Toulouse. Pierre-Olivier Nau repart pour trois ans de "conquête" à la tête du Medef de Haute-Garonne

Mardi 26 septembre 2023, lors de l'Assemblée générale du Medef de Haute-Garonne, Pierre-Olivier Nau a été reconduit à la présidence du syndicat patronal jusqu'en 2026. Objectifs, feuille de route, sujets prioritaires... Interview.

Pierre-Olivier Nau, dirigeant de Manatour, a été réélu à la tête du Medef de Haute-Garonne jusqu'en 2026. (Photo : Alain le Coz)

Pierre-Olivier Nau, dirigeant de Manatour, a été réélu à la tête du Medef de Haute-Garonne jusqu'en 2026. (Photo : Alain le Coz)

Il rempile trois ans de plus. Mardi 26 septembre 2023, à l'occasion de l'Assemblée générale du Medef de Haute-Garonne, qui s'est tenue à l'Envol des Pionniers de Toulouse, Pierre-Olivier Nau a été reconduit à l'unanimité jusqu'en 2026 à la tête du syndicat patronal haut-garonnais (qui fédère plus de 750 entreprises, en majorité des PME-TPE, et près de 76 000 salariés).

Pour Entreprises Occitanie, celui qui est également le dirigeant de Manatour, spécialiste du tourisme industriel, détaille sa feuille de route.

Vous avez été réélu trois ans à la tête du Medef de Haute-Garonne, que vous dirigez depuis septembre 2020. Quelle sera votre feuille de route ?

La continuité sera le maître-mot et la conquête sera la colonne vertébrale. Nous avons progressé de 52% en nombre d'adhérents en trois ans et notre ambition est de fédérer 1300 entreprises à l'horizon 2026. La conquête sera également celle des idées, avec une meilleure structuration des commissions pour produire du contenu. 

"Cet esprit de conquête doit également s'appliquer aux décisions politiques. Nos propositions devront être plus étayées, précises et visionnaires. Cette exigence devra se matérialiser sur trois axes : construire une vraie collaboration avec les élus afin de construire ensemble, imaginer un véritable avenir commun sur les mobilités et la construction, notamment, et redonner le goût à l'engagement et au travail. Nos dirigeants doivent se poser des questions sur le management".

Enfin, sur la question des mandats, qui est capitale au Medef, nous avons parfois du mal à trouver des personnes plus jeunes prêtes à s'engager. Il faudra être très actif sur les gros mandats. On ne peut pas se plaindre sans passer auparavant par la case engagement ! Je suis sidéré par le fait qu'il n'y ait que 10 à 12% d'entreprises syndiquées, il faut tendre vers le modèle scandinave.

Durant l'été 2023, Patrick Martin a succédé à Geoffroy Roux de Bézieux à la tête du Medef national. Quel impact sur la ligne politique du Medef haut-garonnais ?

Nous allons davantage nous calquer sur le fonctionnement du Medef national, notamment sur des sujets tels que le bien-être, la relation sport-entreprise, les mobilités et l'égalité homme-femme. Le Medef va également créer un bureau à Bruxelles (Belgique) pour peser sur des sujets de dimension européenne. Notre rôle sera aussi d'alimenter ce bureau européen. Enfin, au niveau local, mon souhait est de créer une nouvelle commission axée sur la philanthropie afin que cette dernière prenne une place forte chez les dirigeants. 

Y a-t-il des sujets qui sonnent comme des lignes rouges ?

On peut citer les impôts de production, qui sont quatre fois plus élevés qu'en Allemagne. Cela nuit profondément à la compétitivité. De plus, on nous propose deux lignes différentes pour le PLF 2024 : d'un côté Bercy qui ambitionne une croissance de 1,4% et la poursuite de la baisse des impôts, et de l'autre Matignon qui veut trouver de nouvelles taxes. Il faut offrir de la visibilité et de la clarté aux entreprises. Quand on augmente les salaires, on ne le baisse pas l'année d'après... Il faut simplement nous faire confiance.

"Offrir de la clarté aux entreprises"

Si vous deviez donner à un chef d'entreprise trois raisons d'adhérer au Medef, quelles seraient-elles ?

Nous nous battons pour les entreprises sur les sujets fiscaux et sociaux, 85% de nos adhérents sont des entreprises de 33 salariés en moyenne et nous accueillons de la TPE au grand groupe. Enfin, 320 mandataires participent au dialogue social.

Lors de votre élection, vous avez évoqué davantage de passerelles avec les clubs d'entreprises. Quel est le but ?

Il existe une complémentarité entre un syndicat comme le Medef et des clubs d'entreprise, qui sont davantage sectorisés. On peut imaginer trois types de collaboration : mettre sur pied des événements communs, établir des adhésions combinées ou instaurer le fait que des clubs rejoignent notre conseil d'administration en tant que membres associés, comme c'est le cas actuellement avec les Femmes chefs d'entreprises (FCE).

De nouvelles têtes au sein du conseil d'administration
À l’occasion de cette Assemblée générale, le conseil d’administration du Medef haut-garonnais a été renouvelé. Voici les nouveaux entrants : Eric Gouy (Pierre Fabre), Sébastien Berthelier (Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées), Sébastien Sourbieu (Synergie), Grégory Duret (I Cube Research), Florent Poitevin (Légapole Gestion Privée) et Philippe Wallaert (Ingaged).

A lire aussi