Tarn. Les Laboratoires Pierre Fabre célèbrent 20 ans d’actionnariat salarié avec le plan Ruscus

Vingt ans après son lancement, le plan Ruscus, dispositif d’actionnariat salarié imaginé par Pierre Fabre en 2005, réunit aujourd’hui 6 625 collaborateurs devenus actionnaires de l’entreprise. À l’occasion de cet anniversaire, une journée de débats et de témoignages s’est tenue à Lavaur, en présence notamment de Patrick Martin, président du Medef, et de Jean-Claude Mailly, ancien secrétaire général de Force Ouvrière.

De gauche à droite : Sami Toutounji (cabinet Gide), Pierre-Yves Revol (Fondation Pierre Fabre), Olivier Paon (FAS), Jean-Claude Mailly (ancien SG de FO), Patrick Martin (Medef), Maud Vimeux (DRH Pierre Fabre), Nicolas Villet (BNP Paribas Épargne & Retraite Entreprises) et Éric Ducournau (DG Pierre Fabre). (Photo Pierre Fabre)

De gauche à droite : Sami Toutounji (cabinet Gide), Pierre-Yves Revol (Fondation Pierre Fabre), Olivier Paon (FAS), Jean-Claude Mailly (ancien SG de FO), Patrick Martin (Medef), Maud Vimeux (DRH Pierre Fabre), Nicolas Villet (BNP Paribas Épargne & Retraite Entreprises) et Éric Ducournau (DG Pierre Fabre). (Photo Pierre Fabre)

En 2005, Pierre Fabre avait surpris en proposant aux salariés de devenir actionnaires de leur entreprise. « Cette décision est pour moi un acte de reconnaissance à l’égard de la contribution que chacun d’entre vous avez apportée à la réussite de notre entreprise au fil des années », déclarait-il alors à la radio interne du groupe. Le fondateur invitait ses collaborateurs à « tenter l’aventure » en devenant de véritables entrepreneurs de Pierre Fabre.

Deux décennies plus tard, l’objectif fixé par l’industriel tarnais est atteint : les salariés détiennent 9,9 % du capital de l’entreprise, soit un niveau exceptionnellement élevé comparé à la moyenne de 4 % observée dans les sociétés du CAC 40. Ce succès illustre la singularité d’un modèle capitalistique où les collaborateurs sont devenus, aux côtés de la Fondation Pierre Fabre, le deuxième actionnaire du groupe.

Une adhésion massive des salariés

Dès la première année, le plan Ruscus a connu un engouement sans précédent : 93 % des salariés basés en France y ont souscrit, investissant une partie de leur intéressement et participation, renforcés par un abondement de l’entreprise. À partir de 2007, le dispositif s’est étendu à 14 pays, dont le Mexique, le Brésil et les principaux marchés européens. Aujourd’hui, 80 % des collaborateurs éligibles ont choisi de rejoindre le plan, avec des taux de participation remarquables : 83 % en France, 87 % au Mexique et jusqu’à 93 % en Belgique. Le Royaume-Uni rejoindra le dispositif en 2026.

En 2025, 22,4 millions d’euros ont été investis par les salariés, représentant en moyenne 3 991 euros par personne, complétés par 4,6 millions d’euros d’abondement de l’entreprise. Ce niveau d’engagement confirme la confiance des collaborateurs dans l’avenir du groupe.

Un modèle unique en France

Grâce à cette structure, l’entreprise se distingue dans le paysage industriel français. Les bénéfices non réinvestis sont reversés d’une part à la Fondation Pierre Fabre – reconnue d’utilité publique et bénéficiaire de 35 programmes d’accès à la santé dans 22 pays – et d’autre part aux salariés actionnaires. Une démarche qui incarne une autre manière de partager la valeur créée.

« L’actionnariat salarié est un levier d’engagement et de fidélisation. Il démontre que l’entreprise et ses collaborateurs peuvent construire ensemble une dynamique durable », a rappelé Olivier Paon, président de la Fédération de l’Actionnariat Salarié, lors d’une table ronde organisée au siège de la Fondation à Lavaur.

Une journée de débats et de témoignages

Le 17 septembre, près d’une centaine de participants se sont retrouvés dans le Tarn pour marquer cet anniversaire. Deux tables rondes ont rythmé la journée. La première, consacrée à « l’actionnariat salarié : levier d’engagement et de fidélisation », a réuni des experts de BNP Paribas, du cabinet Gide et la direction des ressources humaines des Laboratoires Pierre Fabre.

La seconde a donné lieu à un échange autour du « rôle de l’actionnariat salarié dans la création et le partage de la valeur », avec Patrick Martin, président du Medef, Jean-Claude Mailly, ancien secrétaire général de Force Ouvrière, et Éric Ducournau, directeur général des Laboratoires Pierre Fabre.

En conclusion, Pierre-Yves Revol, président de la Fondation Pierre Fabre, a livré une allocution très personnelle revenant sur les motivations profondes de Pierre Fabre en 2005. L’événement s’est achevé avec la projection d’un court-métrage retraçant ces « 20 ans de partage et d’engagement ».

Un groupe ancré en Occitanie et tourné vers l’international

Aujourd’hui, les Laboratoires Pierre Fabre occupent une place majeure sur la scène mondiale : deuxième acteur mondial en dermo-cosmétique et parmi les premiers laboratoires pharmaceutiques européens. En 2024, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 3,1 milliards d’euros, dont 70 % à l’international, et emploie 10 200 collaborateurs dans 120 pays.

Près de 90 % des produits sont fabriqués en France, principalement en Occitanie, où le groupe reste solidement implanté. L’effort de recherche et développement atteint 219 millions d’euros, dont 60 % sont consacrés aux thérapies ciblées en oncologie et 35 % aux soins dermatologiques.

« La force de notre modèle repose sur un double actionnariat : une fondation humanitaire et des salariés engagés, garantissant notre indépendance et une vision à long terme », a souligné Éric Ducournau.

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