Business Dîner. La santé du dirigeant, un atout pour l’entreprise

Les intervenants au business dîner organisé à l'Astia, autour de P.-M. Hanquiez, président du Medef 31 et S. Vignette, délégué général.

Les intervenants au business dîner organisé à l'Astia, autour de P.-M. Hanquiez, président du Medef 31 et S. Vignette, délégué général.

Mardi 29 octobre, dans les locaux d’Astia à Toulouse, près d’une centaine de personnes ont assisté à la soirée organisée par le Medef Haute-Garonne et cet acteur local de la santé au travail. Deux personnalités sportives locales, Fabien Gilot et Didier Lacroix, ont témoigné de leur double expérience de champion et de chef d’entreprise. Astia, le Tribunal de Commerce de Toulouse, et l’association 60 000 Rebonds sont aussi intervenus.

 

En guise d’introduction de la soirée organisée dans les locaux d’Astia, le président du Medef 31 Pierre-Marie Hanquiez a tenu à rappeler que le Medef était « en première ligne sur la thématique de la médecine du travail.» Le président a aussi constaté que la santé des dirigeants n’était pas suffisamment évoquée. Avis partagé par les autres intervenants, notamment Christian Bastide, président du Tribunal de Commerce de Toulouse ainsi que Pierre Legrand et Sylvie Micoud, président et directrice générale d’Astia.  Ces derniers ont présenté leur initiative commune, la création du dispositif Adele, qui propose un accompagnement dédié aux dirigeants en souffrance.

"L'Astia est là pour conseiller les entreprises"
Astia se charge de l’organisation, du fonctionnement et de la gestion du service de santé au travail des entreprises ou établissements dans et autour de Toulouse. C’est une association, à but non lucratif, financée exclusivement par les cotisations des employeurs. « Nous comptons 20000 adhérents et suivons 260 000 salariés », présente Pierre Legrand, président du conseil d’administration depuis 2015. Ancien conseiller prud’homal pendant 16 ans et président de l’Urssaf Haute-Garonne pendant cinq ans, il siège actuellement au Tribunal de Commerce en qualité de juge. « Des accompagnements très divers et complémentaires, proposés par une équipe d’experts très diverse sont proposés : évaluation des risques professionnels, des risques routiers, chimiques, des TMS, des risques psycho-sociaux, de la QVT, etc. … L’Astia est là pour conseiller les entreprises. » Depuis l’an dernier, l’association se tourne aussi vers les dirigeants, à travers Adele.  « Pour créer ce nouveau dispositif, nous nous sommes rendus au Tribunal de commerce, pour observer les situations et les besoins des dirigeants. Nous avons ensuite réfléchi à des dispositifs avec l’ensemble de nos experts », explique Syvie Micoud qui, avec ses équipes, a travaillé en étroite collaboration avec le Tribunal de commerce « Les juges du tribunal de commerce et les avocats du barreau de Toulouse sont satisfaits de l’existence de ce dispositif dont ils ressentaient le besoin depuis longtemps » observe-telle

L’importance de la déconnexion
Deux sportifs de haut-niveau aujourd’hui chefs d’entreprise ont accepté de venir témoigner de leur expérience : Fabien Gilot, multiple médaillé mondial, olympique et européen en relais 4x100 mètres nage libre, aujourd’hui agent général Axa et le rugbyman Didier Lacroix, aujourd’hui président du directoire du Stade toulousain. « Quand on est sportif, notre principal capital c’est notre corps ! » ironise Didier Lacroix qui constate qu’on est plus en forme quand on est sportif que quand on dirige une entreprise ! Plus sérieusement, en comparant les deux fonctions de sportif de haut niveau et de dirigeant d’entreprise, le rugbyman remarque un point commun : le nécessaire besoin d’évasion, en fonction de ses centres d’intérêts, de ses passions. La capacité à se déconnecter lui semble essentiel pour rester équilibré mentalement. Fabien Gilot rejoint Didier Lacroix en affirmant qu’ «être un bon dirigeant c’est être capable de prendre du temps pour soi. Savoir s’entourer et savoir déléguer. Savoir trouver le mode on /off. »

L’échec, passage naturel
«Nous constatons qu’il y a un véritable phénomène de renfermement du dirigeant en difficulté, renfermement qui conduit à l’échec », explique Christian Bastide, président de l’institution. Par rapport à l’acceptation de l’échec, les Français sont encore à la traîne à côté de l’état d’esprit anglo-saxon qui prend l’échec comme une passage naturel pour progresser. « La notion de peur est souvent collée à cette notion d’échec. Mais un échec, c’est l’expérience », rappellent les deux intervenants. Ceux-ci conseillent aux dirigeants de prendre le temps d’analyser les défaites et les victoires. Et Didier Lacroix suggère même de « mettre le doigt sur les problématiques, quand on en situation de victoire ». Dans les moments de réussite, on est plus ouvert aux critiques. Fabien Gilot reste convaincu que le sport de haut niveau est la meilleure école de la vie, sur le plan de l’abnégation, de la capacité à se remettre en question, etc.   

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