Gardner Aerospace Mazères rebondit grâce au speed shop, l'usinage et l'impression 3D

Crédit : Vincent Larrata.

Crédit : Vincent Larrata.

Dans son usine récemment réaménagée, Gardner Aerospace abrite le «skeleton», une pièce de 10 mètres de long. Il s’agit du caisson central de voilure pour l’ATR72, récente commande provenant de leur client Stelia Aerospace. 20 pièces de ce gabarit seront fabriquées sous ce toit en 2022. On est loin des 90 unités prévues avant la crise sanitaire, mais cette commande marque positivement et symboliquement le nouvel élan de l’entreprise : «à côté de l’assemblage, notre coeur de métier, nous intégrons maintenant la fabrication des petites pièces et l’outillage en interne, et nous gagnons en productivité», s’enthousiasme le directeur du site Patrick Lagrange qui a mis tous les leviers possibles en marche pour maintenir l’emploi dès le début de la crise sanitaire : accord d’activité partielle longue durée pour l’ensemble des effectifs, accord de rupture collective conventionnelle pour seize personnes, gel des bonus et des augmentations de salaires, etc.

-90 % en mai 2020, plus qu’un mauvais souvenir
Ils sont aujourd’hui 145 salariés (contre 180 en 2019) à travailler sur ce site, dans la zone industrielle ariégeoise de Bonzom, à Mazères. Gardner Aerospace Mazères est une filiale du groupe Gardner Aerospace (sites en Angleterre, Pologne, Inde, Chine, France). Au départ sous étendard anglais, ce groupe a été racheté en 2018 par le chinois LAT et représente aujourd’hui un effectif total de 1400 salariés (CA 2020 : 120 millions de livres). La baisse des commandes dans l’aéronautique à l’annonce du premier confinement a touché le groupe sur le plan international (l’effectif global était de 2200 avant la crise) mais aussi sur le site ariégeois : son CA est passé de 31,5 M€ en 2020 à près de 26 M€ en 2021. Le directeur du site se rappelle du choc des 90 % de baisse d’activité en mai 2020, situation totalement imprévisible, alors même que l’entreprise tablait sur une belle croissance et visait les 64 M€ de CA.

Ludovic Denis, directeur développement, et Patrick Lagrange, directeur du site de Gardner Aerospace Mazères.
Ludovic Denis, directeur développement, et Patrick Lagrange, directeur du site de Gardner Aerospace Mazères. 

2,5 millions d’euros d’investissement
Récompensé pour la quatrième année consécutive par Airbus dans la catégorie Champion D2P Global (Detail Parts Partners), Gardner Aerospace s’est fait un nom dans les pièces usinées de métaux durs, dans la chaudronnerie et dans les assemblages complexes. La direction a décidé d’investir 2,5 millions d’euros sur deux ans pour rebondir après la crise, avec l’idée d’internaliser l’outillage (auparavant confié aux autres filiales du groupe) pour réduire les délais, gagner en réactivité, notamment pour l’activité speed shop et enfin pour redynamiser l’emploi. Quatre emplois ont déjà été créés et quatre supplémentaires s’annoncent dans les mois qui viennent. France Relance a soutenu ces projets d’investissement à hauteur de 875 000 € et de nouveaux moyens industriels se mettent en place avec notamment des équipements de dernier cri pour l’impression 3D, un espace stockage optimisé et une digitalisation des process. Certaines de ces machines sont déjà installées dans l’usine de 6 700 m² qui a pris un bon coup de neuf.

Nouvelle dynamique commerciale
Côté commercial, la direction a accueilli en septembre dernier Ludovic Denis venu accompagner le redémarrage de l’entreprise en «apportant du sang neuf, du dynamisme et du positivisme aux équipes», comme il l’indique lui-même. Au vu du montant de commandes enregistrées par Airbus en 2021, les horizons s’éclaircissent pour l’équipementier. En charge du développement, Ludovic Denis n’exclut aucune autre piste, y compris dans d’autres secteurs que l’aéronautique.

 

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