Sophie Garcia : "il faut commencer à se demander comment on va déperfuser"

Sophie Garcia, présidente du Medef Occitanie, entourée de membres du Bureau.

Sophie Garcia, présidente du Medef Occitanie, entourée de membres du Bureau.

La présidente du Medef Occitanie Sophie Garcia a organisé un échange informel avec la presse économique locale à Toulouse ce mercredi 17 mars. Cinq membres du Bureau ont participé à cet échange.

En tant que présidente du Medef Occitanie, Sophie Garcia a tenu à rapporter la position du Medef national sur l’actualité de ces derniers jours, notamment sur la proposition d’un agenda social et économique autonome initiée par Geoffroy Roux De Bézieux, président du Medef.  « L’agenda des questions sociales doit venir des organisations patronales et syndicales. Nous devons reprendre la main sur ces sujets », commente Sophie Garcia qui pointe la tendance du gouvernement à vouloir être à l'initiative sur ces sujets. Samuel Hervé, aussi président du Medef à Montpellier (800 adhérents), se charge de ces sujets sociaux et de la représentativité du Medef sur tous les sujets sociauxactuels. Il travaille en lien serré avec  l’Urssaf, la Carsat, la CPAM, et autres instances paritaires. La mobilité durable, la santé au travail sont aussi des sujets sur lesquels le chef d’entreprise à la tête du groupe de restauration collective Akté se met en veille.

Comment « déperfuser » ?
Le court terme du rebond préoccupe le Medef qui travaille sur la suite du PGE, la sortie de crise des entreprises de service, les accompagnements des nouvelles façons de travailler (notamment le télétravail), les besoins de recrutement notamment dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration, ou encore le moral des chefs d’entreprise, etc. Autre préoccupation : «Il faut commencer à se demander comment on va déperfuser, sans mettre les entreprises par terre. »

Industrie : prendre le virage à temps
Les combats à mener sont diffèrents d’un département à l’autre, et les représnetants du Medef territoriaux ont pu en témoigner : en Lozère, la difficulté d’obtention d’un foncier disponible est un frein à l’attractivité du territoire alors que le Lot bénéficie d’une situation géographique favorable, dans l’axe Toulouse-Paris et bien desservi sur le plan routier : « nous avons moins de difficultés à recruter qu’auparavant », constate Michel Hibon, président du groupe Cahors, aussi engagé au sein du Medef Occitanie en particulier sur les sujets industriels. « A part l’automobile et l’aéronautique, l’industrie a pu maintenir un bon niveau mais c’est un secteur en très forte mutation et il va falloir prendre le virage à temps ». Pour lui, la mobilisation de moyens importants pour suivre le virage numérique de l’industrie est essentiel.

Des mesures en décalage avec la réalité
En Lozère, 100 % des adhérents sont des TPE et PME.  David Prieur, aussi dirigeant du groupe de transport Prouheze Paradis, suit, pour le Medef Occitanie, les problématiques d’attractivité, notamment dans les territoires ruraux : le télétravail, la fracture numérique, la promotion touristique, etc. Comme les autres membres du Bureau, il constate un décalage entre les directives généralisées venant du gouvernement et la réalité du terrain très différente d’un département à l’autre : « par exemple, réhabiliter des friches industrielles, une bonne idée de la convention citoyenne du climat, mais chez nous, en Lozère, il n’y en a pas ! »

Formation et construction : des enjeux essentiels pour la reprise
En tant que dirigeante de l’entreprise de formation professionnelle régionale Crept, Sylvie Petitjean a pu constater une hausse de la demande, directement liée à la hausse du chômage. Chargée des questions de l’emploi-formation au sein du Medef Occitanie et présidente de la Fédération de la Formation Professionnelle d’Occitanie (elle est aussi vice-présidente de la FFP nationale), l’experte du sujet a présenté le dispositif Transition Collective mis en place pour accompagner la reconversion des salariés. De son côté le chef d’entreprise haut-garonnais Frédéric Carré, aussi président de la FFB Occitanie et de Promologis et vice-président du Medef Occitanie, met en garde sur « le trou d’air » qui se profile dans le secteur BTP : « nous avons du travail aujourd’hui, mais nous finissons les carnets de commande. Il y aura du travail pour demain, mais il faut démarrer tout de suite, sans perdre de temps ».
 

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