À partir du 1er mai 2025, le célèbre établissement narbonnais proposera un nouvel aménagement du temps de travail : trois jours et demi d’activité pour autant de jours de repos, sans baisse de rémunération. Une mesure destinée à renforcer l’attractivité du métier dans un secteur toujours en tension.

En 2025, l’établissement a également été nommé ambassade mondiale par la Grande Confrérie du Cassoulet de Castelnaudary, ajoutant une nouvelle reconnaissance à son parcours. (Photo Les Grands Buffets)
Le 1er mai 2025 marquera un tournant dans l’histoire sociale des Grands Buffets. L’établissement situé à Narbonne mettra en place une nouvelle organisation du travail pour ses maîtres d’hôtel et chefs de rang, articulée autour d’un principe simple : un jour de travail pour un jour de repos. Ce nouvel équilibre se traduira par 3,5 jours travaillés pour 3,5 jours de repos hebdomadaire, sans aucune diminution de salaire.
« Cette innovation sociale s’inscrit dans une démarche continue d’amélioration des conditions de travail et de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle », indique le communiqué.
Ce modèle, encore rare dans le secteur de la restauration, pourrait à terme être étendu à d’autres métiers au sein de l’établissement, en fonction des capacités économiques de l’entreprise.
Un pari pour séduire de nouveaux talents venus d’autres horizons
Ce nouveau dispositif s’accompagne d’un engagement ferme : ne pas recruter de professionnels actuellement en poste dans d’autres restaurants. L’établissement entend ainsi cibler des candidats issus d’autres secteurs d’activité pour les inciter à rejoindre la restauration.
« Il ne s’agit pas de déshabiller Pierre pour habiller Paul », précise-le communiqué. « L’objectif est d’attirer de nouveaux professionnels vers une filière qui souffre d’un déficit chronique de main-d’œuvre, grâce à des conditions de travail attractives. »
Cette mesure vient compléter une série d’engagements sociaux déjà bien établis. Depuis son ouverture en 1989, Les Grands Buffets ont adopté des pratiques souvent pionnières dans leur secteur. Le restaurant fut ainsi le premier en France à adopter les 35 heures dès 1998. Tous les recrutements se font en contrat à durée indéterminée.
Les autres personnels de cuisine et de salle bénéficient déjà de trois jours de repos hebdomadaire. Par ailleurs, l’établissement a mis en place une aide financière pour ses collaborateurs en situation de surendettement via des prêts sans intérêts.
La gestion de la crise sanitaire du Covid-19 en 2020 a également marqué les esprits : salaires, primes et pourboires ont été intégralement maintenus pendant les mois de fermeture. En janvier 2022, un contrat d’intéressement a permis une augmentation moyenne de 30 % du pouvoir d’achat. Les rémunérations sont, depuis octobre 2022, indexées sur l’inflation et réévaluées tous les six mois : +4,29 % en octobre 2022, +3,59 % en avril 2023, +1,26 % en octobre 2023, et +1,02 % en avril 2024.
Un dialogue social structuré et proactif
Depuis 2019, Les Grands Buffets disposent de leur propre Conseil d’entreprise. Cet organe, considéré en interne comme un véritable incubateur d’idées, associe l’ensemble des représentants du personnel, syndiqués ou non, à la définition des projets de l’entreprise dès leur conception.
Le dialogue se veut constant, structuré et bienveillant. Les décisions sont prises en concertation à l’issue de réunions de travail régulières. « Le CEGB permet d’aller plus loin ensemble. Il agit comme un partenaire à part entière », souligne la direction.
Avec un chiffre d’affaires estimé à 29 millions d’euros en 2024, Les Grands Buffets se positionnent comme le premier restaurant de France. Leur excellence a été saluée à plusieurs reprises : Prix Spécial du Jury “La Liste” en 2024, intronisation de Louis Privat et du chef Philippe Munoz parmi les disciples d’Escoffier, record Guinness en 2020 pour le plus grand plateau de fromages en restaurant, ou encore distinction d’Ambassadeur de la gastronomie d’Occitanie.