Au Grau-du-Roi, un projet très ambitieux pour les usages terrestres et maritimes de l’hydrogène

Le 1er port européen de plaisance envisage son avenir avec l'hydrogène

Le 1er port européen de plaisance envisage son avenir avec l'hydrogène

Avec HydroMed Camargue, le Grau-du-Roi et la régie du Port autonome de Camargue, porte le projet hydrogène sur un territoire le plus ambitieux en Occitanie. Il prévoit notamment de décarboner à la fois la mobilité et les usages terrestres avec des bus, des bennes à ordures et le maritime avec notamment une navette fluvio-maritime mixte servant au transport de passagers l’été et à la pêche l’hiver.

 

« HydroMed s’inscrit dans un projet global de territoire vers la transition énergétique. Le 1er port de plaisance en Europe, le 2ème port au monde derrière San Diégo souhaite aller vers l’éco-plaisance et l’hydrogène va nous aider à être plus vertueux. A terme, les voitures ne rentreront plus en ville. Nous souhaitons pousser l’hydrogène vers les usages professionnels mais aussi pour le grand public » relate Pierre Jaumain, directeur de cabinet et de la communication de Grau-du-Roi. HydroMed candidate à l’appel à projet régional « Territoires d’hydrogène » de la Région avec une réponse attendue à la rentrée. Le Grau-du-Roi prévoit d’y mobiliser une dizaine de millions d’euros, hors subvention et navette fluvio-maritime.

Pour répondre aux 1ers usages, un électrolyseur 1MW soit 200 Nm3/h, sera installé capable de produire 400 kg H2/jour pour une 1ère estimation d’usage de 322 kg H2/jour. Sa capacité pourra évoluer à terme car le port accueille 27 chalutiers, 66 bateaux de pêche et en parallèle des centaines de cars qui pourraient basculer vers des propulsions incluant l’hydrogène plus d’autres usagers, des bateaux de service, les jets-ski. La station sera implantée à proximité du Vidourle pour à la fois alimenter directement la navette sans passer par un bateau, 2 lignes de bus, 2 lignes de cars et les bennes à ordure. Sur Port Camargue un emplacement de distribution d’hydrogène sera installé pour la grue de 80 tonnes remotorisée.

Plusieurs partenaires sont embarqués dans HydroMed dont Territoire 30, la société d’économie mixte d’aménagement du Conseil départemental du Gard, les pôles de compétitivité Derbi et Mer, la coopérative de pêche du Grau-du-Roi (Socomap) et l’OP Sud, l’Organisation pro des pêcheurs. « Nous avons rencontré beaucoup d’intérêt chez ses professionnels pour aller vers une propulsion à base d’hydrogène » indique P. Jaumain. Hynamics, la nouvelle filiale d’EDF spécialisée dans la production et la distribution d’hydrogène bas carbone sera actionnaire de la future société qui investira dans la station et vendra l’hydrogène. Le bureau d’études d’architecture navale LMG Marin France basé à Toulouse est associé avec le pré-design de la navette fluviale en bi-mode. Le groupe de services Nicollin est intéressé pour l’exploitation des bennes à ordure. « C’est envisageable à l’échelle des besoins d’un groupe comme Nicollin présent ici mais aussi à une toute autre échelle dans des grandes villes comme Montpellier » précise P. Jaumain. Autre associé, Martinez Construction navale de St-Cyprien qui réalise des navires en composite.

Le Grau-du-Roi envisage d’enclencher HydroMed rapidement, dès 2021. Cette ville port de 10 000 habitants ne manque pas d’ambition bien au-delà de son image traditionnelle dédiée au tourisme de masse. Elle va accueillir l’an prochain, l’institut des plages Gladys (25 chercheurs de 8 universités du Sud de la France), une antenne du CNRS, sur le site de l’ancien centre hélio-marin du Boucanet, pour étudier la dynamique littorale, l’évolution du paysage et des flux d’eau, le morphodynamisme. La frontière maritime du Gard innove tous azimuts !

 

 

 

A lire aussi