Occitanie. Une étude inédite parle de l'emploi des femmes de plus de 45 ans dans la région

Jeudi 28 mars 2024, l'association Action Femmes Grand Sud a présenté, à Toulouse, une étude sur l'emploi des femmes de plus de 45 ans en Occitanie. Ce qu'il faut retenir.

La présidente d'Action Femmes Grand Sud Françoise Baraquin (2e en partant de la droite) en compagnie de bénévoles. (Photo : Action Femmes Grand Sud)

La présidente d'Action Femmes Grand Sud Françoise Baraquin (2e en partant de la droite) en compagnie de bénévoles. (Photo : Action Femmes Grand Sud)

Action Femmes Grand Sud est une association (forte de 70 bénévoles) qui aide et accompagne gratuitement les femmes de plus de 45 ans à retrouver un emploi. Elle possède trois antennes en Occitanie : à Toulouse (Haute-Garonne), Albi (Tarn) et Montpellier (Hérault). "Notre rôle est de persuader les entreprises qu'on peut compter sur les femmes de plus de 45 ans", explique Françoise Baraquin, la présidente de l'association.

Une étude inédite sur 140 femmes

Quelle est la représentation des femmes de plus de 45 ans, pas encore seniors mais qui sont à un tournant de leur carrière ? Quel regard les recruteurs portent sur elles ? C'est pour répondre à ces interrogations qu'Action Femmes Grand Sud a lancé, fin 2023, une grande étude - et inédite - sur le sujet. Sur 470 bénéficiaires des actions de l'association depuis dix ans, 140 ont répondu à un questionnaire. 72% des femmes interrogées exercent aujourd'hui une activité professionnelle, avec un emploi niveau cadre pour 51% d'entre elles. "88% sont satisfaites du suivi individuel de l'association et 84% ont retrouvé confiance en elles. Elles mettent en avant la bienveillance, l'énergie du groupe et le profil des animateurs", se réjouit Françoise Baraquin.

Voici les intervenants de la table ronde : de gauche à droite, Sophie Iborra (animatrice), Pierre Lacazedizeu (fondateur du cabinet Wise RH), Valérie Jmenez (présidente du Groupe Jimenez), Emmanuelle Parache (fondatrice et gérante de Biocenys) et Aurélie Fourment (praticienne en approche neurocognitive et comportementale). (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)
Voici les intervenants de la table ronde : de gauche à droite, Sophie Iborra (animatrice), Pierre Lacazedieu (fondateur du cabinet Wise RH), Valérie Jimenez (présidente du Groupe Jimenez), Emmanuelle Parache (fondatrice et gérante de Biocenys) et Aurélie Fourment (praticienne en approche neurocognitive et comportementale). (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)

Les salariées... et les recruteurs

L'étude a interrogé les femmes, premières concernées par leur insertion dans le marché du travail et le rebond de leur carrière... mais aussi des cabinets de recrutement d'Occitanie pour organiser de véritables regards croisés sur le thème.

Quels sont les atouts d'une salariée de plus de 45 ans en entreprise ? Les femmes interrogées mettent en avant leur adaptabilité et leur stabilité. Les recruteurs, eux, mettent en avant leur engagement, leur expérience et leur équilibre. Et les freins ? Les femmes parlent de leur manque de confiance en soi et leur âge, quand les recruteurs évoquent la barrière du numérique et des nouvelles technologies, de la santé et également de l'âge. Surtout dans les cas de figure d'un départ à la retraite imminent et d'équipes qui exigent des profils jeunes sur certains postes. "Un salaire inférieur, un moindre niveau de responsabilité et les conditions de travail sont des concessions réelles dans le recrutement pour ces femmes", indique l'étude.

"La séniorité, c'est la stabilité"

Jeudi 28 mars 2024, une soirée de présentation de l'étude s'est déroulé à la salle Osète de Toulouse. Parmi les invitées de la table ronde, figurait Valérie Jimenez, patronne du Groupe de transports Jimenez (entreprise dans laquelle 54% des postes sédentaires sont tenus par des femmes, contre 8% pour des postes de conductrices) et présidente déléguée du Medef de Haute-Garonne. "Les femmes doivent s'autoriser à pousser la porte, apprendre à se connaître et à s'aimer", estime-t-elle. 

Pierre Lacazedieu, fondateur du cabinet Wise RH, observe quant à lui, que "beaucoup de femmes veulent s'orienter vers des métiers à impact". Pour lui, l'âge est un atout pour les entreprises :

"La séniorité, c'est la stabilité. Les femmes de plus de 45 ans ont cet avantage de ne pas vouloir bouger tout le temps".

Quelles solutions ?

Face à ces freins et ces peurs, quelles solutions peut-on envisager ? Les femmes interrogées pour les besoins de l'étude entendent mettre en avant leur "plus-value, favoriser les immersions au sein des entreprises, développer le réseau et le marrainage". Les recruteurs, de leur côté, penchent pour "l'accompagnement aux outils du numérique, l'accentuation des valeurs et de la motivation lors de l'entretien, la mise en avant des aides financières à l'embauche, de leurs compétences comportementales et de la mixité intergénérationnelle" qu'elles apportent.

A lire aussi