Tarn. Quelle tendance pour le marché de l'immobilier dans le département en 2023 ?

Mardi 12 mars 2024, la Chambre des notaires en charge de l'immobilier dans le Tarn a présenté les chiffres du marché dans le département. Ce qu'il faut retenir.

A Castres, le prix moyen du m2 dans l'appartement ancien s'élève à 1600 euros. (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)

A Castres, le prix moyen du m2 dans l'appartement ancien s'élève à 1600 euros. (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)

"Tous biens confondus, l'année 2023 a enregistré une chute brutale de ses volumes de ventes avec -22%. L'embellie immobilière que nous avions connu ces dernières années a donc été stoppée net ; nous sommes revenus en quelques mois à des volumes de ventes de 2018" : Me Antoine Fabre, président délégué de la Chambre des notaires en charge de l'immobilier du Tarn, résume bien une situation départementale qui se retrouve dans de nombreux territoires.

Mardi 12 mars 2024, Antoine Fabre a présenté les chiffres du marché immobilier dans le Tarn. En 2023, 6180 ventes ont été comptabilisées contre 7950 en 2022. Le marché des appartements anciens enregistre une baisse de volumes de 15% et le prix médian dans ce domaine se situe désormais à 1850 euros le m2 (avec une hausse de 1,4%, contre +4,8% en 2022). "Le département du Tarn se situe toujours devant le Tarn-et-Garonne (1810 euros/m2) et derrière la Haute-Garonne (2930 euros/m2)", explique la Chambre des notaires.

Albi : baisse des ventes, hausse des prix

Dans le détail, la préfecture Albi a connu une baisse de ses ventes... mais une augmentation soutenue des prix (+6,7%), avec un prix médian à 2300 euros/m2. Dans l'appartement ancien, c'est à Albi que les prix sont les plus élevés, devant Castres (1600 euros/m2 en moyenne) et Mazamet (1070 euros). Les 2 et 3 pièces sont toujours majoritairement préférés. "La rentabilité locative de ce type de biens devient petit à petit plus intéressante dans des communes comme Castres, où les premiers effets de l'arrivée de l'A69 se font sentir, que dans une ville comme Albi", pointe Me Fabre. Dans l'appart ancien, le Tarn connaît quelques disparités avec des hausses à deux chiffres à Mazamet et Lavaur, mais des baisses à Gaillac, Lisle-sur-Tarn, Saint-Sulpice la Pointe et Rabastens.

Maison ancienne : un Tarn à deux visages

Sur le marché de la maison ancienne, le Tarn offre deux visages : à Albi, au nord, la baisse est de 12% avec un prix de vente moyen qui tourne autour de 184 900 euros. A Castres, au sud, c'est plutôt une hausse de 5,8% qui est constatée avec un prix de vente moyen de 162 400 euros. La baisse à deux chiffres à l'image d'Albi se retrouve également à Rabastens (-11,2%), Puylaurens (-12,2%) ou encore dans le secteur de Cordes (-11,5%). En tout, 4530 ventes de maisons anciennes ont été enregistrées en 2023, soit plus de 1000 ventes de moins par rapport à 2022. Une tendance que l'on retrouve, sans surprise, dans les autres départements.

Enfin, sur les terrains à bâtir, la baisse de volume se monte à 36% ; ici, l'effet ciseau se fait ressentir pour les promoteurs, vu le peu de fonciers disponibles, et pour les primo-accédants qui subissent l'impact de l'inflation et la hausse des taux d'intérêt.

Et en 2024 ?

Quelle tendance pour 2024 dans le Tarn ? Le niveau des transactions a continué à ralentir en ce début d'année. "Le marché des investisseurs est, certes, en perte de confiance, car nous manquons tous de visibilité face aux circonvolutions administratives. Mais des signaux positifs apparaissent puisque les banques recommencent à assouplir les conditions d'accès aux crédits et communiquent en ce sens. En avril, une baisse des taux directeurs est attendue et à moyen terme, les taux d'emprunt devraient se stabiliser. Le marché donne donc quelques signes de frémissements qui nous laissent penser que la conjoncture devrait être meilleure, peut-être dès la rentrée prochaine", conclut Me Fabre.

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