Une alliance inédite pour structurer la recherche et l’innovation toulousaines en vue de la création d’un grand établissement en 2028.

Signature de la convention stratégique entre l’Université de Toulouse et les organismes nationaux de recherche, le 9 septembre 2025. (Photo DCCE)
Le 9 septembre 2025 marque une étape majeure pour la recherche en Occitanie. L’Université de Toulouse et sept organismes nationaux de recherche (CNES, CNRS, INRAE, Inserm, IRD, Météo-France et ONERA) ont signé une convention d’entente stratégique. Ce texte fondateur engage les signataires à coordonner leurs actions, mutualiser leurs ressources et définir une stratégie scientifique commune afin de préparer l’émergence d’un établissement public expérimental de rang mondial à l’horizon 2028.
Une convention pour renforcer les synergies et l’interdisciplinarité
Approuvée le 7 juillet dernier par le conseil d’administration de l’Université de Toulouse, la convention d’entente définit les modalités de participation des organismes nationaux de recherche aux instances de coordination de l’établissement. Elle prévoit également leur implication dans les pôles scientifiques de l’Université, en lien direct avec les grands enjeux sociétaux.
L’objectif est clair : « renforcer les dynamiques collectives, optimiser l’utilisation des ressources et placer la recherche au cœur de la société », résume le dossier de présentation. L’accord prévoit aussi une charte de signature commune des publications scientifiques, destinée à accroître la visibilité internationale du site.
L’Université de Toulouse, cheffe de file du projet
Depuis le 1er janvier 2025, l’Université de Toulouse a pris la forme d’un établissement public expérimental regroupant les forces académiques de la ville et de l’Occitanie ouest. Héritière de la COMUE de Toulouse, elle s’articule autour de l’ex-Université Toulouse III – Paul Sabatier et de l’École d’ingénieurs de Purpan, et associe dix-sept établissements partenaires, parmi lesquels l’UT2J, l’INP, l’INSA, l’ISAE-SUPAERO, l’ENAC ou encore l’Université de technologie de Tarbes.
« La force de l’UT repose sur la construction d’une stratégie de recherche et d’innovation partagée entre les sept organismes nationaux de recherche et les dix-sept partenaires académiques », souligne Odile Rauzy, présidente de l’Université de Toulouse. « Cette stratégie pourrait se résumer en une phrase : bien vivre entre le ciel et la terre. »
Avec plus de 37 700 étudiants, 4 264 personnels et un budget annuel de 446 millions d’euros, dont 40 % dédiés à la recherche, l’Université affiche l’ambition de devenir un établissement pluridisciplinaire de rang mondial.
Des pôles scientifiques structurants
La recherche toulousaine est organisée autour de six grands pôles disciplinaires : BABS (biologie, agronomie, biotechnologies, santé), DSPEG (droit, sciences politiques, économie, gestion), HSHS (humanités et sciences sociales), MST2I (mathématiques, sciences et technologies de l’information et de l’ingénierie), SDM (sciences de la matière), UPEE (univers, planète, espace et environnement).
Ces pôles fédèrent les unités de recherche de l’Université, de ses partenaires et des organismes nationaux afin de bâtir des projets communs et d’orienter les synergies autour de trois grands défis : le bien-être et la santé, le développement du spatial et de l’aéronautique, et l’avenir des filières agricoles et agroalimentaires.
Les organismes nationaux de recherche, piliers du dispositif
La signature de la convention confirme l’implication des sept grands organismes nationaux présents à Toulouse. Chacun y trouve l’opportunité de renforcer ses collaborations et son ancrage territorial.
François Jacq, PDG du CNES, se réjouit de voir le spatial « inscrit dans une dynamique interdisciplinaire et résolument tournée vers les enjeux sociétaux », tout en réaffirmant « le rôle moteur de Toulouse dans l’innovation et le développement économique ». De son côté, Antoine Petit, PDG du CNRS, parle d’une « étape collective importante vers la construction d’un grand établissement », saluant la contribution des chercheurs du site à la visibilité internationale.
Pour Philippe Mauguin, PDG d’INRAE, « il en va de l’avenir du site, de son rayonnement, de son attractivité et de sa capacité à contribuer plus fortement à son impact sociétal ». Didier Samuel, PDG de l’Inserm, insiste sur « la volonté de contribuer activement à la politique de site » et de mobiliser les forces de recherche au service de la santé. À l’IRD, Valérie Verdier voit dans ce partenariat une opportunité unique « de faire de Toulouse un hub de référence pour les coopérations scientifiques avec la zone intertropicale et méditerranéenne ».
Virginie Schwarz, PDG de Météo-France, rappelle que l’établissement « accompagne la montée en puissance du nouvel établissement, dans une coordination des formations et des recherches pour atteindre l’excellence ». Enfin, Bruno Sainjon, PDG de l’ONERA, estime que cette convention « matérialise l’engagement collectif pour l’avènement, dès 2028, d’une grande université de recherche visible et attractive à l’international ».
Toulouse, un site scientifique de rang mondial en devenir
Au-delà des discours, la convention marque une nouvelle étape dans la structuration du paysage académique et scientifique toulousain. Avec des acteurs couvrant des domaines aussi divers que l’aéronautique, la santé, l’agronomie ou le climat, Toulouse renforce sa position de capitale scientifique européenne.
À travers cette entente, l’Université de Toulouse et ses partenaires veulent affirmer leur place dans le concert international et répondre, ensemble, aux grands défis du XXIe siècle.
L’Université de Toulouse réunit aujourd’hui plus de 37 700 étudiantes et étudiants, encadrés par 4 264 personnels et soutenus par un budget de 446 millions d’euros, dont près de 40 % consacrés à la recherche. Elle compte 73 structures de recherche, 252 accords Erasmus et plus de 10 000 diplômés chaque année. Le CNES déploie 2 400 collaborateurs, dont les trois quarts à Toulouse, tandis que le CNRS emploie 2 850 chercheurs, ingénieurs et techniciens en Occitanie Ouest, pour un investissement de 354 millions d’euros en 2024. L’INRAE mobilise 2 737 personnels sur 21 unités et 15 plateformes technologiques, tandis que l’Inserm Occitanie Pyrénées fédère près de 1 300 agents. L’IRD s’appuie sur 8 unités de recherche à Toulouse et un réseau de 130 dispositifs internationaux, Météo-France concentre ses services nationaux et son école au sein du Météopôle toulousain, et l’ONERA compte plus de 2 200 collaborateurs, dont un quart en Occitanie, engagés sur l’aéronautique et la décarbonation.