Toulouse : Pangea Aerospace et Aiko Space s'allient pour propulser l'Europe vers une révolution spatiale

Dans une alliance stratégique innovante, Pangea Aerospace et Aiko Space, deux start-ups émergentes basées à Toulouse, unissent leurs forces pour redéfinir les frontières de la propulsion spatiale en Europe. Cette collaboration inédite vise à créer le premier système européen de propulsion chimique intelligent et autonome.

Marie-Laure Gouzy, directrice France chez Pangea Aerospace, et Aurélie Baker, directrice France d'Aiko Space. (Photo Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)

Marie-Laure Gouzy, directrice France chez Pangea Aerospace, et Aurélie Baker, directrice France d'Aiko Space. (Photo Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)

Pangea Aerospace, experte dans la propulsion spatiale durable, s'associe à Aiko Space, leader européen en solutions autonomes basées sur l'intelligence artificielle. Ensemble, ces entreprises ambitionnent d'améliorer l'efficacité des missions spatiales tout en rendant les satellites plus durables et économiquement avantageux. Cette collaboration révolutionnaire, lancée à Toulouse, combine l'expertise de Pangea Aerospace dans la propulsion chimique avec les compétences en intelligence artificielle d'Aiko Space, ouvrant la voie à un nouveau chapitre dans l'exploration spatiale européenne.

Des objectifs ambitieux pour l'espace européen

Le résultat de cette alliance prometteuse sera un système de propulsion intelligent et autonome, offrant une gestion optimisée des missions en orbite. En intégrant des logiciels embarqués d'intelligence artificielle, ce système permettra des manœuvres autonomes et précises, réduisant ainsi les zones d'incertitude. Cette capacité unique permettra aux satellites de prendre des décisions en temps réel pour éviter les collisions avec d'autres objets en orbite, renforçant la sécurité et la durabilité de l'espace. Aurélie Baker, directrice France d'Aiko Space, souligne l'importance de l'innovation dans le secteur spatial émanant des start-ups émergentes :

« Le partenariat entre Aiko Space et Pangea démontre comment l'innovation du secteur émane des nouvelles start-up qui émergent dans l'industrie. L'intelligence artificielle est un outil clé pour repenser les missions spatiales, réduisant considérablement les coûts et optimisant les résultats. Ce projet a des objectifs ambitieux et constituera une avancée stratégique vers l'affirmation des nouvelles technologies à l'échelle mondiale. »

"Un système pionnier en Europe"

Au cœur de cette initiative, la durabilité des satellites représente un objectif majeur. Le système intelligent et autonome de propulsion maximisera l'efficacité de la consommation de carburant, prolongeant ainsi la durée de vie des satellites. Cette approche novatrice entraînera des réductions significatives des coûts de maintenance et de remplacement des satellites, offrant des avantages économiques substantiels aux opérateurs et constructeurs spatiaux.

« Ce système pionnier en Europe permettra de renforcer l'autonomie des manœuvres dans l'espace et d'affirmer notre position dans cette nouvelle économie spatiale. Il faut savoir qu'un satellite a en moyenne une durée de vie de sept ans, avec notre partenariat nous rallongeons sa durée de vie ! », déclare Marie-Laure Gouzy, Directrice France chez Pangea Aerospace.

Les voies de l'autonomie grâce à l'IA

Dans un secteur spatial en plein essor, les start-ups Pangea Aerospace et Aiko Space s'efforcent de révolutionner la gestion du trafic orbital avec un nouveau système de propulsion alimenté par l'apprentissage automatique. Alors que le lancement tant attendu d'Ariane 6 se fait toujours attendre, ces jeunes entreprises européennes jouent un rôle essentiel dans la transition vers l'ère du New Space.

La priorité absolue de ce partenariat est d'éviter les collisions en orbite, un phénomène potentiellement dévastateur connu sous le nom de syndrome de Kessler. Face à la prolifération d'objets en orbite, la gestion du risque de collision devient un défi majeur. Selon l'Agence spatiale européenne, 36 000 débris de plus de dix centimètres gravitent actuellement en orbite, et ce nombre ne fera qu'augmenter avec les projets de méga-constellations tels que Starlink d'Elon Musk.

Marie-Laure Gouzy souligne l'ampleur du défi :

« On pourrait atteindre 2 500 satellites lancés par an à l'horizon 2030. Et encore, c'est sans compter les dernières annonces de méga-constellation de la Chine. Le nombre de manœuvres à réaliser régulièrement devient colossal. Starlink a annoncé avoir fait 25 000 manœuvres entre décembre 2022 et mai 2023. Il faut savoir que pour lancer un satellite en orbite, cela peut coûter moins d'un million d’euros, tout dépend de la taille, du type de propulseur, etc… mais le marché du spatial est désormais presque accessible à tous. »

Le partenariat entre Pangea Aerospace et Aiko Space vise à créer le premier système européen de propulsion chimique autonome. L'utilisation de l'intelligence artificielle pour établir des plans de manœuvre en temps réel à partir de catalogues de débris et de prévisions de trajectoire offre une solution novatrice à la gestion du trafic orbital.

Outre l'évitement des collisions, l'autonomisation des manœuvres en orbite devrait générer des économies de temps et de carburant. Le satellite, capable de prendre des décisions en temps réel, optimisera la consommation de carburant grâce à des algorithmes d'intelligence artificielle. Cette approche contribuera non seulement à prolonger la durée de vie des satellites mais également à réduire les coûts de maintenance, offrant ainsi des avantages économiques significatifs.

Une démonstration prévue fin 2024

Les deux entreprises prévoient de réaliser une démonstration au sol de leur solution d'ici fin 2024. Cette avancée technologique vise à convaincre les acteurs du secteur spatial de l'efficacité et de la sécurité de l'autonomisation des opérations spatiales. Les deux directrices expriment l'importance de l'Europe de ne pas rater le virage de l'autonomisation des systèmes spatiaux. « Face à la puissance des Etats-Unis et de la Chine, une démocratisation du marché de l’espace, l’Europe ne doit pas louper le virage de l'autonomisation des systèmes. Nous devons nous positionner comme leader sur le spatial ».

A lire aussi