À Beauzelle, ce 26 août 2025, l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) MP-Occitanie et l’UIMM Méditerranée Ouest ont officialisé leur fusion. Cette union marque la naissance d’une nouvelle force industrielle baptisée UIMM Occitanie, désormais deuxième chambre syndicale territoriale de France. Une étape majeure pour défendre la compétitivité et l’attractivité de l’industrie sur l’ensemble du territoire.

Avec cette fusion, UIMM Occitanie devient la 2ème chambre syndicale territoriale de la métallurgie en France. (Photo UIMM Occitanie)
Face aux défis géopolitiques, aux transitions énergétique et numérique, mais aussi à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, les deux structures régionales de la métallurgie ont choisi de rassembler leurs forces. « Agir ensemble pour la compétitivité, l’attractivité et la transformation de l’industrie régionale », telle est la ligne directrice défendue par les présidents Didier Katzenmayer, élu à la tête de l’UIMM MP-Occitanie en 2024, et Éric Fouillot, président de l’UIMM Méditerranée Ouest depuis la même année.
En Occitanie, l’industrie de la métallurgie emploie près de 80 000 salariés. Chaque emploi industriel génère trois emplois dans les services ou le commerce associé, faisant du secteur un véritable moteur territorial. Pour l’UIMM Occitanie, parler d’une même voix auprès de la Région, de l’État, de France Travail ou encore du Rectorat est devenu une nécessité stratégique.
Une gouvernance représentative de tout le territoire
La nouvelle UIMM Occitanie s’appuie sur une gouvernance composée de dirigeants bénévoles issus de toutes tailles d’entreprises et de tous secteurs de la métallurgie. Onze présidents d’antennes départementales assurent une représentation locale, permettant de maintenir un contact de proximité avec élus et pouvoirs publics.
« Notre rôle est de défendre tous les industriels, des grands donneurs d’ordres aux TPE et PME, qui constituent 80 % de nos adhérents. C’est notre ADN et nous en sommes fiers », souligne Didier Katzenmayer.
Parmi les administrateurs figurent des noms emblématiques de l’aéronautique, de l’énergie, du machinisme agricole ou encore de l’ingénierie. L’objectif est clair : construire une gouvernance commune, représentative et ancrée dans les réalités économiques des territoires.
Une mutualisation déjà amorcée
Cette fusion ne part pas de zéro. Depuis plusieurs années, les deux chambres avaient déjà engagé une mutualisation des équipes et des outils. Les structures de formation (AFPI Occitanie, Aliage, CFAI MP ou APA LR) fonctionnaient déjà de manière intégrée pour proposer des cursus en alternance ou en formation continue aux industriels des deux zones.
Avec la création d’une entité unique, cette coopération prend une nouvelle dimension. L’UIMM Occitanie entend renforcer ses services aux adhérents, en élargissant son accompagnement aux enjeux stratégiques actuels : sécurité économique, transition énergétique, politique régionale de l’emploi et de la formation, responsabilité sociétale des entreprises.
Une ambition nationale : devenir la 2e UIMM de France
En regroupant ses forces, l’UIMM Occitanie ambitionne de devenir la deuxième chambre syndicale territoriale de France, juste derrière le GIM (région parisienne). Elle s’appuiera pour cela sur deux sites métropolitains et deux antennes spécialisées dans la formation.
« L’industrie occitane doit être défendue avec la même intensité dans tous les territoires, qu’ils soient historiquement industriels ou en plein développement. C’est en conjuguant nos forces que nous pourrons peser au niveau national et répondre aux besoins locaux », insiste Didier Katzenmayer.
Des filières stratégiques en pleine mutation
La fusion illustre déjà une complémentarité forte entre l’ouest et l’est de la région. À l’ouest, la filière aéronautique et spatiale reste un pilier incontournable, tandis qu’à l’est, les énergies renouvelables connaissent une croissance rapide. Cette convergence trouve un exemple concret dans le développement de la filière des carburants d’aviation durables (SAF), fruit d’un travail conjoint entre les deux ex-UIMM.
Mais les ambitions dépassent ces têtes d’affiche. Automobile, défense, électronique, bâtiment, machinisme agricole ou encore mobilier urbain : tous les métiers de la métallurgie sont concernés. « Derrière l’aéro et l’énergie décarbonée, se cache un tissu homogène d’entreprises innovantes et engagées. Notre mission est de les soutenir toutes, sans exception », rappelle Éric Fouillot.
La fusion sera juridiquement actée d’ici la fin de l’année 2025, à l’occasion de deux Assemblées générales extraordinaires réunissant les adhérents des anciennes entités. La nouvelle UIMM Occitanie adoptera une organisation opérationnelle unifiée, avec une gouvernance commune. À plus long terme, l’objectif est aussi de renforcer les coopérations avec les autres UIMM territoriales de la région (Adour-Pyrénées et Gard-Lozère), afin de bâtir un réseau baptisé « UIMM Terres d’Occitanie », fédérant l’ensemble des forces industrielles régionales.
Une nouvelle histoire pour l’industrie occitane
Au-delà de l’union administrative, cette fusion s’inscrit dans une volonté de construire une histoire commune. Depuis la création de la grande région Occitanie, les industriels voyaient dans ce nouveau périmètre une opportunité de développer un tissu dense, innovant et interconnecté. « Qu’il s’agisse de bâtir une filière pour l’éolien en mer, de mutualiser nos expériences RSE ou de développer des projets très spécifiques, l’UIMM Occitanie se positionne comme un allié incontournable des entreprises », affirme Didier Katzenmayer.
En somme, cette fusion n’est pas seulement un rapprochement de structures : elle est le point de départ d’une nouvelle dynamique industrielle en Occitanie. Une manière de transformer l’essai en conjuguant tradition industrielle, innovation et solidarité territoriale.