Royal Canin®, qui a son siège mondial dans le Gard, vise la neutralité carbone dès 2025

Royal Canin®, qui possède son siège mondial à Aimargues, dans le Gard, vient de signer un partenariat avec Soil Capital pour soutenir les agriculteurs dans leurs pratiques durables. Explications.

Le "campus" de Royal Canin®, dans le Gard (36 hectares), abrite le siège mondial de la société et fait travailler 1200 personnes. (Photo : Royal Canin®)

Le "campus" de Royal Canin®, dans le Gard (36 hectares), abrite le siège mondial de la société et fait travailler 1200 personnes. (Photo : Royal Canin®)

Quand on dit Royal Canin®, on pense immédiatement à ce spot de pub des années 80 avec son générique iconique et ce chien plein d'énergie qui n'en finit pas de cavaler. Mais le roi de la nutrition pour les chiens et les chats est surtout un mastodonte dans son secteur, avec 8500 associés, 500 vétérinaires et nutritionnistes, le pilotage de 16 usines dans le monde et de deux centres pour animaux de compagnie.

Le rôle stratégique de la France

La France occupe un rôle majeur dans la stratégie de l'entreprise avec le siège mondial situé à Aimargues, dans le Gard (lire encadré ci-dessous) et la présence de ses deux plus grosses usines - à Aimargues et à Cambrai (Nord). 10% du volume des ventes est opéré en France. "Le marché français se développe plus vite que le marché mondial mais avec une présence en Argentine, en Inde, au Brésil, aux Etats-Unis... nous sommes vraiment devenus une entreprise internationale", explique à Entreprises Occitanie Fabrice Mathieu, directeur de la sustainability global chez Royal Canin®.

Alain Duphil, agriculteur à Cintegabelle (Haute-Garonne), fait partie des professionnels suivis par Soil Capital. (Photo : Soil Capital)
Alain Duphil, agriculteur à Cintegabelle (Haute-Garonne), fait partie des professionnels suivis par Soil Capital. (Photo : Soil Capital)

Nouveau partenariat avec Soil Capital

Au-delà des chiffres et de l'expansion économique, Royal Canin® s'active sur plusieurs chantiers en parallèle. Dont celui de l'agriculture durable. L'entreprise vient de nouer un partenariat avec Soil Capital pour "soutenir les agriculteurs dans l'adoption de pratiques agricoles intelligentes face au climat". Créée en 2013, Soil Capital a pour mission l'accompagnement des agriculteurs dans des pratiques plus régénératrices pour les sols, et a notamment développé un programme bas carbone basé sur une plateforme en ligne de bilan pour l'émission des gaz à effet de serre. "L'agriculture régénératrice est l'un des outils que nous devons utiliser pour réduire les émissions et améliorer les moyens de subsistance des agriculteurs de nos chaînes d'approvisionnement", indique Cécile Coutens, présidente de Royal Canin®.

Baisser les émissions de GES

En 2023, 250 agriculteurs sont engagés avec Royal Canin® en France sur l'agriculture régénératrice (dont 6 en Occitanie) afin de faire leur bilan carbone et de travailler sur des pistes d'amélioration. Et les différents partenariats mondiaux (France, Belgique, Etats-Unis...) devraient représenter à l'horizon en 2032 300 000 hectares de terres agricoles - "soit une superficie supérieure à celle du Luxembourg", précise l'entreprise gardoise - et cet accord "devrait permettre d'obtenir en moyenne 150 000 tonnes métriques d'élimination et de réduction de gaz à effet de serre chaque année". 

Neutralité carbone... dès 2025 !

Ce projet fait partie d'un axe développement durable très fort chez Royal Canin®. "Le volet R&D, qui est l'ADN de Royal Canin®, est l'un des plus gros budgets de l'entreprise et la RSE est déclinée dans toutes les fonctions de l'entreprise", avance Fabrice Mathieu, pour qui la cause climatique s'apparente à "une course contre-la-montre". Royal Canin® s'est ainsi imposé l'objectif de la neutralité carbone... dès 2025. "C'est très ambitieux ! Mais c'est nécessaire à la transformation de l'entreprise et de l'industrie", explique Fabrice Mathieu.

Fabrice Mathieu, directeur de la sustainability global chez Royal Canin®. (Photo : Royal Canin®)
Fabrice Mathieu, directeur de la sustainability global chez Royal Canin®. (Photo : Royal Canin®)

Les projets verts de Royal Canin®

Actuellement, les matières premières symbolisent la majorité de l'impact carbone et la société connaît cet impact pour chacune d'entre elles, tandis que le transport ne représente "que" 12%. Au sein de son centre de distribution, l'entreprise a intégré l'utilisation du biofioul et du biogaz dans sa flotte de véhicules, et va se diriger vers l'hydrogène vert. "On en est au stade du tâtonnement sur l'hydrogène vert, on regarde", cadre Fabrice Mathieu.

Royal Canin® travaille sur d'autres pistes comme la circularité des emballages recyclés, le retour vers des papiers résistants fabriqués à base de fibres certifiées, la diminution du temps entre le produit sorti d'usine et la consommation finale... Et les études sur la qualité nutritionnelle sont incessantes, comme le remplacement de l'huile de poisson par de l'huile d'algue. "Le nutriment nous intéresse davantage que l'ingrédient", conclut le monsieur développement durable de la société.

Les chiffres de Royal Canin® dans le Gard
Si Airbus, avec son siège mondial à Blagnac (Haute-Garonne), donne une réelle dimension internationale à l'Occitanie, le géant aéronautique européen n'est pas le seul à faire briller économiquement la région. Malgré sa discrétion, Royal Canin® (fondé en 1968 par le vétérinaire français Jean Cathary), division du groupe Mars Incorporated, est un acteur majeur qui possède lui aussi son siège mondial en Occitanie, à Aimargues (Gard). L'usine fabrique 200 000 tonnes de production par an, soit 20% de la production mondiale
En France, Royal Canin® compte 1700 collaborateurs, dont 1200 rien que pour le campus d'Aimargues. La superficie de l'usine gardoise est, elle, de 36 hectares. Une usine qui fait sans cesse l'objet d'investissements lourds. Ces derniers ont représenté, depuis 2018, 44,2 millions d'euros, dont 16,4 millions d'euros en 2022, année durant laquelle l'entreprise a fêté ses 50 ans d'activité dans le département. 
Le campus de l'entreprise héberge le siège international mais aussi un centre de R&D, la filiale française, deux laboratoires et la fondation.

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