2020 s’est déroulée sous le signe du changement, sous l’impulsion du président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux. Dans son discours de présentation, le président a rappelé la complexité du contexte actuel : inégalités, modèles démocratiques fragilisés, commerce international sous tension et autres incertitudes… « Le Medef doit affronter ces défis, ne pas se replier », encourageait le président qui observait la remise en cause actuelle de l’idée libérale. « Les solutions sont dans nos cerveaux d’ entrepreneurs. Si nous sommes parfois à la racine du problème (notamment pour les questions écologiques), nous sommes aussi et surtout la solution ».
Le changement climatique a été l’un des principaux fils conducteurs des différents débats. Christian Gollier, cofondateur de la Toulouse School of Economics, a d’ailleurs participé à l’une de ces réflexions, aux côtés de Pierre-André de Chamendar, Pdg de la Compagnie de Saint-Gobain et de Brune Poirson, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire. Sur les sujets de l’égalité et de l’inégalité, Geoffroy Roux de Bézieux a confirmé con combat contre ce qu’il appelle « l’inégalité de destin » et rappelé que « c’est dans les entreprises privées que l’on embauche sans diplôme et sans concours. »

« L’Etat n’a pas le monopole de l’intérêt général »
Au sujet de la crise des gilets jaunes, le président du Medef a rappelé que les entreprises n’ont pas attendu que l’Etat agisse et en a profité pour féliciter les 408 entreprises qui ont versé une prime de 450 euros en moyenne à plus de 5 millions de leurs salariés. « Je n’ai pas le souvenir que l’Etat employeur ait été en pointe sur ce sujet (…) Dans un monde de disruption, de nouvelles aspirations de la société, de multiplication des parties prenantes, l’Etat n’a plus le monopole de l’intérêt général. » Parce qu’elle va inciter les demandeurs d’emploi à reprendre une activité, la réforme de l’assurance-chômage a été jugée favorablement, au moins sur cet aspect. Mais le président est revenu sur le Bonus-Malus en condamnant l’illisibilité de ce dispositif et en s’étonnant que celui-ci ne s’applique pas à l’Etat employeur, pourtant utilisateur de contrats courts.

Retraite : combiner l’âge et la durée de cotisation
« Il est indispensable de bouger le paramètre de l’âge », expliquait Geoffroy Roux de Bézieux au sujet de la réforme de la retraite. « La seule solution c’est de combiner l’âge et la durée de cotisation car sinon nous serons dans une impasse financière.(…) nous resterons attentifs à l’équité de la réforme en particulier dans l’utilisation des réserves. Il ne faudrait pas que les régimes « fourmis » paient pour les régimes « cigales », autrement dit que les réserves des salariés du privé financent les retraites de fonctionnaires. Le président du Medef a tenu à rappeler qu’entre 2015 et 2019, les entreprises privées ont créé près d’un million d’emplois, période qui correspond au pacte de compétitivité et à la baisse des charges.  Preuve que lorsque les pouvoirs publics font confiance aux entreprises, les résultats sont là. Parmi les invités de marque, Nicolas Sarkosi, Salomé Zourabichvili, présidente de la Géorgie ou Peter Altmaier, ministre allemand de l’économie et de l’énergie et Bruno Le Maire sont intervenus. Dans son discours Bruno Le Maire se coualit encourageant avec l’évocation des 500 000 emplois créés depuis 2017 et les 30 000 emplois industriels créés en deux ans : « La France est devenue le pays le plus attractif de la zone Euro . (…) Notre objectif est de venir la première puissance économique en Europe. » Le ministre a évoqué le choix fiscal stratégique du gouvernement avec l’allégement des fiscalités sur le capital, la simplification des procédures, etc. Avec des objectifs ambitieux de plein emploi en 2025, le ministre a tenu à rassurer les entrepreneurs en garantissant une stabilité dans la politique du gouvernement. L’innovation, la compétitivité et la politique industrielle sont les trois défis qu’il a mis en avant lors de son allocution.

 

Les entrepreneurs d’Occitanie fidèles au rendez-vous

Une conférence et un temps d’échange étaient organisés par le Medef Occitanie, présidé par Sophie Garcia. Après le témoignage de Thomas Derichebourg, les adhérents des Medef territoriaux ont pu se retrouver en petite comité avant de retourver les milliers de participants de la REF 2019.

 

Comme l’an denier aux Universités du Medef à Jouy-en-Josas, la délégation Occitanie était nombreuse à ce nouveau rendez-vous REF 2019 : Près de 80 chefs d’entreprises, accompagnés des délégués généraux et de personnalités représentant des institutions. Parmi celles-ci Serge Lemaître, directeur régional de Pôle Emploi Occitanie, Jean-Sébastien Fiorenzo, délégué général de l’Apec Occitanie et Jean-Louis Chauzy, président du Ceser (Conseil Economique, Sociétal et environnemental Régional). Côté entreprises, la quasi-totalité des départements de la région étaient représentés, notamment des entrepreneurs de Montpellier, de Toulouse, de l’Ariège, de l’Aude, du Lot, de la Lozère, etc.

Thomas Derichebourg, 3ème génération d’une entreprise internationale
Ils ont pu écouter et échanger avec un chef d’entreprise emblématique : Thomas Dericheboug. Le groupe Derichebourg pèse aujourd’hui 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires et emploie 40 000 personnes dans le monde (300 sites en France, 5 à 600 salariés en Occitanie). Thomas Derichebourg a pris la direction de l’une des deux activités du groupe : l’environnement. La deuxième division du groupe, Derichebourg Services, est dirigée par son frère Boris. Le témoignage de Thomas Derichebourg sur son parcours et le poids de la transmission familiale a captivé l’assistance. Celui-ci a rappelé avec une certaine émotion les débuts de son grand-père ferrailleur qui démarrait avec sa fourgonnette. D’après lui, les secrets d’une transmission familiale réussie dépendent de la passion que l’on peut avoir de son métier.  La réduction de l’empreinte carbone fait partie des priorités du groupe : 95 % de sa flotte roule au gaz. Après cet échange privilégié avec Sophie Garcia et Thomas Derichebourg, les entrepreneurs d’Occitanie ont pu partager un moment de convivialité en petit comité, avant de rejoindre les milliers de participants (7000 personnes)  venus des quatre coins de France.  

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