Pneus poids lourds d’occasion : Agoragom sert un marché de niche

Sohaib Salouane et Jason Perrier

Sohaib Salouane et Jason Perrier

Jason Perrier et Sohaib Salouane, deux anciens employés chez un grossiste en pneus lanceront le 15 décembre www.agoragom.com, un nouveau site web de vente en ligne. Récompensée par le prix Pépite 2020, leur initiative vise à simplifier le marché du pneu d’occasion pour les gros véhicules.

 « On est un peu le Vinted des pneus ». Depuis Juillet 2020, Jason Perrier co-dirige Agoragom, une start-up qui vise à connecter les acteurs du marché de pneus poids lourds.  Jusqu’alors employé chez un grossiste en pneumatique de l’Hérault, il se rend compte de la demande conséquente en pneus d’occasions et, en l’absence d’acteurs de référence, ambitionne avec Sohaib Salouane de rendre le pneu d’occasion aussi accessible que le neuf.

Jusqu’à 80% moins cher qu’un pneu neuf
Le concept est de mettre en relation les acteurs du marché des pneus de poids lourds : exploitants agricoles, sociétés du BTP, sociétés de transport, pneumaticiens, grands distributeurs comme Euromaster, Vulco, Best Drive, First Top…

« Dans une logique d’économie circulaire, l’objectif est de réutiliser au maximum les pneus » explique Jason Perrier, qui annonce une économie sur le prix d’achat pouvant aller jusqu’à 80 % .Concrètement, un pneu neuf pour poids lourd coûterait en moyenne 600 euros, contre 200 euros en occasion sur Agoragom.

Livraison et service détaillé
Pour se différencier du principal concurrent Leboncoin.fr, qui enregistre chaque jour 200 nouvelles annonces de pneu d’occasion, le jeune entrepreneur mise sur deux atouts : la livraison à l’échelle nationale ainsi qu’un service fiable et détaillé pour chaque commande.

Contrairement au célèbre site web d’annonce commerciale qui propose une offre locale et des échanges de main à main, Agoragom a mis au point un partenariat avec la société de transport Geodys pour assurer les livraisons.  Le transport des pièces, de 60 à 120 kilos, est cependant à la charge de l’acheteur.

Un marché de niche
En plus de l’économie « classique » réalisée par rapport à un achat de produit neuf, Agoragom mise sur sa capacité à proposer des produits très spécifiques : « notre marché est vraiment spécialisé, 70 % des pneus seront destinés à l’agriculture, notamment pour les tracteurs. Ensuite, viendront les camions routiers, les véhicules de transport de matériaux de chantier, qui crèvent beaucoup, et les engins du génie civil. »

Cette interface détaillée des caractéristiques des produits est également envisagée comme solution au problème inhérent de la vente d’occasion : la qualité articles. En intégrant autant de visibilité que possible sur les annonces, Jason Perrier espère rassurer les acheteurs : « les niveaux d'usures, les éventuelles réparations, les conditions de stockages : tout sera clairement affiché. Ensuite, dans la 2e version nous allons mettre en place une assurance protection facultative qui permettra à nos clients d'être remboursés en cas de vices caché».

L’ambition d’une croissance à trois chiffres
Incubée au BIC de Montpellier, la start-up s’est développé grâce à l’auto-financement de 5 000 euros injectés par les deux fondateurs, puis avec l’appui financier de Créalia (un organisme de prêt d'honneur rattaché à la région Occitanie) à hauteur de 50 000 euros. Le prix Pépite décerné début octobre a également débloqué 10 000 euros pour la jeune pousse. Ce prix a été obtenu dans le cadre du cursus D2E, Diplôme d’établissement étudiant-entrepreneur suivi par Jason Perrier.

Avec une mise en ligne effectuée le 15 décembre 2020, Agoragom aurait déjà la confiance d’une quarantaine de vendeurs, et ambitionne de réaliser cinq transactions journalières sur la plateforme d’ici à 6 mois.Leur modèle économique repose sur un prélèvement de 15 % du prix de vente hors taxe du pneu, et ce sur chaque opération. La start-up qui emploie trois personnes prévoit un chiffre d’affaire de 500 000€ pour sa première année, et de 2 M€ pour sa troisième année. Quelques temps après son lancement, Agoragom réfléchirait à vendre d’autres produits automobiles comme des jantes, solutions anti-crevaison, chambres à air...

 

Thomas Alidières

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